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L'invention de la perspective monoculaire, ou plutôt sa vérification par des expériences d'optique, et l'érection spectaculaire de la coupole de Sainte-Marie-des-Fleurs à Florence, sans cintre ni échafaudage extérieur, sont les actes fondateurs de la Renaissance italienne. Brunelleschi formule la théorie d'un espace unifié, abstrait mais mesurable, qui sera pendant cinq siècles le langage commun du peintre, de l'architecte et du sculpteur occidental. Pemier démiurge du Quattrocento, épris de mathématiques et de cosmogonie, amoureux des restes de l'architecture antique, ingénieur, urbaniste, stratège et sculpteur, il incarne avec éclat l'idéal humaniste. Il marque aussi le visage de Florence, sa ville natale où il construit églises et chapelles, des palais et un hôpital.
L'essai fondamental du Pr. Argan, publié voici plus de vingt ans, est à l'origine des recherches sur l'inscription sociale du nouveau rationalisme brunelleschien. On y trouve des pages décisives sur la fonction de la perspective comme machine productive d'espace (pictural, architectural). La distinction dégagée par G. C. Argan entre plan (projectif) et surface (matérielle) s'est révélée lourde d'implications dans la recherche contemporaine - notamment en peinture.
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