"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dans l'obscurité d'un village sarde, une silhouette drapée d'un châle longe les murs, pénètre dans une maison un instant, puis disparaît tel un mirage. À l'aube, un vieillard agonisant aura enfin trouvé la paix. L'accabadora, la dernière mère, a oeuvré. Maria, fille adoptive de Tzia, heurtée par cette coutume, l'interroge. Il est des mystères auxquels seule une mère peut vous initier.
Maria a 6 ans quand elle est laissée par sa mère aux bons soins de Tzia Bonaria, "l'Accabadora". Elle devient ainsi sa fill'e anima. Tzia, lui offrira le confort, une éducation et de l'affection. Mais ce que Maria ne sait pas c'est que sa deuxième mère, cache un lourd secret...
On ne peut pas vraiment dire que j'ai succombé au charme de l'histoire que j'ai trouvée très décousue. J'aurais sans doute préféré qu'elle soit plus étoffée, notamment sur les liens qu'entretiennent Tzia et Maria. A mon sens c'était vraiment cela qui importait et qui aurait donné plus de poids lorsque la jeune femme découvre le secret de celle qu'elle considère comme sa 2nde mère. Le passage à Turin m'a paru presque hors contexte et inutile même si avec le recul je me dis qu'il était nécessaire, mais encore une fois, celui-ci aurait pu être beaucoup plus développé.
J'ai cependant adoré découvrir la Sardaigne au fil des pages. L'auteure nous embarque complètement, on a vraiment l'impression d'être au cœur de cette communauté, de partager avec tous les habitants leurs croyances et leurs traditions. C'était une découverte totale pour moi car je n'avais jamais lu (en tout cas pas dans mon souvenir) de livre dont l'action se déroulait sur cette île et à cette époque.
Ce fut donc une lecture en demi-teinte pour moi.
Fill'e anima...Tel est le lien de parenté qui unit Maria Listru à Bonaria Urrai. En Sardaigne, la fill'e anima est une fille née des entrailles d'une première mère trop pauvre pour subvenir à ses besoins et de l'âme d'une seconde qui n'a pas eu la chance d'enfanter. La tzia Bonaria, veuve de guerre avant même d'avoir été mariée, issue d'une riche famille du village, est déjà une vieille dame quand elle accueille Maria, la dernière-née des Listru, une gamine de 6 ans dont le père est mort depuis longtemps. C'est sans regret que la fillette quitte sa famille pour une nouvelle vie qui lui apporte l'aisance matérielle, l'éducation et la complicité avec la tzia.
Pourtant, la vieille dame lui cache des choses, notamment ses sorties nocturnes qui restent taboues malgré les questions de la petite.
Plus tard, Maria saura, par Andri son meilleur ami que Bonaria Urrai est l'Accabadora du village, celle qui aide les âmes à quitter ce monde.
Avec Accabadora, Michela Murgia nous plonge dans la Sardaigne des vieilles légendes, des rites ancestraux, des villages reculés.
La très belle tradition des fillus de anima est ici racontée dans toute sa simplicité, simple échange de bons procédé entre deux femmes pour le bien d'une enfant qui a tout à y gagner. Contestée à demi-mots par l'institutrice du village, une ''étrangère'' du continent, cette coutume permet à la petite Maria, de trouver un nouveau foyer, sans pour autant être coupée de sa famille d'origine. Les liens qui se tissent entre elle et sa seconde mère n'ont que faire de la généalogie ou du sang, un rapport de confiance et de bonne entente, un amour trop pudique pour être dit avec des mots. Le point de discorde viendra d'une autre tradition ancestrale, celle de l'Accabadora, une ombre noire qui se glisse nuitamment dans les maisons du village pour recueillir le dernier souffle des mourants. Crainte et respectée, l'accabadora est la ''dernière mère'', celle qui aide à mourir. Maria, jeune et fougueuse, ne peut accepter cette pratique qui lui fait horreur et fuit le village et la tzia sans se retourner. Pourtant, sans le savoir, elle a été initiée au don de la mort et, le moment venu, pourrait bien recourir à ce qu'elle a rejeté...
Un très beau roman qui parle d'adoption et de transmission avec poésie et retenue. Michela Murgia partage un peu de sa belle Sardaigne, secrète et méconnue avec un lecteur emporté par la chaleur et les mystères sardes. Fort et sensible.
Quatrième enfant non désirée, Maria est cédée bien volontiers par sa mère à Tzia Bonaria, la couturière du village. Selon la tradition locale, elle devient donc la "fille d’âme" de la vieille femme, qui l’élève avec plus de tendresse qu’elle n’en avait connu dans sa famille, et la pousse à étudier.
Très proche de sa mère adoptive, Maria est pourtant la seule à ignorer que celle-ci est aussi, par compassion, la "dernière mère" des souffrants. Dans cette région reculée de Sardaigne, c’est elle qui est chargée d’aider les mourants à passer de l’autre côté. Mise brutalement au courant, Maria est révoltée par ces actes contraires à ses convictions…
Ce court roman est à la fois un hymne à la vie, à l’âpre beauté de la Sardaigne, de ses champs et de ses vignes, et une réflexion sur l’adoption et l’euthanasie.
C’était il y a longtemps et pourtant, nous sommes en 1950 à Soreni, village de Sardaigne. Les femmes sont habillées en noir, deuil d’un mari, d’un enfant, d’un fiancé mort pendant les 2 dernières guerres. La terre est dure, les traditions tenaces, les habitants de ce village s’épient, se jalousent, se volent, s’entraident…. La vie normale d’un petit village.
Tzia Bonaria, veuve avant d’être mariée, ventre sec, va trouver Anna Teresa Listru et lui propose de recueillir sa dernière fille Maria, dite, la dernière, la quatrième, la fille en trop…. Maria « Fill’e anima », fille d’âme, est élevée par Tzia qui lui donnera tout son amour, la confiance, l’éducation. Elle découvrira la sensation insolite d’être importante pour quelqu’un, de pouvoir grandir tranquillement. Pourtant, une nuit, elle découvre que Tzia s’absente la nuit…. Ce secret, ce sera son ami d’enfance qui le lui dévoilera à l’occasion du décès de son frère. Tzia est accabadora, l’endormeuse… Les femmes sardes donnent la vie mais certaines sont appelées au chevet de moribonds, qui le demandent, pour donner la mort. Pour l’accepter, il faudra que Maria quitte le village pour aller sur le continent, puis revienne assister Tzia mourante.
Fill’e anima, fille de l’âme, celle que l’on choisit pour l’amener vers soi, pour l’élever. Accabadora, fait presque penser à une formule magique. Le pouvoir poétique des mots étrangers est immense.
Quel plaisir cette lecture lente, au rythme de la vie de ce petit village du bout du monde où la modernité, synonyme de la fin de ces traditions, arrive à tous petits pas. Michela Murgia tisse autour de nous un voile de tendresse, de rudesse, de filiation, de transmission grâce à une écriture fluide, tout en retenue et si poétique que je n’ai pu reposer le livre. Un très bon livre que je ne peux que recommander.
Dans les années 50, Maria, fille d’une veuve pauvre est adoptée par la vieille Tzia Bonaria, comme fille d’âme
« Fillius de anima, c’est ainsi qu’on appelle les enfants doublement engendrés, de la pauvreté d’une femme et de la stérilité d’une autre. »
Un lien fort unit l’enfant et la vieille femme, jusqu’à ce qu’adolescente, Maria apprenne la vérité sur sa mère d’adoption.
« Accabadora », quel titre et quel nom étrange !
Le roman nous en fournira l’explication et réveillera un sujet d’actualité.
C’est un roman qui se passe en Sardaigne, au milieu des traditions. L’ambiance y est.
les vignes, les traditions, les non-dits, la vie, la mort……
Le rythme est agréable, le style est délicat, et j’ai passé un très bon moment de lecture.
Maria est une fille d'âme, 4ème d'une fratrie que leur mêre veuve n'a pas les moyens d'élever seule et qu'elle donne à une vieille femme, veuve et stérile. L'Accabadora", c'est la "dernière mère", celle qui accompagne, parfois d emanière spirituelle, parfois en agissant, les mourants.
Très belle histoire
Court livre. Etude des meurs d'un village sarde. Fraicheur de l'ecriture. Une fin sage.
Tzia Bonaria, une couturière, accueille chez elle Maria et lui apprend le métier. Très vite Maria est intriguée par cette vieille femme qui s'absente la nuit. Tout le village est au courant que Tzia abrège la vie des mourants mais pour Maria c'est un choc.
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