"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Lors d'un voyage aux Philippines, Juan Diego Guerrero, écrivain américain célèbre et vieillissant, revit en rêves récurrents les épisodes de son adolescence au Mexique, à la lisière de la décharge publique de Oaxaca où lui et sa soeur Lupe ont grandi.
Infirme depuis le jour où une voiture lui a écrasé le pied, Juan Diego a en outre le coeur fragile; il prend régulièrement des bêtabloquants, qui le protègent des émotions, et occasionnellement du Viagra, car on ne sait jamais.
Des émotions, il en aura tout au long de son périple, notamment avec Miriam et Dorothy, mère et fille aussi désirables qu'inquiétantes.
Ballotté d'hôtels en aéroports, Juan Diego se remémore entre autres la mort de sa mère, femme de ménage chez les jésuites et prostituée à ses heures, « tuée » par une statue géante de la Vierge Marie; son adoption par un couple improbable rencontré dans un cirque, où son destin et celui de sa petite soeur extralucide basculent. Marqué par le hasard et l'inéluctable, ce destin s'accomplira peut-être dans une modeste église au fin fond d'un quartier pauvre de Manille.
Dépaysement assuré dans ce récit jubilatoire et débridé, qui se teinte de gravité lorsqu'il aborde les mystères insondables de la condition humaine.
Juan Diego Guerrero est un écrivain américain qui voyage aux Philippines accueilli par un ancien élève et sa famille. Tout au long du voyage, il revoit en rêve son enfance à Oaxaca, au Mexique, où il a vécu dans une décharge avec sa soeur Lupe, extralucide. Ayant appris à lire tout seul, il devient le protégé de Frère Pepe, un jésuite au grand coeur, qui travaille à l'Orphelinat des Enfants Perdus, et d'Edward Bonshaw qui vient de l'Iowa, pour être professeur. Juan Diego et Lupe quitteront les Enfants Perdus pour le cirque des Merveilles, où sévit Ignacio, le dompteur de lions, amateur de très jeunes filles.
Au cours de son voyage aux Philippines, Juan Diego qui prend des médicaments un peu au hasard : bétabloquants et viagra, rencontre une mère et sa fille, aussi nymphomanes que mystérieuses, Miriam et Dorothy.
John Irving nous fait voyager entre deux époques, différents pays. Je me suis attachée à Juan Diego, 14 ans, et sa soeur, Lupe qui parle beaucoup et que personne ne comprend, sauf son frère, à ses amis et protecteurs, Rivera, le chef du basurero, Frère Pepe, Edward et Flor, un travesti, le docteur Vargas. J'ai moins apprécié le personnage qu'il est devenu, plutôt mou, manipulé par les deux nymphomanes.
J'ai apprécié les talents de conteur de l'auteur, qui personnifie les 2 statues de la Vierge : la Vierge Marie et celle de Guadalupe, qui aborde différents sujets : la religion, le sexe, l'homosexualité, la prostitution, le sida. Ses personnages naviguent entre le bien et le mal. Je lirai avec plaisir ses autres romans.
Au soir de sa vie, Juan Diego Guerrero, écrivain américain, se rend à Manille pour honorer une promesse faite à un hippie rencontré durant sa lointaine jeunesse. Fragile du cœur, l'auteur suit un traitement aux bêta-bloquants qu'il mélange allègrement à du viagra, au cas où une occasion se présenterait. Son long voyage le mène d'abord à Hong Kong où il est pris en charge par deux femmes rencontrées dans l'avion. Mère et fille vont ainsi organiser ses déplacements, lui prodiguer des conseils et partager son lit à tour de rôle. Faible, dépassé, amoindri par son traitement qu'il interrompt et reprend sans cohérence, Juan Diego se plonge dans les rêves et les souvenirs de sa vie. Car il n'a pas toujours été cet écrivain américain plus ou moins connu. Son enfance, il l'a passé au Mexique, à Oaxaca, dans la décharge de Guerrero. Là, avec sa sœur Lupe, il brûlait les déchets, les cadavres de chien et sauvait les livres promis au bûcher. Nés de père inconnu et d'une mère prostituée la nuit, femme de ménage chez les jésuites le jour, les deux enfants vivaient chez le chef de la décharge, père putatif du garçon, et surtout l'homme qui lui écrasa le pied accidentellement, le rendant infirme et boiteux. Accueillis d'abord par les jésuites qui ont compris toute l'intelligence de Juan Diego, lecteur autodidacte, les deux enfants vivront ensuite dans un cirque, embauchés par le dompteur de lions pour le don exceptionnel de Lupe. En effet, la fillette qui parle une langue inconnue que seul son frère comprend, peut lire les pensées et entrevoir l'avenir et le dompteur, secrètement effrayé par ses lions, veut être prévenu de leurs intentions. Après un drame, Juan Diego partira pour l'Iowa et une nouvelle vie en Amérique avec des parents adoptifs peu conventionnels, un jésuite défroqué et un travesti, amoureux comme jamais.
Quoi ?! Un livre de John Irving sans que le moindre ours ne vienne montrer le bout de son oreille ? Effectivement. Mais ils sont remplacés ici par des lions et sont accompagnés de quelques autres thèmes fétiches de l'auteur : le père absent, l'homosexualité et le sida, les prostituées, les accidents mortels et même une toute petite allusion à la lutte. S'y ajoutent aussi des personnages totalement déjantés, avec, dans le désordre et sans exhaustivité : une mère et sa fille nymphomanes, un jésuite pratiquant l'auto-flagellation, une fillette extra-lucide, une Sainte Vierge assassine, beaucoup de chiens, des mignons, des laids et même des ''fantômes volants''. Tout ce beau monde est embarqué dans une épopée baroque qui flirte avec le surnaturel et dont le fil conducteur est la vie de Juan Diego, personnage complètement dépassé qui se laisse aller à ses rêveries au point de ne plus différencier le songe de la réalité. Au centre de ses préoccupations, outre le sexe, il y a sa famille, ses chers disparus qu'il continue de pleurer et la religion. Athée, l'écrivain a pourtant beaucoup fréquenté le religieux, dès son plus jeune âge en récupérant les livres jugés impies par les jésuites, plus tard dans l'orphelinat tenu par ces mêmes jésuites et aussi à travers l'obsession de sa sœur Lupe qui reprochaient aux colonisateurs espagnols d'avoir relégué la Vierge noire de Guadalupe au second plan, au profit de Marie.
Du Mexique aux Philippines, en passant par Hong Kong et l'Iowa, John Irving nous invite dans un joyeux bazar où il s'est fait plaisir à divaguer, digresser, soliloquer, au risque de laisser parfois le lecteur au bord de la décharge d'Oaxaca, lui qui d'habitude sait si bien l'entraîner dans son univers. Ici les longues considérations sur la religion finissent par lasser, surtout si l'on ne s'intéresse pas plus que ça au sujet...Les inconditionnels de l'auteur pourront s'y retrouver, tant il apparaît au détour d'un chapitre (Juan Diego a écrit un roman qui ressemble à s'y méprendre à L'épopée du buveur d'eau), même s'il brouille les pistes. Pour les autres, ce n'est définitivement pas le meilleur roman pour entrer dans l'oeuvre de cet écrivain de talent. Une légère déception.
Comme la plupart du temps avec Irving ,j'ai lu ce roman avec beaucoup de plaisir.
Quand tu es fan de John Irving, que tu as tout lu de lui, que tu places cet auteur parmi les plus grands et que tu abandonnes après 300 pages.... Voilà ma situation. Ce roman n'est pas digne d'Irving. Immense déception. Je préfère ne pas en dire plus et garder en mémoire les fabuleux moments passés avec ses autres titres.
C'est avec John Irving que j'ai découvert la littérature américaine, Le Monde selon Garp est un livre incroyable qui a chamboulé bon nombre de lecteurs. Je suis donc la première à me réjouir de voir un nouveau livre débarqué, voici son tout dernier Avenue des mystères !
Si ce livre n'est pas son meilleur, il est composé de tous les ingrédients du succès Irving : une histoire atypique, un personnage haut en couleurs, une existence riche et foisonnante de rebondissements et un petit côté étrange, magique. C'est l'histoire d'un enfant de la décharge, d'un brillant écrivain, d'un homme malade...
Ce roman est composé de flashbacks, de semi-hallucinations, de souvenirs, de présent et de passé. Je pense que le lecteur peut être un peu perdu par moment face à cette avalanche d'informations, de personnages, de retour en arrière. Je m'y suis assez vite habituée mais je dois avouer avoir largement préféré découvrir l'histoire de Juan Diego plutôt que son propre présent. Sa vie a été bien remplie, elle a été surprenante, innovante et unique.
Je me suis attachée à cet être qui apprend à lire très tôt dans une décharge et ce autant l'anglais que l'espagnol ! C'est un surdoué qui va très vite attirer l'attention des jésuites, qui va subir un handicap lourd, qui va perdre sa mère et débarquer dans une famille assez spéciale... Sa sœur est pour moi le protagoniste le plus intéressant car elle est extralucide, elle comprend parfaitement autrui.
En définitive, c'est une vie extraordinaire que nous raconte John Irving, une vie presque surréelle, une vie qu'on n'oubliera pas...
Le dernier roman de John Irving a tout d'une oeuvre testamentaire mais souhaitons qu'il n'en ait que l'aspect et que son auteur continue à écrire encore longtemps.
Tout Irving est là. Sont convoqués les gens du cirque, les orphelins, les travestis, les prêtres, les médecins, les pauvres...Et non pas pour nous raconter une histoire mais plutôt nous entraîner dans un rêve. Le style onirique prévaut très franchement sur le romanesque dans cet opus. On pourrait facilement penser être dans un roman de Garcia Marquez , tant le surnaturel cotoit habilement la naration du personnage principal, Juan Diego, écrivain Mexicain vieillissant envahi par ses souvenirs d'enfance et d'adolescence d'orphelin vivant sur une décharge, protecteur et "traducteur" de sa soeur Lupe, espèce de médium hallucinée et pragmatique. Dans un voyage houleux sans cesse entrecoupé de ce retour vers le passé, deux femmes vont le suivre au cours d' un périple crucial. Les sorcières shakespeariennes ne sont pas loin. Rien n'est vraiment tangible. La brume l'emporte sur les ciels clairs. L'écriture splendide et tranchante d'Irving tient la barre de ce navire qui tangue mais arrivera à son port. On en sort changé, tant la promiscuité des personnages nous aura ému, bousculé, touché dans les recoins les plus enfouis de nous même.
Du grand Irving.
Décalé (jusque dans les titres des chapitres ?...) toujours cet art de se balancer du pince-sans-rire au pincement de coeur . Comme ses autres romans à lire pour l'émotion et relire pour se délecter des détails minutieux .
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