"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
1968, neuf participants, dont Bernard Moitessier, ont pris le départ de la première course mythique sans escale et sans assistance autour du monde. Alors qu'il ne reste plus que quatre participants, le célèbre marin et écrivain à succès, envoie un message à son éditeur ... "Je continue vers l'Est parce que je suis heureux en mer et peut-être aussi pour sauver mon âme" ... Pierre Déménonval, un jeune bourgeois qui n'a jamais mis les pieds en dehors de Paris, est envoyé à sa recherche à l'autre bout du monde par son éditeur, Jacques Arthaud, qui a misé gros pour le prochain livre du navigateur.
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Je vous l'avoue, mais avant de lire la BD de Mathieu Siam et Thibaut Lambert, je ne savais pas qui était Bernard Moitessier. Alors j'ai cherché (oui un peu de sérieux tout de même) et j'ai découvert un homme qui a marqué le monde nautique. Côté BD, c'est une course poursuite pour retrouver l'homme qui, aux yeux de tous, aurait pu gagner la première et unique course (sous cette forme) Golden Cup Challenge (Golden Globe Challenge). Partout où Pierre cherche le navigateur, il rencontre des personnes qui ont été marquées par Bernard Moitessier. Petit à petit, le jeune homme voit lui aussi la vie autrement. Côté graphisme, on est baignés dans le travail de Thibault qui se marie merveilleusement bien avec l'histoire.
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En voilà une très belle surprise et une magnifique lecture librement inspirée de la vie Bernard Moitessier. J'ai non seulement découvert un homme, mais aussi pris un très grand plaisir, page après page, à découvrir son humanité. J'ai maintenant moi-aussi envie de découvrir le monde autrement.
Henri Rousseau en est à son deuxième jour de procès pour une histoire de chèques falsifiés. Acculé par les questions de la cour, il s'en défend ... "Vous me dites que ces chèques sont des faux. Pour moi, ils étaient vrais. Voilà tout." Et même si les faits semblent graves pour le "Douanier Rousseau", ce qui est plus grave, c'est "de ne pas pouvoir finir sa toile en cours"...
À travers quatre témoignages, on retrace l'histoire du peintre au comportement parfois naïf, voire même enfantin. Mais on y découvre, par la même occasion, un homme aimé du plus grand nombre, altruiste et humain.
Mathieu Siam accompagné de Thibault Lambert nous parlent d'un homme que l'on connaît comme « le Douanier Rousseau ». Au-delà du peintre et de son œuvre, ils nous parlent avant tout de l'homme, de son histoire, de sa vie simple et de ses rencontres. En prenant ce prisme, on fait la connaissance d'une personne attachante qui se contente du principal... de son essentiel. C'est bien écrit et astucieusement mis en exergue à travers ces témoignages. Côté graphisme, le trait est doux, même quand les propos du juge sont durs à l'encontre d'Henri Rousseau.
"Génie ou benêt" à vous de vous faire une idée, mais s'il n'était ni l'un ni l'autre ? S'il était tout simplement une personne simple, bienveillante qui aimait peindre et exprimer sa nature sur tableau, que cela plaise ou pas ? Une très jolie lecture humaine.
Attirée par la vie de Henri Rousseau dit Douanier Rousseau (1844-1910) que je connaissais très peu, j’ai été contente de recevoir par Babelio et sa Masse Critique cette bande dessinée en échange d’une chronique.
Les frontières du Douanier Rousseau raconte une journée du procès que le peintre a vécu à la fin de sa vie après quelques jours d’emprisonnement. Accusé de vol, escroqueries et abus de confiance, Mathieu Siam et Thibaut Lambert choisissent de nous présenter un vieil homme de soixante-quatre ans, usé, complétement déphasé ne comprenant rien à ce qu’on lui reproche. Le procès est représenté avec une absence de couleurs autour de bulle avec des nuances de marron, blanc et noir.
Un brin d’histoire
En faisant intervenir le témoignage de quatre personnes, le passé du Douanier Rousseau est évoqué. Tout d’abord, ce sont ces activités de douanier à l’Octroi qu’ils racontent. La personnalité du Douanier Rousseau est décrite comme naïve, rêveuse et décalée. Et pourtant, son ami reconnait son influence dans le groupe d’amis en amenant la beauté. Une formidable double page évoque la luxuriance du Mexique, en guerre avec la France, par le dessin de la serre du jardin des plantes où le talent de l’artiste semble être recréer.
Puis, le procès fouille dans sa vie d’étudiant pour ressortir un ancien délit avec le témoignage du fils du directeur de l’Octroi. On y découvre l’amour de jeunesse du Douanier Rousseau, une belle polonaise Yadurgha. Mais, aussi, que son père autoritaire est incapable de reconnaître les qualités de son fils.
la suite ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2022/06/24/les-frontieres-du-douanier-rousseau/
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