Passionné(e) de lecture ? Inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous pour rejoindre la communauté et bénéficier de toutes les fonctionnalités du site !  

Stéphanie Hochet

Stéphanie Hochet

Née en 1975 à Paris, Stéphanie Hochet est écrivain et journaliste culturelle au "Jeudi du Luxembourg". Auteur de 9 romans dont "Combat de l'amour et de la faim" (Fayard - Prix Lilas 2009), "La distribution des lumières" (Flammarion - Prix Thyde Monnier de la SGDL 2010) et d'un essai, "Eloge du ch...

Voir plus

Née en 1975 à Paris, Stéphanie Hochet est écrivain et journaliste culturelle au "Jeudi du Luxembourg". Auteur de 9 romans dont "Combat de l'amour et de la faim" (Fayard - Prix Lilas 2009), "La distribution des lumières" (Flammarion - Prix Thyde Monnier de la SGDL 2010) et d'un essai, "Eloge du chat" (Leo Scheer, 2014).

 

Son nouvel ouvrage intitulé "Un Roman anglais" paraît chez Rivages en mai 2015.

 

Crédit photo : Thierry Rateau

Avis sur cet auteur (29)

  • add_box
    Couverture du livre « Éloge voluptueux du chat » de Stéphanie Hochet aux éditions Philippe Rey

    Nicolemotspourmots sur Éloge voluptueux du chat de Stéphanie Hochet

    "Faire l'amour en présence d'un animal est une expérience amusante : le lapin tape du pied, le chien veut jouer avec vous, l'oiseau observe, le chat, lui, détourne le regard avec mépris, comme Mozart quitte la pièce où s'exercent les violonistes en herbe. Votre amateurisme...
    Voir plus

    "Faire l'amour en présence d'un animal est une expérience amusante : le lapin tape du pied, le chien veut jouer avec vous, l'oiseau observe, le chat, lui, détourne le regard avec mépris, comme Mozart quitte la pièce où s'exercent les violonistes en herbe. Votre amateurisme l’incommode".

    Puisque cet éloge s'affirme voluptueux, je suis allée directement à l'entrée "Volupté" de l'abécédaire qui constitue une forme idéale pour aborder la multiplicité des thèmes qui s'imposent lorsque l'on s'avise de traiter le sujet du félin. "Sybarite de la sieste, Lucullus de la gamelle, toujours prêt à la caresse, le chat est le champion de la délectation. Un félin frigide est une contradiction dans les termes : l'absolue volupté appartient à son essence". Que dire de plus ? En fait des tas de choses. Stéphanie Hochet avait déjà livré un Eloge du chat qui offrait un charmant voyage en compagnie de ces fauves et de ceux qu'ils ont tantôt asservis, tantôt inspirés, souvent les deux. Cette fois, les thèmes abordés sont beaucoup plus vastes à la fois historiques, artistiques, littéraires ou beaucoup plus pragmatiques.

    J'ai ainsi appris que je suis ailourophile. Enfin, je le suis miraculeusement devenue après avoir été élevée dans une famille à tendance ailourophobe. Je parle de miracle mais le chat et moi partageons apparemment un point essentiel dans notre comportement : nous ne restons jamais dans une Église (cf. entrée "Belgique"). Voilà qui était fait pour nous rapprocher. Je ne vais pas passer en revue chacune des entrées mais celle qui explore "Les chats dans la peinture" est absolument passionnante qui nous apprend que le grand Léonard de Vinci était un Antispéciste avant l'heure. On passe par l'Egypte, forcément. Par l'Angleterre, évidemment. Et par le Japon, seul pays à avoir cédé plusieurs îles aux chats. On approfondit les relations qu'entretenaient Fujita (si doué dans sa représentation des chats !), Beaudelaire ou Patricia Highsmith avec les félins. On revisite la façon dont l'imaginaire et les mythologies se sont emparés de l'animal à travers des contes, des films ou des superstitions et l'on ne peut que constater la richesse et la diversité de cette source d'inspiration.

    J'avoue avoir pris beaucoup de plaisir à arpenter ce terrain, tantôt surprise, parfois amusée de reconnaître en un comportement que je pensais spécifique à mon matou celui d'une myriade de ses semblables, comme ce goût pour la léchouille du plastique (cf. Manies) ou cette tendance à devenir collant (cf. Evolution). Emue aussi, de croiser au détour d'une page le témoignage de Jérémy Fel (cf. Plumelle), très affecté par la mort encore récente de sa fidèle compagne poilue. L'occasion d'évoquer le lien très particulier qui se crée avec chacun de ces félins, et leur disparition qui fait aussi partie de l'expérience. Des Aristochats à Emile Zola, de B.B. à Boris Vian, en passant par Cats, La Fontaine ou Doris Lessing, le chat laisse ses empreintes partout et marque son territoire. La très féline stylisation des lettres qui ouvrent chaque séquence de l'abécédaire contribue au plaisir de la lecture.

    Si le chat fascine autant, c'est peut-être pour cette liberté qu'il affiche envers et contre tout, au point que les humains le taxeraient facilement d'ingratitude. Rien de tel que la liberté alliée à la beauté pour inspirer les artistes. Et amplifier le mystère.

    "(...) Il est tout et son contraire. Là réside son mystère. Le chat est l'obscur, c'est à dire l'insituable, l'inattrapable. C'est moins physiquement que spirituellement qu'apparaît son insaisissabilité". (cf. Obscurité)

  • add_box
    Couverture du livre « L'animal et son biographe » de Stéphanie Hochet aux éditions Rivages

    CELINE HUET-AMCHIN sur L'animal et son biographe de Stéphanie Hochet

    J’ai lu ce livre il y a plusieurs mois de cela mais je m’en souviens comme si c’était hier…

    phe » de Stéphanie Hochet…
    J’ai lu ce livre il y a plusieurs mois de cela mais je m’en souviens comme si c’était hier…

    Note de l’éditeur :

    Une romancière est invitée à un festival littéraire...
    Voir plus

    J’ai lu ce livre il y a plusieurs mois de cela mais je m’en souviens comme si c’était hier…

    phe » de Stéphanie Hochet…
    J’ai lu ce livre il y a plusieurs mois de cela mais je m’en souviens comme si c’était hier…

    Note de l’éditeur :

    Une romancière est invitée à un festival littéraire dans le sud de la France. Elle parcourt l’arrière-pays de Cahors et présente ses livres dans des campings. Après un séjour étrange dans une maison isolée en pleine campagne, elle finit par rencontrer un personnage important de la région : le maire de la ville de Marnas, Vincent Charnot. Plus qu’un maire, Charnot est une sorte de gourou, un illuminé qui voudrait marquer son époque avec des projets culturels transgressifs. Il commande alors à la romancière un texte sur un sujet saugrenu : la « biographie » d’une espèce disparue depuis plusieurs siècles, l’aurochs, animal préhistorique emblématique des chefs-d’œuvre de l’art pariétal, qui a fasciné les nazis, lesquels tentèrent en vain de le « ressusciter ». Vaincue par les arguments du maire et les aurochs qui lui sont donnés à voir dans le plus grand secret, l’écrivain se met à écrire. Elle devient vite le rouage d’une machination qui la dégoûte autant qu’elle la fascine.

    Décortiquer les romans de Stéphanie Hochet n’est pas chose aisée tellement les thèmes abordés sont nombreux.
    Qui plus est lorsque le fantastique s’en mêle !

    Au-delà d’une réflexion assez cynique sur l’écrivain (sa condition, ses routines…), elle évoque ici un sujet cher à son coeur : l’homme et l’animal.

    Manipulée, vampirisée, chassée, traquée… elle a particulièrement étudié l’être humain, dans toute sa bestialité et nous offre un texte tout aussi pervers, machiavélique que fascinant, intelligent.
    Elle jongle admirablement bien entre la réalité et la fiction, mettant parfois le lecteur dans une position d’inconfort des plus intéressantes.

    Roman très actuel aux multiples tiroirs où la mythologie, l’écologie et le féminisme se côtoient, l’écrivain pose la question en filigrane ô combien importante de l’influence de la littérature sur nos comportements.

    Mon billet sur https://arthemiss.com/lanimal-et-son-biographe-de-stephanie-hochet/

  • add_box
    Couverture du livre « L'animal et son biographe » de Stéphanie Hochet aux éditions Rivages

    Alexane Jouglar sur L'animal et son biographe de Stéphanie Hochet

    Sont abordés des thèmes tels que le spécisme – « la considération que des membres d’une certaine espèce ont des droits moraux plus étendus ou supérieurs à ceux accordés à d’autres espèces » (Tom Regan, Les Droits des animaux, 2013).

    Il est souvent dit que le sarcasme est le degré Zéro de...
    Voir plus

    Sont abordés des thèmes tels que le spécisme – « la considération que des membres d’une certaine espèce ont des droits moraux plus étendus ou supérieurs à ceux accordés à d’autres espèces » (Tom Regan, Les Droits des animaux, 2013).

    Il est souvent dit que le sarcasme est le degré Zéro de l’humour. En lisant ce livre, vous ne pourrez vous empêchez de lâcher quelques « ha ha ha ». Mais l’humour de la narratrice est vraiment grinçant. C’est pourquoi je parle de sarcasme.

    Les procédés mis en place sont vraiment excellents. En plus d’un style d’écriture fin et précis. Je le recommande de vive voix.

    De manière très subtile, l’auteur sait appréhender en surface quelques thèmes pour affirmer qu’il ne faut pas tomber dans la dérive (eugénisme, etc.).

    Pour une critique détaillée et plus explicité n'hésitez pas à copier ce lien dans votre barre de recherche : http://chrisylitterature.jouglar.eu/lanimal-et-son-biographe-stephanie-hochet/

  • add_box
    Couverture du livre « L'animal et son biographe » de Stéphanie Hochet aux éditions Rivages

    Denis Arnoud sur L'animal et son biographe de Stéphanie Hochet

    Les vacances d’été arrivent. Pour la narratrice, jeune écrivain en manque de notoriété, le programme est déjà établi. Elle est ravie d’accepter l’invitation d’un festival littéraire dans le Lot. Les organisateurs lui ont prévu diverses interventions dans des campings où elle présentera son...
    Voir plus

    Les vacances d’été arrivent. Pour la narratrice, jeune écrivain en manque de notoriété, le programme est déjà établi. Elle est ravie d’accepter l’invitation d’un festival littéraire dans le Lot. Les organisateurs lui ont prévu diverses interventions dans des campings où elle présentera son dernier roman et participera à des séances de dédicaces. Deux semaines au vert, tous frais payés avec en plus un chèque à la clé, ça ne se refuse pas.

    « Les jeunes auteurs et les écrivains plus anciens mais dont la notoriété demeure modeste ont en commun d’être invités à des conférences estivales dont personne n’a eu vent, à l’exception des vacanciers des campings participant à l’animation « littérature en tongs », une parenthèse culturelle parfois perçue comme une activité parmi d’autres, un passe-temps simplement moins fatigant que le ski nautique ou les matchs de ping-pong. »

    Un soir après l’une de ces séances en camping, elle est conduite dans une maison où elle est censée passer la nuit. Elle se rend compte que la demeure est isolée, que le réseau téléphonique est inexistant, qu’elle n’a aucun moyen de communication. L’organisation doit venir la chercher, mais quand ? Elle est hébergée par un couple avec qui le dialogue est difficile : l’homme est sourd-muet et la femme élude ses questions.

    Elle fait la connaissance du maire de Marnas, une force de la nature au charisme de gourou. Après une conférence, il l’emmène visiter sa fierté : son musée des espèces dans lequel se côtoient animaux empaillés et hommes plastinés. Une véritable galerie des horreurs qui frappe la jeune écrivain de stupeur, surtout quand l’édile lui affirme qu’il a mis en pratique les thèses soutenues dans ses romans. Mégalomane, le maire de Marnas veut laisser sa trace dans l’histoire. Il veut faire revivre l’aurochs préhistorique. Des aurochs avaient déjà été recréés génétiquement par les nazis, mais ils étaient imparfaits. Avec l’aide financière de l’Organisation et des éleveurs, il a réussi à faire renaître l’aurochs de Lascaux. De cet aurochs, il veut faire un mythe, or pour créer une légende, il faut un texte, c’est là que notre héroïne intervient.

    La jeune écrivain, d’abord réticente, consciente d'avoir été manipulée, accepte la proposition du maire. Elle se laisse même gagner par l’enthousiasme à créer ce mythe de l’aurochs. Cependant, elle se rend bien compte qu’elle n’est pas libre de ses mouvements. Certes, elle peut aller et venir à sa guise, mais elle est hébergée au milieu de nulle part et est dépendante des ses hôtes. Elle se laisse enfermer dans ce labyrinthe dont le minotaure est le maire de la commune.

    Après une première partie assez humoristique bien que réaliste sur le métier d’écrivain, l’atmosphère s’alourdit au fil du roman. L’auteur revisite le mythe du minotaure, enfermant sa narratrice mais aussi son lecteur dans un labyrinthe sans issue. Stéphanie Hochet nous plonge dans une atmosphère inquiétante et onirique où la relation entre « l’animal humain » et la « personne animale » est omniprésente. Ce thème de notre rapport à l’animal est très cher à l’auteur (voir Éloge du chat). Stéphanie Hochet nous égare dans ce labyrinthe avec talent, une belle réussite.

    « L’écriture doit permettre de retrouver l’animal qui existe en soi. De retrouver la spiritualité qui incita nos ancêtres du paléolithique à peindre des aurochs et des mammouths en majesté sur les murs des grottes. (…) Il y a une époque où l’animal était notre divinité, nous habitions le même monde et nous lui laissions une place magnifique dans la création. Cette époque demeure quelque part en nous, elle demeure enfouie dans notre mémoire collective, trace recouverte de millénaires de civilisation, mais elle n’a pas disparu. Elle est source d’énergie. »

Récemment sur lecteurs.com

Les livres les mieux notés cette semaine