Adapté d'un conte de Noël victorien, The Water Ghost, de John K.Bangs, cet album fait merveille en cette saison.
Pas d'effroi ici, c'est un conte qui fait gentiment peur, le fantôme étant plus intriguant et attachant que réellement méchant ou terrifiant.
Une petite fille capricieuse punie plus que de raison ? Une âme en peine qui n'a pas eu le temps de grandir et qui aurait des sentiments ?
On est ici plus dans la satyre humoristique que dans l'épouvante, et on s'attache curieusement à cet amas liquide dont on aimerait connaitre plus l'histoire.
Le ton drôle et léger du récit fait sourire jusqu'au bout. On récolte ce que l'on sème après tout.
Graphiquement, le trait hachuré singulier de Barbara Yelin colle très bien et à l'époque et au récit.
Surprenant de prime abord, il accompagne vite le lecteur dans une ambiance très particulière fort bien venue, toute de gris et de bleu vêtue.
Le tout paré d'une édition comme toujours soignée chez Les Aventuriers de L'Etrange, et voilà une lecture parfaite pour les fêtes !
Une histoire triste et cependant une belle lecture dont les questions résonnent en nous bien longtemps après la dernière page refermée.
Irmina, jeune allemande ambitieuse part étudier en Angleterre au milieu des années 30.
La montée en puissance du fascisme, les politiques développées en Allemagne vont contrecarrer ses plans bien plus que l'on ne pourrait l'imaginer à priori.
La grande histoire bouscule les vies, les personnes, parfois de manière brutale, violente, dans ce cas par un travail de sape insidieux : des renoncements, des embûches qui ont fait que l'héroïne a conduit sa vie d'une manière bien éloignée de ses rêves, de ses idéaux.
Plus tard, les regrets vont l'envahir, une nostalgie, un peu de honte aussi, je crois…
Une bd qui m'a laissée triste et pensive, sur le rôle de chacun face au cours de l'histoire et c'est à Julos que je laisse le mot de la fin :
« C'est celui qui est tout en bas
Qui est bien plus fort qu'il ne croit
Si nous le voulons, toi et moi
Le cauchemar s'arrêtera »
A chacun d'entre nous d'user au quotidien de ce pouvoir des sans voix.
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