"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
C'est ma première BD de la maison d'édition indépendante Des Ronds dans l'O (et sans doute pas la dernière !), maison spécialisée en BD mais aussi en livres illustrés pour la jeunesse et les ados.
J'ai beaucoup aimé en savoir plus sur cette thématique de l'épicerie solidaire. Il me semble que c'est un sujet important car on n'a pas toujours conscience de ce qui se passe au coin de sa rue, des difficultés de certaines personnes et qui sont ceux qui les aident au quotidien.
Une épicerie solidaire permet aussi de retrouver une dignité car tout n'y est pas gratuit, contrairement à ce qu'on pourrait penser. Les prix dérisoires permettent néanmoins aux familles et personnes seules de se nourrir tout en s'occupant d'un budget, ce qui n'est pas anodin car c'est aussi ce qui permet de mieux s'intégrer à la société que d'apprendre à tenir un budget.
Le premier but de l'épicerie solidaire est d'être un espace de vie sociale, c'est pourquoi des ateliers peuvent aussi être proposés aux bénéficiaires afin de créer d'autres types de liens (couture, apprentissage du vélo…).
Bien sûr, tout n'est pas toujours tout rose : il y a parfois des tensions avec les bénéficiaires car ce n'est pas une démarche facile que de passer ce cap, il faut aussi apprendre à mettre un peu de distance pour les salariés et bénévoles car les histoires personnelles sont parfois difficiles et peuvent heurter certaines sensibilités, le manque de moyens peut aussi affecter les structures…
Thibaut Lambert rend un bel hommage à ces circuits solidaires qui agissent souvent dans l'ombre, il leur redonne ici toute la lumière qu'ils méritent !
Une histoire très touchante.
Le sac à malices
Thibaut LambertDes ronds dans l'O.....................................Lola est au chômage. Elle en avait marre de faire des choses qui ne servent à rien. Elle a profité de la mutation de son copain à Tours pour tout remettre à plat et chercher ce qu'elle veut vraiment faire. Elle franchit la porte de l'épicerie sociale avec l'envie de retrouver du sens dans le bénévolat, de se rendre utile, d'être au contact des gens.
Elle va découvrir que Le Sac à Malices est bien davantage qu'une simple épicerie solidaire: un vrai lieu de rencontres, d'échanges, d'ateliers autour de la cuisine, la couture, la langue française et même du vélo... un véritable espace de vie sociale.
Après "La Bigaille", Thibaut Lambert nous immerge dans un lieu à part. Entre récit de vie et documentaire, il raconte les journées dans ce cette asso à Saint-Pierre-des-Corps, les bénévoles, les gens qui un jour, pour une raison ou une autre, n'y arrivent plus, dressant ainsi un portrait d'une France d'en bas bien plus composite qu'on ne pourrait le penser.
Son dessin à l'aquarelle sert le récit, il est plutôt vivant et enjoué car si le propos est sérieux, l'humour n'en est pas moins présent.
Le tout nous donne un petit livre très humain, pas du tout plombant, qui a le mérite de mettre en lumière des anonymes, ceux qui sont démunis et ceux qui leur tendent la main.
1968, neuf participants, dont Bernard Moitessier, ont pris le départ de la première course mythique sans escale et sans assistance autour du monde. Alors qu'il ne reste plus que quatre participants, le célèbre marin et écrivain à succès, envoie un message à son éditeur ... "Je continue vers l'Est parce que je suis heureux en mer et peut-être aussi pour sauver mon âme" ... Pierre Déménonval, un jeune bourgeois qui n'a jamais mis les pieds en dehors de Paris, est envoyé à sa recherche à l'autre bout du monde par son éditeur, Jacques Arthaud, qui a misé gros pour le prochain livre du navigateur.
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Je vous l'avoue, mais avant de lire la BD de Mathieu Siam et Thibaut Lambert, je ne savais pas qui était Bernard Moitessier. Alors j'ai cherché (oui un peu de sérieux tout de même) et j'ai découvert un homme qui a marqué le monde nautique. Côté BD, c'est une course poursuite pour retrouver l'homme qui, aux yeux de tous, aurait pu gagner la première et unique course (sous cette forme) Golden Cup Challenge (Golden Globe Challenge). Partout où Pierre cherche le navigateur, il rencontre des personnes qui ont été marquées par Bernard Moitessier. Petit à petit, le jeune homme voit lui aussi la vie autrement. Côté graphisme, on est baignés dans le travail de Thibault qui se marie merveilleusement bien avec l'histoire.
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En voilà une très belle surprise et une magnifique lecture librement inspirée de la vie Bernard Moitessier. J'ai non seulement découvert un homme, mais aussi pris un très grand plaisir, page après page, à découvrir son humanité. J'ai maintenant moi-aussi envie de découvrir le monde autrement.
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