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Ça sent mauvais, le cinquième recueil de dessins de Berth, est un petit bijou d'humour noir. Si Berth est très à l'aise dans le dessin d'actualité, qu'il pratique régulièrement dans les journaux satiriques Siné Mensuel ou Zélium, c'est aussi un maître du « comic strip », le haïku de la bande dessinée, un art terriblement méticuleux qui raconte une histoire en trois ou quatre cases.
Dans ce recueil, les strips de Berth parlent de la cruauté et de la bêtise humaine avec une fausse naïveté qui dissimule un sens inné du sarcasme ravageur. Tout le monde en prend pour son grade, à commencer par les policiers et les juges, qu'il dépeint allègrement en agents inconséquents d'un ordre et d'une morale passablement corrompus. Il aligne aussi avec dextérité le racisme ordinaire de nos sociétés contemporaines, les scènes de ménage et de la vie quotidienne, la misère désespérante du monde carcéral, et tape autant sur la stupidité des jeunes que sur l'aigreur des vieux.
Il n'hésite pas non plus à disséquer au feutre noir des thèmes aussi clivants que la pédophilie, l'inceste et autres perversions inavouables, réalisant le tour de force de faire rire aux éclats sur des sujets pourtant difficiles... Ça sent mauvais, un summum d'humour plus noir que noir à situer entre Les sales blagues de Vuillemin et le Gros dégueulasse de Reiser.
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