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En 1936, lorsque paraît son recueil de poèmes Separate Way (Chacun son chemin), Charles Reznikoff a 42 ans. Contrairement à ses ouvrages antérieurs, publiés souvent à compte d'auteur, ce cycle sort chez Objectivist Press, maison fondée en 1932 par les poètes objectivistes George Oppen, Louis Zukofsky, William Carlos Williams - et Reznikoff lui-même. Separate Way est d'ailleurs le dernier livre à être publié par Objectivist Press (si on exclut A Test of Poetry de Zukofsky, paru en 1948 sous la firme de l'éditeur).
A première vue, le cycle se présente - tant au plan formel qu'au niveau thématique - comme un ensemble hétéroclite : quoi de commun entre les brèves Epitaphes (tenant souvent en une phrase) et les « récits-fleuves » consacrés à la guerre civile autrichienne de 1934 (Les socialistes de Vienne), à l'histoire des Etats-Unis (Nouvelle Nation) ou à la vie des Juifs en Palestine (La Palestine sous les Romains) ? Entre les observations d'un promeneur solitaire dans New York (Cheminant, Observant) et le Kaddish qui clôt le recueil ? Et pourtant, ce cycle recèle une indéniable cohérence dictée par l'époque, qui pousse Reznikoff à passer des malheurs existentiels du citoyen aux effets de la crise mondiale de 1929 (voir le poème Dépression), puis aux menaces planant sur la communauté juive à laquelle il appartient. Ainsi passe-t-on du particulier à l'universel. en ce mince volume d'un poète discret et exigeant.
Marie Syrkin, la compagne du poète, fit graver le vers final du premier poème de Separate Way sur la tombe de Charles Reznikoff, décédé en 1976 : « .and the day's brightness dwindles into stars. » . et la clarté du jour se dissout en étoiles.
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Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."