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Le Grand Palais consacre une rétrospective inédite à Bill Viola, figure majeure de la création vidéo. Cette importante monographie met en scène l'ensemble du travail du vidéaste depuis 1977. À cette occasion, Beaux Arts éditions met en valeur dans son hors-série plusieurs oeuvres de Bill Viola où transparaissent ses interrogations et ses inquiétudes, et replace également l'artiste au sein de la création vidéo contemporaine.
Depuis 1963, lors d’une exposition de Nam June Paik, la technologie liée à l’image en mouvement est pleinement entrée dans l’art contemporain. Aujourd’hui, ce que nous appelons « l’art vidéo » est devenu un pan important de notre patrimoine artistique, porté par de grands artistes. Bill Viola est un de ceux-là, aux côtés de Shirin Neshat, Gary Hill ou Tony Oursler. Comme le public français n’avait plus vu ses œuvres depuis 1996, le Grand Palais a pris l’initiative d’une rétrospective, une excellente occasion pour prendre conscience que la vidéo est, en fait, un médium extrêmement divers. Surtout dans le cas de Bill Viola.
Ce numéro hors-série de la revue Beaux-Arts se veut l’écho de cette magistrale exposition, une sorte de condensé des grandes lignes du catalogue. Après un entretien avec Jérôme Neutres, le commissaire de l’exposition, divers auteurs (Emmanuelle Lequeux, Pierre Sterckx, Judicael Lavrador, Thomas Jean, Yann Perreau) nous proposent toute une série de clefs pour comprendre l’œuvre de cet artiste protéiforme, inclassable également. Et cela à travers une diversité d’expressions assez étonnante : sculptures, bandes vidéo destinées à passer à la télévision, installations très souvent monumentales, projections parfois interactives, écrans plasma, sans oublier des environnements sonores…
Mais qui est-il ? Bill Viola est né en 1951, à New York. Bill Viola a étudié les arts plastiques à l'université de Syracuse de New York. Au départ, il est plus intéressé par le son que par l’image et il a abordé la vidéo en tant que signal et non en tant que support d’images. Pour lui, le message est le médium. Dès lors, le sujet de ses premières œuvres est la technologie de la vidéo elle-même. Ce n’est que par la suite qu’il prit en compte la présence et la conscience du spectateur. Désormais, il a cherché à exprimer, de manière très intime, son parcours émotionnel, intellectuel et spirituel, en se mettant en scène ainsi que sa famille, ses amis, ses connaissances. Nous pouvons très facilement faire la liste d’éléments récurrents dans toutes ses œuvres : le corps, la vie, la mort, le sommeil, le rêve, l’eau, le feu, le désert … Les racines de son travail de Bill Viola s’inscrivent dans l’histoire de l’art et, bien souvent, il interpelle les maîtres du passé. Bien entendu, il faut dépasser les initiateurs de l’art vidéo (Nam June Paik, Wolf Vostell) pour se tourner vers la peinture (Pontormo, Goya, Andrea di Bartolo Cini, Masolino). Il est aujourd’hui mondialement réputé pour ses dispositifs, souvent sollicité pour des expositions collectives, récompensé et honoré pour sa contribution à l’art contemporain. (2010 : Docteur Honoris Causa de l’Université de Liège)
Tous ces aspects sont très bien reflétés dans cette revue de 50 pages. Seul point noir : les illustrations ne sont que des images fixes. Aussi je ne peux que conseiller une visite sur le site officiel de l’artiste : http://www.billviola.com/ dans un premier temps, avant de se mettre à la chasse des vidéos sur le net.
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