"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un Goût pour le Meurtre, A Witness to Murder dans la version originale parue en 2020, traduit par Karine Xaragai, a été publié par les éditions City en 2022. Le ton léger, l'écriture fluide, les nombreuses pointes d'humour confèrent à ce roman son charme suranné et résolument moderne: " Vous ne devinerez jamais ce qui m’est arrivé ce matin, Polly. Trahie par mon lacet, je suis tombée de bicyclette. J’ai atterri dans un buisson d’aubépines, ma jupe s’est accrochée à la selle et… (Eleanor baissa la voix.) S’est complètement retournée !
Horrifiée, la jeune femme de chambre porta vivement les mains à sa bouche.— Mais madame… quel spectacle ! Tout le monde a dû tout voir !— En effet, Polly, je me suis retrouvée dans une position fort peu convenable pour une dame, la jupe remontée et le derrière en l’air, façon cible de tir à l’arc." (Page 26)..."Quel choc, d’avoir perdu Mr Aris de cette façon-là !— De quelle façon ?— Eh bien, de façon si brutale, si inattendue, bien sûr. Sa mort tombe très mal…— À quelque moment qu’elle advienne, et selon mes observations, la mort ne tombe jamais bien pour la personne concernée. Pour les autres, en revanche…" (Page 122).
Fil rouge: les nombreuses précisions concernant les tenues vestimentaires de lady Swift . Une façon de la rendre plus accessible, plus humaine?
Trois mois après les événements du second tome. Alors qu'il participe à la soirée de gala traditionnelle organisée à Farrington Manor, dans le but de collecter des fonds au profit de la Maison Anchorage, œuvre qui vient en aide aux femmes repentantes, M. Aris, digne membre du Parlement, s'écroule sur son assiette. Mort.
Allergique aux cacahuètes, il a succombé après avoir mangé du fudge au chocolat, dans lequel la police a retrouvé du beurre de cacahuète. Pourtant, Mme Pitkin, la cuisinière, affirme n'en avoir pas mis, car elle connaissait l'allergie du défunt. Accident malencontreux? Meurtre prémédité? Si oui, pour des raisons politiques?
C'est alors que Dorothy Mann, au nom de la Ligue pour les Femmes, propose à Eléanor de se présenter pour remplacer M. Aris aux élections législatives partielles. Bien que la lutte s'annonce tendue, notre intrépide lady accepte: "Un puissant groupe de la région – rassemblant élus locaux et hommes d’influence – a monté une cabale à l’encontre de la menace que constitue pour eux la Ligue des femmes. Ils essaient de présenter leur propre candidat indépendant, un homme qui partage leur hostilité envers les suffragettes. Entre tous, ces hommes-là sont capables d’exercer de fortes pressions. Et de nous causer des ennuis. Ils ont à leur tête un certain Mr Blewitt, conseiller municipal, propriétaire d’une ou deux entreprises de la région… un personnage des plus odieux.
Afin de prouver l'innocence de la cuisinière, qui se retrouve sans travail, Eléanor mène l'enquête, malgré la promesse qu'elle s'était faite de ne plus jamais se mêler de meurtres et de mystères en tous genres.
L'arrière-plan qui constitue le canevas de ce cosy-mystery, sous une légèreté apparente, aborde des thèmes sérieux, tels que:
La situation des femmes: une évolution lente mais inexorable, un discret hommage à celles grâce à qui aujourd'hui les femmes bénéficient de droits irrévocables: "Lady Swift, les temps changent. Ce mois-ci encore, les femmes ont obtenu le droit d’être étudiantes à part entière de la vénérable université d’Oxford, rien de moins. Eleanor opina du chef.— Je sais, j’ai lu que les dames qui suivaient un cursus universitaire venaient d’être autorisées à recevoir un diplôme, chose qu’on leur refusait jusqu’alors.— Exactement. Mais le changement s’opère avec lenteur et de manière inéquitable. La loi sur la représentation populaire, adoptée voilà deux ans, a certes donné le droit de vote à quelques-unes, mais en réalité elle n’a fait que creuser le fossé des inégalités entre hommes et femmes. (Les joues pâles de Miss Mann se colorèrent.) Comment peut-on admettre que les femmes doivent attendre d’avoir trente ans pour pouvoir voter, alors que les hommes peuvent le faire dès vingt et un ?"(Page 30)
L'instabilité politique, bien que brièvement évoquée, retrace l'ambiance morose du pays: "L’incertitude est forte autour de ce qui se passe à Whitehall, madame. Le gouvernement de coalition ne fait rien pour rassurer la population en portant ses dissensions sur la place publique. À mon avis, les habitants du coin craignent pour la stabilité du pays et veulent savoir s’ils vont conserver la leur, à l’échelle locale."(Page 162)
Une intrigue habilement tissée entre fiction et réalité politique, dans laquelle nous retrouvons le duo d'enquêteurs improbable, mais fonctionnant à merveille, composé de lady Swift, toujours aussi fantaisiste et attachante par son côté altruiste et son auto-dérision, et de Clifford, le majordome le plus anticonformiste sous sa tenue toujours impeccable et son air guindé. J'apprécie particulièrement l'humour, les dialogues délicieusement drôles, la reconstitution du milieu aristocratique dans
Une nouvelle aventure de Lady Swift qui nous entraîne cette fois dans le monde politique régional britannique et ses bassesses.
Winifred est redevenue une Sainte et je n'ai pas trouvé dans ce troisième opus d'erreurs manifestes de traduction/typographie/orthographe qui m'avaient agacée dans les 2 premiers vlumes.
Un chouette cosy mystery, je poursuivrai la série.
Comme pour le premier tome, je suis quelque peu perplexe. En plus de quelques fautes d'orthographe/grammaire, l'auteur (enfin les, puisqu'il s'agit d'une écriture à 4 mains) saute régulièrement d'une scène à l'autre sans que l'on s'en rende compte et sans qu'il y ait ne fut-ce qu'une ligne vierge entre les deux, c'est quelque peu perturbant. J'ai également trouvé une phrase sans queue ni tête à un moment donné dans le texte, du moins sans aucun sens à l'endroit où elle se trouvait, ni ailleurs...
J'ai déjà acheté le 3e tome, donc je le lirai, mais je ne suis pas absolument conquise par ce nouveau cosy mystery. Style un peu bâclé et approximatif. Je tenterais bien de m'en procurer un en anglais pour savoir si c'est d'origine ou un problème de traduction.
Les personnages, y compris le bouledogue de Lady Swift, sont toutefois très attachants et les histoires bien sympathiques.
Premier volume d'une série dont les traductions commencent à être publiées en français.
Parlant de traduction (on ne se refait pas!)... quelques erreurs manifestes, orthographe grammaticale et cette pauvre Winifred, sainte galloise bien connue, qui se fait changer de genre pour devenir Saint Winifred.
J'attends le volume suivant pour me prononcer plus définitivement, mais ce premier tome est tout à fait prometteur, quoique moins drôle à ce stade que la série "Son espionner royale" de Rhys Bowen.
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