"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Une romancière est invitée à un festival littéraire dans le sud de la France. Elle parcourt l'arrière-pays de Cahors et présente ses livres dans des campings. Après un séjour étrange dans une maison isolée en pleine campagne, elle finit par rencontrer un personnage important de la région : le maire de la ville de Marnas, Vincent Charnot. Plus qu'un maire, Charnot est une sorte de gourou, un illuminé qui voudrait marquer son époque avec des projets culturels transgressifs.
Il commande alors à la romancière un texte sur un sujet saugrenu : la « biographie » d'une espèce disparue depuis plusieurs siècles, l'aurochs, animal préhistorique emblématique des chefs-d'oeuvre de l'art pariétal, qui a fasciné les nazis, lesquels tentèrent en vain de le « ressusciter ». Vaincue par les arguments du maire et les aurochs qui lui sont donnés à voir dans le plus grand secret, l'écrivain se met à écrire.
Elle devient vite le rouage d'une machination qui la dégoûte autant qu'elle la fascine.
Cette lecture m’a entrainé dans un contexte un peu spécial : le personnage principal est-elle retenue contre son gré ? Que veut ce maire ? Qui est cette mystérieuse organisation qui finance les délires d’empaillage du maire ?
J’ai aimé la citation de départ faisant référence au Minotaure. Tout au long de ma lecture, je me suis demandée quiil était dans le roman : le maire ? l’auroch ?
J’ai été étonnée que le personnage principal aime le travail qui lui est demandé : créer une mythologie de l’auroch ; qu’elle apprécie les chasses auxquelles elle participe.
J’ai aimé le couple qui l’héberge : la femme discrète et l’homme muet.
J’ai aimé que le récit ne réponde pas à toutes les questions : pourquoi des bruits dans la maison en pleine nuit ?
J’ai perçu le personnage principal comme une jeune femme perdue dans le labyrinthe du Minotaure, sans possibilité de s’échapper, son destin étant de tuer le Minotaure si elle veut survivre.
J’ai aimé cette atmosphère spéciale où tout est réaliste mais parfois sans explications logiques.
L’image que je retiendrai :
Celle du mystérieux virus qui décime un troupeau d’aurochs.
https://www.alexmotamots.fr/lanimal-et-son-biographe-stephanie-hochet/
J’ai lu ce livre il y a plusieurs mois de cela mais je m’en souviens comme si c’était hier…
phe » de Stéphanie Hochet…
J’ai lu ce livre il y a plusieurs mois de cela mais je m’en souviens comme si c’était hier…
Note de l’éditeur :
Une romancière est invitée à un festival littéraire dans le sud de la France. Elle parcourt l’arrière-pays de Cahors et présente ses livres dans des campings. Après un séjour étrange dans une maison isolée en pleine campagne, elle finit par rencontrer un personnage important de la région : le maire de la ville de Marnas, Vincent Charnot. Plus qu’un maire, Charnot est une sorte de gourou, un illuminé qui voudrait marquer son époque avec des projets culturels transgressifs. Il commande alors à la romancière un texte sur un sujet saugrenu : la « biographie » d’une espèce disparue depuis plusieurs siècles, l’aurochs, animal préhistorique emblématique des chefs-d’œuvre de l’art pariétal, qui a fasciné les nazis, lesquels tentèrent en vain de le « ressusciter ». Vaincue par les arguments du maire et les aurochs qui lui sont donnés à voir dans le plus grand secret, l’écrivain se met à écrire. Elle devient vite le rouage d’une machination qui la dégoûte autant qu’elle la fascine.
Décortiquer les romans de Stéphanie Hochet n’est pas chose aisée tellement les thèmes abordés sont nombreux.
Qui plus est lorsque le fantastique s’en mêle !
Au-delà d’une réflexion assez cynique sur l’écrivain (sa condition, ses routines…), elle évoque ici un sujet cher à son coeur : l’homme et l’animal.
Manipulée, vampirisée, chassée, traquée… elle a particulièrement étudié l’être humain, dans toute sa bestialité et nous offre un texte tout aussi pervers, machiavélique que fascinant, intelligent.
Elle jongle admirablement bien entre la réalité et la fiction, mettant parfois le lecteur dans une position d’inconfort des plus intéressantes.
Roman très actuel aux multiples tiroirs où la mythologie, l’écologie et le féminisme se côtoient, l’écrivain pose la question en filigrane ô combien importante de l’influence de la littérature sur nos comportements.
Mon billet sur https://arthemiss.com/lanimal-et-son-biographe-de-stephanie-hochet/
Sont abordés des thèmes tels que le spécisme – « la considération que des membres d’une certaine espèce ont des droits moraux plus étendus ou supérieurs à ceux accordés à d’autres espèces » (Tom Regan, Les Droits des animaux, 2013).
Il est souvent dit que le sarcasme est le degré Zéro de l’humour. En lisant ce livre, vous ne pourrez vous empêchez de lâcher quelques « ha ha ha ». Mais l’humour de la narratrice est vraiment grinçant. C’est pourquoi je parle de sarcasme.
Les procédés mis en place sont vraiment excellents. En plus d’un style d’écriture fin et précis. Je le recommande de vive voix.
De manière très subtile, l’auteur sait appréhender en surface quelques thèmes pour affirmer qu’il ne faut pas tomber dans la dérive (eugénisme, etc.).
Pour une critique détaillée et plus explicité n'hésitez pas à copier ce lien dans votre barre de recherche : http://chrisylitterature.jouglar.eu/lanimal-et-son-biographe-stephanie-hochet/
Les vacances d’été arrivent. Pour la narratrice, jeune écrivain en manque de notoriété, le programme est déjà établi. Elle est ravie d’accepter l’invitation d’un festival littéraire dans le Lot. Les organisateurs lui ont prévu diverses interventions dans des campings où elle présentera son dernier roman et participera à des séances de dédicaces. Deux semaines au vert, tous frais payés avec en plus un chèque à la clé, ça ne se refuse pas.
« Les jeunes auteurs et les écrivains plus anciens mais dont la notoriété demeure modeste ont en commun d’être invités à des conférences estivales dont personne n’a eu vent, à l’exception des vacanciers des campings participant à l’animation « littérature en tongs », une parenthèse culturelle parfois perçue comme une activité parmi d’autres, un passe-temps simplement moins fatigant que le ski nautique ou les matchs de ping-pong. »
Un soir après l’une de ces séances en camping, elle est conduite dans une maison où elle est censée passer la nuit. Elle se rend compte que la demeure est isolée, que le réseau téléphonique est inexistant, qu’elle n’a aucun moyen de communication. L’organisation doit venir la chercher, mais quand ? Elle est hébergée par un couple avec qui le dialogue est difficile : l’homme est sourd-muet et la femme élude ses questions.
Elle fait la connaissance du maire de Marnas, une force de la nature au charisme de gourou. Après une conférence, il l’emmène visiter sa fierté : son musée des espèces dans lequel se côtoient animaux empaillés et hommes plastinés. Une véritable galerie des horreurs qui frappe la jeune écrivain de stupeur, surtout quand l’édile lui affirme qu’il a mis en pratique les thèses soutenues dans ses romans. Mégalomane, le maire de Marnas veut laisser sa trace dans l’histoire. Il veut faire revivre l’aurochs préhistorique. Des aurochs avaient déjà été recréés génétiquement par les nazis, mais ils étaient imparfaits. Avec l’aide financière de l’Organisation et des éleveurs, il a réussi à faire renaître l’aurochs de Lascaux. De cet aurochs, il veut faire un mythe, or pour créer une légende, il faut un texte, c’est là que notre héroïne intervient.
La jeune écrivain, d’abord réticente, consciente d'avoir été manipulée, accepte la proposition du maire. Elle se laisse même gagner par l’enthousiasme à créer ce mythe de l’aurochs. Cependant, elle se rend bien compte qu’elle n’est pas libre de ses mouvements. Certes, elle peut aller et venir à sa guise, mais elle est hébergée au milieu de nulle part et est dépendante des ses hôtes. Elle se laisse enfermer dans ce labyrinthe dont le minotaure est le maire de la commune.
Après une première partie assez humoristique bien que réaliste sur le métier d’écrivain, l’atmosphère s’alourdit au fil du roman. L’auteur revisite le mythe du minotaure, enfermant sa narratrice mais aussi son lecteur dans un labyrinthe sans issue. Stéphanie Hochet nous plonge dans une atmosphère inquiétante et onirique où la relation entre « l’animal humain » et la « personne animale » est omniprésente. Ce thème de notre rapport à l’animal est très cher à l’auteur (voir Éloge du chat). Stéphanie Hochet nous égare dans ce labyrinthe avec talent, une belle réussite.
« L’écriture doit permettre de retrouver l’animal qui existe en soi. De retrouver la spiritualité qui incita nos ancêtres du paléolithique à peindre des aurochs et des mammouths en majesté sur les murs des grottes. (…) Il y a une époque où l’animal était notre divinité, nous habitions le même monde et nous lui laissions une place magnifique dans la création. Cette époque demeure quelque part en nous, elle demeure enfouie dans notre mémoire collective, trace recouverte de millénaires de civilisation, mais elle n’a pas disparu. Elle est source d’énergie. »
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !