"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Histoire des heurs et malheurs de l'entrepreneuriat familial sur trois générations
Un romancier, fier de son oeuvre, prend quelques jours de repos à Venise. Il ne s'y sent pas vraiment bien, jusqu'au jour où une famille polonaise s'installe dans le même hôtel que lui. Parmi elle, une jeune adolescent d'une beauté époustouflante qui retourne l'esprit de notre romancier. Il se met à le suivre, s'arrange pour se trouver aux mêmes endroits que lui. Pourtant, il ne lui adressera jamais la parole. Quand il apprend qu'une méchante épidémie vient de se déclarer à Venise, plutôt que de tout quitter et de prévenir la famille, il préfère tenir jusqu'au bout ... J'ai exécré ce personnage abject et l'histoire est très lente à se mettre en place. Les références à la mythologie grecque m'ennuient. Par contre, il est vrai que Thomas Mann écrit bien.
Seconde nouvelle : Tristan. Sanatorium. Une femme se meurt. Un écrivain s'éprend d'elle et souhaite pour elle ce qu'il y a de plus beau. Elle n'a pas droit de faire le moindre effort mais il lui demande de se faire plaisir en jouant quelques pages de musique au piano. Il écrit ensuite ses quatre vérités au mari de cette dame, qui lui est un être répugnant et qui n'avait rien à faire avec elle ... Une histoire agréable à lire.
Dernière nouvelle : le chemin du cimetière. Un homme qui a tout perdu se met dans une rage folle quand il voit un cycliste traverser le cimetière.
Un chef-d'œuvre dans lequel s'exprime toute l'ambiguïté de Thomas Mann et toute la beauté de Venise.
Mon Everest à moi, dont j’ai tenté l’ascension à plusieurs reprises sans succès, jusqu’à ce jour où je me suis accrochée pour parvenir à des cimes inattendues.
Si on voulait le résumer prosaïquement, on parlerait de huis clos de 7 ans dans un sanatorium, en montagne, inspiré par ailleurs par un épisode personnel de l’auteur. Mais vous vous en doutez c’est bien plus que cela.
Même si le personnage principal Castorp, semble être dans une attitude de retrait du monde, c’est toute une vie qui se récrée sur ces hauteurs, avec des amours, des clans, coteries et règles de société.
On partage le quotidien de Castorp que l’on peut trouver indolent au début mais on finit par envier ce rôle de spectateur, juché sur la montagne, et l’on souhaite aussi comme lui qui repousse indéfiniment son retour parmi « les gens d’en bas » ne pas être rappelé par la frénésie du monde…
Marguerite Yourcenar, grande voyageuse, est aussi très contemplative « j’ai compris aussi l’avantage de l’immobilité sur un point du monde : en regardant tourner les saisons sur un même lieu, on voyage toujours ; un voyage avec la terre »
Le voyage comme expérience comme l’immobilité
A vivre entouré de malades, on finit aussi par se demander si l’(on est pas soi-même atteint d’une maladie, mal invisible
Enfin, il y a pour moi les plus beaux passages que j’ai eu à lire sur l’évocation de la neige et le ski, avec un parallèle troublant sur l’existence humaine.
« Il prenait avec satisfaction de son indépendance ailée, de son libre vagabondage. Il n’y avait devant lui aucun chemin qu’il eut été obligé de suivre, il n’y en avait pas d'avantage derrière lui pour le ramener là d’où il était venu ».
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