Taïna, indienne des Caraïbes, a été instruite dès son enfance pour devenir chamane, mais Christophe Colomb et les Espagnols arrivent...
1917, l'Angleterre est ravagée par la Grande Guerre. Anna Whig se voit contrainte pour éviter les bombes de fuir Londres avec son mari et son fils de deux ans pour leur maison du Sussex. Anna souhaitant reprendre son activité de traductrice, ce couple de bourgeois se voit dans l'obligation de trouver une garde d'enfant. Une petite annonce est publiée dans le Times mais tout est rendu plus difficile par la guerre. Les femmes remplacent, leurs maris, leurs pères, leurs frères dans les usines pour soutenir l'effort de guerre, ou sont parties sur le front pour soigner les blessés. Enfin une réponse arrive. Anna est séduite par une lettre. Le prénom de la candidate la ravit : George, comme George Eliot, une femme de lettres qu'elle admire.
Quelle n'est pas la surprise d'Anna, quand elle s'aperçoit, sur le quai de la gare, que George est un homme. N'osant lui parler de sa méprise elle se résout à lui donner sa chance, à se moquer du qu'en dira-t-on. George va donc s'installer dans la famille et faire preuve d'une grande efficacité et d'une grande tendresse pour Jack.
Nous sommes dans un monde en pleine mutation, un monde où, du fait de la guerre, les femmes commencent à prendre dans la société, une place que certaines d'entre elles demandaient depuis longtemps. La première guerre mondiale marque la fin d'une époque, la fin de la société victorienne qui devient obsolète face aux nouvelles connaissances, aux nouveaux enjeux du monde.
Comme l'Angleterre l'est par la guerre, Anna est ravagée par son combat intérieur. Entre son rôle d'épouse et de femme, entre son métier et l'amour pour un enfant dont elle ne sait pas, dont elle ne veut pas s'occuper. Dans la société qu'elle a connue avant, dans son monde, les mères ne s'occupaient pas de leurs enfants, c'était un travail de domestique. Ce combat intérieur qui se livre en Anna, est toute l'essence de ce roman. On y voit une femme aussi tourmentée que ces paysages de guerre. Une femme tiraillée entre les convenances, ce mariage avec un homme qui n'a qu'une passion l'horlogerie et sa vie de femme, ses aspirations. Cet homme qui arrive pour s'occuper de Jack va mettre le feu aux poudres. Il parvient à calmer les accès de violence d'Anna, et se montre beaucoup plus maternel qu'elle avec l'enfant. Cet homme devient rapidement une image fantasmée de son bien aimé cousin John, parti au front et dont elle est sans nouvelles. Il va être en quelque sorte le catalyseur, l'accélérateur des tourments d'Anna
Un roman anglais est un superbe livre qui nous plonge dans la tourmente. Celle qui frappe un pays, une société et celle, qui est à l'oeuvre dans l'esprit, dans la vie d'Anna. La plume de Stéphanie Hochet nous immerge avec beaucoup de talent et de finesse dans cette période de transition, dans ces champs de ruines que sont le pays et la vie d'Anna. Un roman à la fois tourmenté et plein de pudeur. Un roman inspiré de la vie de Virginia Woolf, tout en intériorité. Un long monologue intérieur, un flot de pensée (stream of consciousness ) parfaitement retranscrit. Un roman coup de coeur.
"Le 14 février arriva. Les Dardanelles pour le pays dont l'armée partait en expédition en Turquie, le jour de Jack pour moi. L'enfer comme point commun. Le bébé me déchira le ventre en venant au monde. La naissance de Jack-le-tant-attendu me propulsa un temps dans le chaos. Cette expérience hurlante m'aura secoué le corps, rappelant à l'intellectuelle, à la traductrice pinaillant sur les variations de sens, que la matière première de l'existence est d'abord et avant tout un choc physique, c'est la terre qui vous cogne et vous percute, ce n'est pas le flot de pensées, stream of consciousness, comme on avait tendance à le croire jusqu'alors."
"Non, George n'est pas un réconfort. Un réconfort, ça ne vous retient pas , ça ne contient pas l'élan destructeur qui loge en soi. Un réconfort, c'est gentil et doux. Ça n'a rien d'un barrage contre le remous morbide qui m'a envahie. Qui d'autre serait capable de voir ce que je cache ? Qui pourrait supporter la proximité d'une femme abritant cette chose vicieuse qu'elle ne reconnaît pas elle-même."
Roman disponible en librairie à partir du 13 mai.
Ecrivain talentueuse, Stéphanie Hochet s'essaie dans ce livre à l'exercice de l'éloge.
Son sujet: le chat, qu'elle traite avec dextérité, nous donnant à voir l'extraordinaire richesse de la littérature vis-à-vis de ce personnage. Stéphanie Hochet nous livre une réflexion singulière sur les liens qui unissent l'Homme au chat, vision qui donne un éclairage nouveau sur cet animal, omniprésent et hypnotique.
Depuis toujours, le narrateur est fasciné par les tatouages mais il n'a jamais réussi à enfreindre le tabou familial et à marquer sa peau irrémédiablement. Il a trouvé dans son amitié avec Dimitri, un talentueux tatoueur, une façon d'approcher ce monde qui l'attire tant. Il dessine pour lui et parfois s'entraîne à manier encres et poinçons. Au cours d'un voyage en Italie, le hasard le met en présence d'une phrase qui le décide à sauter le pas : Vulnerant omnes, ultima necat. Désormais c'est cette phrase qu'il affichera fièrement sur son plexus solaire. Heureux d'exhiber son corps enfin tatoué, il enchaîne les conquêtes dans le seul but de le dévoiler et de susciter l'étonnement, l'admiration et les questions des femmes qu'il séduit. Pourtant, très vite, il déchante. Cette marque censée être indélébile s'efface progressivement et il tombe malade. Tout se passe comme si l'encre du tatouage s'infiltrait et se diluait dans son sang.
Cela commence comme une banale histoire de tatouage pour se transformer au fil des pages en récit fantastique. Le tatouage du narrateur n'est pas une simple trace sur sa peau, il s'insinue sous son épiderme pour prendre possession de son sang. Le tatoueur passe du statut d'ami à celui de personnage inquiétant, de rôdeur au pouvoir peut-être maléfique. Le narrateur pensait que cette trace indélébile sur sa peau le rendrait invulnérable mais la phrase choisie avec tant de soin s'efface peu à peu pour ne laisser qu'un message prophétique : "ultima necat", la dernière tue. Obsédé par son tatouage, comme Dorian Gray par son portrait, comme Maupassant par son Horla, le narrateur glisse lentement vers la folie...
Une belle écriture au service d'un roman intrigant, troublant même, mais dont on ressort perplexe, sans en comprendre le message. La plume est belle, à découvrir peut-être avec un autre livre.
Roman très structuré. Stépahnie Hochet maîtrise ses personnages, Marie en particulier. On progresse de l'enfance à l'âge adulte par bonds dans le temps.
Belle écriture permettant de suivre et comprendre les pensées, le cheminement et les complexités de Marie. Dans ce livre -écrit par une femme- celles-ci n'ont que des rôles secondaires, mais tellement importants, puisque toute la vie du héros tourne et se construit autour d'elles. Elles sont puritaines, prostituées, modernes, chacune lui apportant de quoi se détruire et de quoi se construire
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Taïna, indienne des Caraïbes, a été instruite dès son enfance pour devenir chamane, mais Christophe Colomb et les Espagnols arrivent...
Une belle adaptation, réalisée par un duo espagnol, d'un des romans fondateurs de la science-fiction, accessible dès 12 ans.
Merci à toutes et à tous pour cette aventure collective
Lara entame un stage en psychiatrie d’addictologie, en vue d’ouvrir ensuite une structure d’accueil pour jeunes en situation d’addiction au numérique...