Besoin d'encore plus de conseils de lecture ! Vous êtes au bon endroit !
Lionel Shriver met toute son ironie, son acuité et sa tendresse dans cette nouvelle bombe de provocation. Hilarante et touchante, une oeuvre explosive doublée d'une réflexion mordante sur notre rapport à la vieillesse et sur l'art délicat de préparer sa sortie.
Pendant dix ans, Kay a assisté son père atteint de la maladie d'Alzheimer. À la mort de ce dernier, le soulagement l'emporte sur la tristesse et une question surgit : comment gérer sa propre fin de vie ?
Une discussion avec son mari Cyril, quelques verres de vin et les voici qui en viennent à nouer un pacte. Certes, ils n'ont que cinquante ans, sont en bonne santé et comptent bien profiter encore de leurs proches, mais pas question de faire peser sur ceux-ci et sur la société leur inéluctable déliquescence. C'est décidé, le jour de leurs quatre-vingts ans, Kay et Cyril partiront ensemble.
Le temps passe et voici qu'arrive la date fatidique.
Une date, douze possibilités et une conclusion : dans la vie, tout est à prendre ou à laisser...
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Au début des années 90, Kay et Cyril ont 50 ans et viennent d’enterrer le père de Kay. Cela faisait 10 ans que cet homme était sénile et dépendant, 10 ans que Kay a vécu comme un enfer. Aussi, au retour de la cérémonie, les deux époux scellent un pacte : le jour des 810 ans de Kate ils se donneront la mort ensemble, pour éviter la déchéance. Le temps passe et le jour fatidique arrive, mais entre temps beaucoup de choses ont changé au Royaume Unis comme dans leur vie. Ce pacte, conclu en 1991, sont-ils prêts à l’honorer tous les deux ?
Le roman de Lionel Shriver est construit comme un arbre de décision. En effet, les premiers chapitres évoquent la promesse fais entre époux puis les années qui s’écoulent normalement. Le Brexit puis le COVID viennent percuter leur vie avant que n’arrive le jour J. Ensuite, 12 chapitres s’enchainent comme autant de dénouements possibles : ils le font tous les deux (ils réussissent ou ils échouent) l’un renonce, ils renoncent tous les deux, et chacune de ces branches branches se divisent à son tour pour donner au final 12 fins possibles. Cela rends la lecture savoureuse et assez ludique, malgré la lourdeur du sujet. Car Lionel Shriver imagine des fins cruelles, des fins terrifiantes, des fins ironiques, des fins presque heureuses, des fins morales, des fins parfaitement immorales. A chaque début de chapitres on repart au moment M ou bien on repart plus tôt, ou plus tard. Certains chapitres sont longs, d’autres bref. J’ai bien aimé, même si c’est douloureux, ce chapitre raconté du point de vue de Kay totalement partie dans le monde d’Alzheimer, regardant le monde comme une enfant émerveillée de tout. J’ai été terrifiée (et révoltée) par les chapitres dits « du docteur Mimi » qui en disent long, très long sur les établissements dits « de fin de vie » en Angleterre. Kay apparait comme plutôt sympathique d’emblée dans le roman, elle vient de prendre soin de son père pendant 10 ans, 10 ans d’enfer et on compatit, voire même on comprend son désir de ne pas finir comme lui. Cyril, en revanche, est un personnage plus difficile à cerner et à apprécier. Lui désire ce double suicide pour des raisons économiques. Cet ancien médecin du système de santé public du Royaume Unis a des réflexions (notamment dans les premiers chapitres) qui frise l’eugénisme. Cet homme, ouvertement travailliste, opposé farouchement au Brexit, a parfois des réflexions qui font froid dans le dos. Il prône des solutions très radicales pour sauver le système de santé, des solutions franchement limites. Du coup, il est beaucoup moins sympathique aux yeux du lecteur et le chapitres intitulé « Cyril change d’avis de façon inattendu » enfonce le clou. Attention, plus on avance, plus les fins proposées sont audacieuses et/ou bizarres : science-fiction, dystopie, Shriver ne s’interdit rien, pas même de s’auto critiquer dans un passage savoureux ou elle fait dire à Kay des horreurs sur un de ses romans ! « A prendre ou à laisser » est un roman original, épatant et ludique à lire, une expérience de lecture différente qui e manque pas d’audace et d’humour (noir). Sur le fond, Shriver dépeint comme elle sait le faire les faiblesses et les lâchetés ordinaires. Sa plume est sans concession, parfois même acide. Cet auteure que j’aime beaucoup depuis son inoubliable « Il faut qu’on parle de Kevin » sait où appuyer : pile là où ça fait mal.
Kay et Cyril mènent une vie heureuse dans leur grande maison de Lambeth.
Lui est médecin généraliste et travaille pour le service de santé de l’état.
Elle est infirmière.
Elle est épuisée après avoir passé des années à s’occuper de son père vieillissant, devenu gâteux. Tant et si bien que le décès de ce dernier est plus une libération qu’un immense chagrin.
Les décès des parents dans des conditions pénibles tant pour eux que pour les familles poussent Cyril à prendre une résolution irrévocable. Il leur est impossible d’attendre la déchéance, la maladie, de perturber la vie de leurs enfants qui ont bien d’autres soucis, et de peser sur le budget du gouvernement déjà bien trop sollicité.
S’ils ont aujourd’hui cinquante ans, la résolution de se suicider le jour de leur quatre-vingts ans est semble-t-il la plus logique. Enfin, le jour des quatre-vingt ans de Kay, puisqu’elle a un an de moins que son époux.
À partir de cette prise de conscience, ils vont évoluer chacun de son côté en sachant que le flacon du jour J est bien rangé sur une des étagères de leur frigo.
Mais que se passerait-il si l’un ou l’autre décidait de ne pas respecter le pacte ? Quelles pourraient être les multiples autres possibilités qui s’offriraient à eux ?
A partir de nombreuses hypothèses, toutes plus farfelues les unes que les autres, mais cependant souvent plausibles, Lionel Shriver examine les fins de vies qui s’offriraient à eux, ensemble ou séparés selon qu’ils auraient ou pas accepté le pacte.
N’hésitant pas à aborder les grands sujets d’actualité, le Brexit, pour ou contre, les confinements successifs et la façon dont le monde, et la Grande Bretagne en particulier, les ont appréhendés, les difficultés rencontrées dans toute famille lorsque les parents et les enfants ont du mal à se comprendre, la vieillesse et les maladies, la façon dont les couples évoluent, ensemble ou au contraire de façon contradictoire malgré les longues années passés ensemble, etc.
N’hésitant pas non plus à se mettre en scène de façon tout à fait ironique et brillante.
https://domiclire.wordpress.com/2024/06/19/a-prendre-ou-a-laisser-lionel-shriver/
Lionel Shriver n'a pas fini de m'étonner, je ne l'ai découverte que l'an dernier mais je suis devenue fan. J'adore son humour percutant, corrosif, sa façon d'aborder les problématiques du couple vieillissant.
Avec A prendre ou à laisser le récit semble terminé au bout d'une centaine de pages, étonnant pour un livre qui en compte 288. A cinquante ans, nous avons tous des théories sur le vieillissement et nous pensons savoir ce qui sera bon pour nous quand nous arriverons à la date de péremption. A quatre-vingt ans penserons-nous toujours la même chose ? Lionel Shriver brode à sa manière, toujours provocante, sur ce thème douze propositions. Installée en Grande Bretagne depuis une quinzaine d'années, elle ancre son récit dans la réalité des années post-brexit avec en arrière-plan le covid et toute l'actualité du monde occidental.
Ce texte n'intéressera peut-être pas trop les jeunes, mais pour moi un régal.
https://ffloladilettante.wordpress.com/2023/12/14/a-prendre-ou-a-laisser-de-lionel-shriver/
C’est un fait, on vit de plus en plus vieux, mais vit-on mieux pour autant ? Pour ne pas avoir à se poser la question de leur décrépitude les époux Wilkinson, Kay et Cyril, cinquantenaires font un pacte : « partir » tous les 2, ensemble, le jour du quatre-vingtième anniversaire de Kay en 2020. Pour Cyril médecin et féroce partisan en matière d’économie sur la santé rien de plus facile que de se procurer les sacro- sainte pilules destinées à les mener vers l’au-delà, pilules religieusement gardées dans le frigo en attendant. Trois décennies plus tard, quand arrive le jour fatidique alors que le Royaume-Uni fait face à la crise du Brexit que reste-t-il de la « bonne » résolution de nos époux ? Sous la forme de 12 histoires aux dénouements différents tantôt drôles, émouvants ou carrément abracadabrantesques Lionel Shriver signe une livre drôle et sensible qui nous fait nous interroger malgré nous (qui ne nous voyons pas vieillir) sur le temps qui passe.
Après avoir assisté pendant dix ans son père, en fin de vie, après avoir vécu sa lente et douloureuse agonie, Kay et son mari Cyril décident qu’ils se donneront la mort, ensemble, pour leurs 80 ans.
A partir de ce début d’histoire, Lionel Shriver va nous proposer douze fins possibles différentes, douze romans en un seul, douze façons d’approcher ce double suicide programmé.
J’ai découvert des versions tantôt loufoques, tragiques, comiques, politiques, réalistes, dramatiques, pessimistes, …et j’en passe.
On retrouve ici un portrait de la société anglaise au moment de l’annonce du confinement provoqué par l’épidémie de coronavirus, on nous parle de Brexit, d’union européenne, d’avenir, de couple et de famille.
J’avais adoré « Il faut qu’on parle de Kevin », le premier roman de Lionel Shriver , « Propriétés privées », et « Big Brother » .
Ce texte est un intelligent combiné de roman et de nouvelles. Il fait irrémédiablement réfléchir et ne vous laissera pas indemne.
Un peu de maths ? :-)
Si on considère que : A + B ( Kay + Cyril, un couple anglais ) décident à 60 ans de se donner la mort à 80 ans, quelle est la probabilité de la réalisation de leur volonté ?
Vous avez 2 heures….
L’auteur a décliné, comme dans le film d’Alain Resnais : « Smoking, no smoking » les différentes conclusions possibles.
Ce qui paraissait attrayant, traîne surtout en longueur avec l’éventail des multiples scénarios. Pour moi, le récit s’est arrêté au premier tiers du roman et cela aurait largement suffi.
Car le ton est vif, souvent humoristique, les personnages parfaitement bien campés et crédibles. L’analyse du grand âge, avec notamment la difficulté des aidants des patients Alzheimer, est très réaliste et en effet, suscite les questionnements. Quand on vieillit, on n'a pas envie de faire supporter à nos enfants, notre déchéance physique et /ou mentale...
De plus, l’environnement politique et social anglais des années pré-brexit et du gouvernement de Boris Johnson est particulièrement jubilatoire.
Un très bon roman, dans sa première partie.
https://commelaplume.blogspot.com/
Instagram : commelaplume
En Angleterre, Kay et Cyrill, prenant conscience de la déchéance physique et intellectuelle ayant accompagné la vieillesse de leurs parents ne souhaitent pas la vivre pour eux-même quand elle risque de se manifester. Il décident en fixant la date au 80 ème anniversaire de Kay de se suicider ensemble ce jour là. Sur fond de brexit divisant les anglais l'autrice nous embarque dans une succession de scénarios abracadabrantesques sur le futur de ce couple sympathique selon les options choisies. Amusant un moment, cela devient lourd et pénible à lire.
Le choix de mourir à 80 ans
Avec son humour caustique, Lionel Shriver nous offre une douzaine de variations sur un couple qui, après avoir dû souffrir en accompagnant un père sénile décide de se donner la mort à 80 ans. Le pacte de Kay et Cyril Wilkinson résistera-t-il à l’actualité du Royaume-Uni ?
La vie de Kay Wilkinson n’est pas de tout repos. Elle voit son père décliner, rongé par la maladie. En soins constants, il devient sénile, agressif et ne reconnaît plus ses enfants. Autant dire que sa mort est un soulagement. Après ses obsèques, le traumatisme reste présent – ce père leur a pompé toute leur énergie pendant plus d’une décennie – et va la mener à accepter le pacte que lui propose son mari Cyril, se suicider lorsqu’elle aura 80 ans.
Nous sommes en octobre 1991, Kay a 51 ans et Cyril 52. Le couple, lui est médecin généraliste et elle est infirmière, vit à Lambeth dans le sud de Londres, dans une maison qu’ils ont fini de payer. S’il leur reste donc encore de longues années à vivre, cette échéance va désormais leur servir de boussole, à la fois épée de Damoclès et incitation à profiter de la vie qui leur reste. Puisant dans leur fortune, ils vont s’offrir des voyages et chercher leur bonheur loin de leurs trois enfants, Hayley, Roy et Simon.
Mais leur retraite va être perturbée par le Brexit, décidé alors que leur échéance s’approche à grands pas. Cyril, travailliste et fermement opposé à la sécession, va alors s’engager pour le maintien dans l’UE et faire des dons conséquents pour soutenir les opposants au gouvernement. Kay, qui avouera plus tard avoir voté pour les conservateurs, ne partage pas vraiment ce combat et préfère se consacrer à leurs obsèques. Elle imagine aussi des rendez-vous – les derniers – avec les amis et la famille. Mais cette fois, c’est la pandémie qui vient chambouler ce beau programme. Des impondérables dont Lionel Shriver va faire son miel et nous régaler de quelques scénarios qui vont permettre à la romancière de faire étalage de cet humour qui nous avait déjà ravi dans Quatre heures, vingt-deux minutes et dix-huit secondes. Celui que je préfère voit Hayley débarquer avec toute une équipe d’urgence. Sans montrer la moindre compassion, elle veut persuader des parents qui visiblement n’ont plus toute leur raison, de finir en maison de retraite. Autrement dit, d’aller dans l’endroit qu’ils détestent et que leur pacte voulait justement éviter.
Mais les développements sur la crise des réfugiés ou sur la recherche de médicaments miracle ne sont pas mal non plus, surtout si vous aimez l’humour noir. Mais ce qui donne au roman son charme, derrière la satire acerbe, c’est l’amour qui unit ce couple au fil du temps. Plus d’un demi-siècle de vie commune et cette impression que désormais même le pire ne saura les séparer.
https://urlz.fr/nbmp
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