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Sa peinture est celle d'un autodidacte passionné, d'un surdoué. Comme il n'a pas été aux Beaux-Arts et s'est formé seul, en suivant son goût et ses admirations, il possède une force et une originalité, un caractère qui lui appartiennent et qu'on ne trouve que rarement.
On connaît l'histoire de Heinrich Schlieman, le découvreur de Troie, qui dut attendre la quarantaine passée pour abandonner le commerce et, fortune faite, se consacrer à sa passion de l'archéologie.
Dans un autre domaine, la peinture, Bernard Bouin ( né en 1945 ) a mené une aventure semblable. Jusqu'à la quarantaine, il mena une vie d'apparence rangée. Après des études en pharmacie, il ouvre la sienne près de Vannes, en 1972 et durant seize ans tient son officine. Pourtant, depuis sa jeunesse, il rêve de peindre, non plus le dimanche ou le soir, mais d'en faire son « véritable » métier. Car depuis toujours, déjà enfant, il a une facilité inouïe pour la couleur, le dessin, la peinture, au point que son professeur de dessin l'accuse de faire exécuter son travail par un adulte !
Alors il lâche tout, vend la pharmacie, abandonne l'existence confortable de notable et peint chaque jour de sa vie.
Sa peinture est celle d'un autodidacte passionné, d'un surdoué. Comme il n'a pas été aux Beaux-Arts et s'est formé seul, en suivant son goût et ses admirations, il possède une force et une originalité, un caractère qui lui appartiennent et qu'on ne trouve que rarement.
Des galeries importantes sont convaincues par son travail, des musées l'exposent, séduits par cette peinture méditative, secrète où se lisent la solitude du monde moderne et la mélancolie de l'homme, qu'il s'agisse de portraits ou de paysages. Il y a du Edward Hopper chez Bouin, peut-être des souvenirs de Magritte et Delvaux mais aussi des réminiscences de la peinture la plus classique dont il a appris seul le métier, dans la fréquentation des musées.
Son amour et sa compréhension profonde de Poussin lui valent l'amitié et l'estime de Pierre Rosenberg, président-directeur honoraire du musée du Louvre, auprès de qui souvent il va approfondir sa connaissance des peintres.
Régulièrement exposé ( Toulouse, Paris, Angers, Vannes, Saint-Rémy de Provence, Le Mans, Mons, Venise etc.), il manquait à Bernard Bouin une monographie qui rende compte de l'étendue et de la variété de son immense et singulier talent.
Avec près de 200 illustrations, et un texte de grande ampleur par l'historienne de l'art et critique réputée Lydia Harembourg qui suit son travail depuis vingt ans, cette lacune est ~~heureusement comblée. Cet ouvrage rétrospectif permet de découvrir un peintre rare, authentique, dont l'oeuvre qui dès ses débuts a séduit tant de collectionneurs touchera certainement aussi beaucoup de lecteurs, dans son équilibre entre classicisme et invention personnelle, mélancolie méditative et acuité psychologique.
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