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La passion entre les deux pays s'est déclenchée dès leur rencontre : « Il pleut aujourd´hui des ouvrages sur Alger, à voir le catalogue de tout ce qui se publie sur cette ville [...], il n´y a pas d´éditeur qui ne nous offre quelque description du pays...» Ces mots, que l´on croirait sortis tout droit d´un reportage d´actualité, sont de Balzac et datent de 1830, l´année de la conquête de l´Algérie ! Salah Guemriche retrace l'histoire d'une ville au destin si singulier qu'il a voulu en faire sa « biographie » comme on la ferait d'une personnalité. Remontant le temps, aux origines, il entraîne le lecteur sur les traces des fondateurs (berbères) de la cité, aux côtés des fameux corsaires Barberousse, de Cervantès, des Goncourt, de Karl Marx - pris en photo après un passage chez un barbier de la Casbah !, de Saint-Saëns (qui y composa Samson et Dalila), de Camus, du général de Gaulle (« Alger, capitale de la France libre » !), de Bigeard et Massu, sans oublier, ses heures de gloire lorsqu'elle se prête aux sunlights et joue la figurante pour le « Coup d´éventail », Tarzan (le premier de la série y fut tourné), Pépé le Moko, ou le modèle pour Delacroix et Renoir. Elle est Notre Dame d´Afrique, reine de la Conquête et tient son rôle (dramatique) avec panache lors de la Bataille d´Alger, ou aux heures difficiles de l´Indépendance ou du terrorisme durant les années 90...
Aujourd´hui, tant bien que mal, Alger conserve sa « candide blancheur ». L´expression est de Le Corbusier, dont l'ambition démesurée pour la ville se lit dans un de ses projets les plus fous que ses détracteurs baptisèrent « Projet Obus » parce qu´il « pulvérisait toutes les idées reçues ». Loin d´être un guide, cette « biographie » d´Alger, la première du genre, se veut comme un cheminement à travers les méandres de son histoire, l´histoire de ses quartiers, ou de ceux qui l´ont faite ou défaite, qui l´ont préservée ou qu´elle a préservés, qui l´ont servie ou qu´elle a servis ; de ceux enfin, indigènes ou pieds-noirs, qui l´ont habitée ou qu´elle a « habités »...à jamais.
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