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Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique de la nouvelle parution de chez Snag Fiction dans leur collection Ciel sans étoiles (quel joli nom, n'est-ce pas ?), j'ai nommé Ambition de Yoann Dubos. Je remercie infiniment la maison d'édition pour cette très belle proposition de service de presse, cela me touche beaucoup. Quand j'ai vu pour la première fois la couverture absolument enchanteresse de ce livre réalisée par le très talentueux Aurélien Police, je me suis dis qu'il n'en fallait pas plus pour me convaincre d'embarquer dans cette grande aventure qui nous dépasse tous. Mais s'ajoutait également à cela un résumé extrêmement alléchant qui annonçait une intrigue accrocheuse mêlant savamment dystopie, science-fiction, roman futuriste mais aussi fantastique et mysticisme, rien que ça ! J'aime quand il est impossible de ranger un roman/une saga dans une catégorie bien précise, quand l'auteur brasse de nombreux genres et thématiques différentes. J'escomptais donc un premier tome tout ce qu'il y a de plus prometteur et engageant pour la suite et je ne vous cacherai pas que ce fut une petite déception de mon côté.
Pourtant, le prologue avait sérieusement attisé ma curiosité et crée en moi un puissant sentiment d'attente, mais dès le début du roman, j'ai failli décroché. J'en ai même été jusqu'à ressentir l'angoisse de ne pas avoir suffisamment envie d'avancer dans ma lecture pour aller plus loin que les cinquante-cent premières pages, alors que le prologue avait pourtant su totalement me happer. Cependant, cette sensation désagréable a très vite disparu et je n'ai in fine pas vu passer l'essentiel du roman, tant les pages du milieu de livre se tournaient d'elles-même. En effet, tout s'enchaîne de façon fluide et je n'ai vécu pour ainsi dire aucun temps mort avec Ambition, malgré la lenteur avec laquelle j'ai lu le début et la fin de l'intrigue. Puis l'excitation croissante est retombée, car la conclusion de ce tome introductif m'a fait retrouvé ce sentiment de confusion et de frustration que j'ai ressenti avec les premiers chapitres. Je ne saurais expliquer pourquoi et comment, mais Ambition m'a autant exaltée que rendu perplexe. J'ai trouvé l'univers de ce roman très riche et intéressant, mais pas assez étoffé à mon sens. Ou plutôt, j'ai encore du mal à comprendre quel est le lien entre chaque élément de l'intrigue. Quel rôle a véritablement eu la mission Synope dont on nous parle brièvement au tout début de l'histoire par rapport à la fameuse résonance originelle dont on nous rebat constamment les oreilles sans clairement nous expliquer en quoi cela a changé la face du monde ? Comment a d'ailleurs eu lieu cette dernière et pour quelle raison ? Quel est l'objectif des primas et du Conglomérat ? Voyez-vous, j'ai adoré le pitch de base qui nous présentait notre monde dans un avenir très éloigné régi par les plus grosses entreprises afin d'assurer la paix et l'égalité entre chaque être humain, de privilégier la sûreté plutôt que la liberté des individus, notamment en matière de croyances religieuses, qui n'existent plus (trop de risque d'attentats à la clé) et où subitement, des créatures fantastiques de toutes sortes seraient visibles par nous, comme si un voile entre deux réalités parallèles venait enfin d'être levé. Cependant, aussi fascinant tout cela soit-il, j'avais l'impression que l'on restait constamment dans le flou. L'auteur sait maintenir le suspens et préserver le mystère, mais j'aurais tout de même aimé un peu plus d'informations et d'éclaircissements à me mettre sous la dent et surtout un peu plus d'organisation, de hiérarchie et plus spécialement de coordination entre tous les renseignements que nous possédons déjà. On nous distille une multitude de détails très importants pour le bon (enfin, façon de parler) déroulement des événements qui ne font in fine qu'engendrer une pléthore de questions qui restent pour l'instant sans réponses. Quant aux nombreux flashbacks du récit, si je suis la première à dire que les analepses apportent un éclairage bienvenu aux divers rebondissements et révélations de l'histoire et qu'elles permettent de briser le schéma narratif linéaire habituel pour nous proposer une trame plus complexe, sinueuse et travaillée, dans le cas présent, je les ai trouvés la plupart du temps beaucoup plus déroutants qu'autre chose.
Concernant l'écriture, je n'ai rien à ajouter. Elle est claire, limpide comme de l'eau de roche ; elle nous prend par la main et nous immerge dans cet univers explosif où la limite entre l'homme et la robotique est elle aussi extrêmement difficile à percevoir. Tiens, encore un autre constituant de l'intrigue qui a suscité un vif intérêt de mon côté sans que je parvienne à clairement définir pourquoi les organes et membres humains sont ici aussi facilement interchangeables avec des pièces fabriquées. Pour assurer la pérennité de l'humanité ? Pour des raisons purement esthétiques ou pratiques, voire professionnelles ? J'ai beaucoup de mal à trouver les mots pour décrire ce que j'ai éprouvé à la lecture de ce titre et je m'en excuse. D'un côté, il m'a semblé avoir compris tous les indices, tous les renseignements que l'auteur souhaitait me faire parvenir, et de l'autre, j'ai eu l'impression tout au long de ma lecture que tout partait dans tous les sens, que rien n'était véritablement approfondi comme j'aurais souhaité que cela le soit. Une chose est sûre, et ça vous paraîtra certainement contradictoire avec ce que je viens d'énoncer, la plume de Yoann Dubos est tout ce qu'il y a de plus accessible et captivante, entraînante, malgré un lexique très pointu et varié élaboré par l'auteur lui-même et parfaitement explicité en toute fin d'ouvrage.
Venons-en à présent au gros point positif du roman selon moi, et ce qui fait que je vais sûrement continuer la lecture de cette série livresque quand le tome deux sera paru, à savoir les personnages. A mes yeux, ils sont tous extrêmement attachants avec une personnalité bien marquée et ils apportent au récit tout son sel, toute sa puissante, cette petite étincelle qui s'embrase et qui change alors tout. Cela vaut en particulier pour le trio central de cette intrigue, que j'aime de tout mon être. Nos trois personnages principaux ont tous ce petit quelque chose qui les rend uniques et inoubliables-: pour Rorchélas, ou Rory pour les intimes, mon petit chouchou, c'est sa diplomatie à toute épreuve, cette tendance qu'il a à prendre constamment sur soi pour être l'interlocuteur et partenaire le plus agréable, bienveillant et à l'écoute possible ; pour Miranda, l'irremplaçable Clay de la bande, c'est son exceptionnelle force de caractère, sa répartie légendaire qui la pousse toujours à avoir le dernier mot et son humour cynique à souhait absolument délicieux ; quant à Béron, c'est son côté passionné par son métier, cette enthousiasme et ce besoin irrépressible d'être à la hauteur, de ne pas décevoir ses camarades. C'est simple : Il y a une alchimie telle entre ces trois-là, une complicité si évidente et touchante, qu'on ne peut qu'être conquis par cette fine équipe qui fonctionne juste à merveille. Autre personnage énigmatique et très bien construit qui m'a tout simplement séduite : celui de Cirilys, la redoutable PDG qui cache bien son jeu. Qu'il est plaisant de croiser de tels personnages de femmes fortes, déterminées, dangereuses, astucieuses et délurées au fil de mes escales livresques ! Marcus Villard aurait dû en prendre sérieusement de la graine ! Ce dernier est censé être l'une des figures emblématiques de l'histoire et pourtant, je lui ai trouvé un sérieux manque de charisme et de consistance...
Pour conclure, je vous encourage chaleureusement à vous faire votre propre avis sur ce tome introducteur qui, selon moi, aurait pu être beaucoup plus que ça et avait même sans aucun doute le potentiel pour être une petite pépite, un coup de cœur sidérant. Néanmoins, je mets toutes les légères maladresses et lacunes que j'ai pu rencontrer au cours du récit sur le compte du statut de débutant qu'occupe actuellement l'auteur. En matière de publications, il s'agit en effet là de son tout premier roman et cela se ressent assez fortement à mon sens. Je serais d'avis de dire que Yoann Dubos a une véritable gemme entre les mains avec cette saga, cet univers mi-intergalactique mi-fantastique peuplé de créatures de toutes sortes qui cohabitent avec nous, pauvres mortels faits de plus en plus d'acier, mais que celle-ci n'a pas encore été polie comme il faut. Pas suffisamment, en tout cas. Je serais curieuse de découvrir la suite de cette histoire tout bonnement ahurissante, à condition d'avoir enfin toutes les réponses à mes interrogations cette fois, ou au moins quelques repères éclairants et indubitablement nécessaires !
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