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Un roman qui se déroule à l’époque des colons canadiens. Une histoire âpre dans une nature hostile où un crime a été commis et une mère recherche son fils qui s’est enfui et qui est soupçonné d’avoir commis ce crime. Commence un périple en plein cœur de l’hiver où elle est en compagnie d’un trappeur qu’elle a aidé à s’enfuir alors qu’il était lui aussi interrogé et soupçonné.
Bonne histoire, mais un peu rugueuse par le ton passif.
Canada, 1867. Dans le village de Caulfield, c’est l’agitation. Un trappeur a été assassiné et, pour résoudre ce meurtre inquiétant, des hommes appartenant à la Compagnie de la baie d’Hudson ont été envoyés sur place. Leur tâche n’est pas facile, entre le manque d’indices, la disparition inexpliquée du fils de Mme Ross, Francis, la venue du mystérieux Sturrock qui s’intéresse de près à l’affaire… sans oublier le climat hostile et impitoyable de cet hiver glacial.
Un aperçu pour le moins prometteur : un roman policier situé dans un paysage qui attire les lecteurs de par les légendes qui l’entourent ; un intrigue qui ouvre de nombreuses portes pour jouer avec le suspense et faire preuve d’originalité ; une période historique intéressante en raison des relations entre les Blancs et les Indiens en particulier.
Et pourtant, la Tendresse des loups ne m’a pas convaincue. Je dirais même qu’il m’a quelque peu déçue, et bien après avoir terminé ma lecture, je suis encore indécise quant aux raisons qui m’ont permis de me forger une opinion.
Le résumé de quatrième de couverture, ainsi que quelques critiques que j’avais lues auparavant, y sont sans aucun doute pour quelque chose. Je me réjouissais de découvrir une autre culture, un paysage qui me passionne, des animaux que je respecte et que j’admire beaucoup, une intrique palpitante… Attentes qui n’ont pas réellement été satisfaites lorsque j’ai tourné la dernière page.
L’idée de l’intrigue, bien que plutôt banale, est particulièrement intéressante en raison du lieu géographique où elle se déroule et de l’époque durant laquelle les évènements se produisent. L’enquête manque toutefois de dynamisme à mon goût. J’ai été captivée par le début, lorsque Mme Ross et son guide indien se mettent à suivre des traces dans ce paysage impitoyable et dangereux. Toutefois, par la suite, lorsque les délégués de la Compagnie se mettent à les suivre et que l’expédition de Francis sur les traces d’un inconnu est narrée, je me suis vite lassée car le tout me semblait très répétitif.
Heureusement, plusieurs épisodes romantiques sont venus ponctuer ces quêtes qui n’étaient guère excitantes. Les personnages principaux sont complexes et bien décrits, et leurs sentiments sont évoqués avec talent de manière qu’on s’attache beaucoup à eux. J’ai personnellement eu un faible pour Donald et Mme Ross, qui sont sans doutes les plus développés, bien qu’une partie de leur caractère reste mystérieuse jusqu’à la fin. Nous faisons également la connaissance de plusieurs autochtones qui sont décrits de manière un peu différente, ce qui nous fait bien ressentir la discrimination qui peut exister entre eux, mais surtout les grandes différences de culture qui existent.
La manière dont l’histoire est contée prête cependant à confusion. Un grand nombre de petites histoires sont entremêlées, avec de fréquents changements de point de vue. Certains chapitres sont des flashbacks alors que d’autres racontent les actions en cours. Une des spécificités du roman est qu’un des narrateurs parle à la première personne – il s’agit de Mme Ross – alors que les autres actions sont soit décrites par un narrateur externe, soit par d’autres personnages s’exprimant à la troisième personne. Cela n’est pas un problème en soi et pourrait être intéressant, mais j’ai à plusieurs reprises été un peu embrouillée car je ne savais pas de qui l’auteur parlait. Le grand nombre de personnages et l’emploi un peu abusif du pronom anaphorique « il » ou « elle » – surtout en début de chapitre – entravent la lecture et empêchent parfois de saisir à qui on fait référence. Le style d’écriture m’a aussi quelque peu gênée, surtout au début, car il y a un nombre incroyable de parenthèses et de tirets qui alourdissent le texte.
Les petits épisodes appartenant chacun à une histoire différente ne facilitent pas non plus la compréhension. C’est pourtant dommage, car l’idée d’explorer la communauté écossaise, les postes de la Compagnie et les camps d’autochtones est intéressante et permet de donner de la profondeur au roman. J’au toutefois ressenti une impression d’inachevé, comme si l’auteur s’était contentée d’esquisser ces passages plutôt que de les développer de manière suffisante. L’histoire de Line, par exemple, n’apporte par réellement d’éléments importants à l’histoire. En ce qui concerne la famille Knox, c’est un peu le contraire : très présente au départ et directement liée au meurtre, elle disparaît soudainement tout à fait, nous laissant avec de nombreuses questions la concernant.
Ces épisodes, mêlés à l’enquête, sont un peu déstabilisants car ils suscitent de nombreuses questions qui resteront sans réponse, comme si elles avaient été oubliées en chemin. Elles ajoutent à l’enquête des éléments qui ne sont pas indispensables et qui m’ont perturbée pour comprendre la fin. En effet, si le début est plutôt lent et répétitif, la fin surgit comme un éclair et on termine le livre sans qu’on n’ait réellement le temps de comprendre ce qui se passe.
Toutefois, il n’y a pas de coup de théâtre, contrairement à ce à quoi on aurait pu s’attendre. Le suspense a disparu depuis longtemps et même les relations des personnages restent suspendues, comme s’il manquait quelque chose. Une fin ouverte ne me dérangerait pas – bien au contraire – mais l’auteur a ici fait un choix qui limite considérablement l’interprétation.
La dernière critique que j’ai à formuler concerne le titre, que je ne trouve pas réellement adapté. Bien que les loups soient évoqués à plusieurs reprises, ils n’apparaissent réellement qu’une fois – voire deux – dans tout le roman et je dois avouer que je m’attendais à plus.
Les passages concernant les Indiens m’ont particulièrement plu car je ne connais pas bien leur culture et que leur manière de vivre dans la nature avec des conditions climatiques si difficiles m’impressionne beaucoup. La cohabitation avec les Blancs est également traitée de manière complète et plusieurs points de vue nous sont donnés.
La tendresse des loups est donc une histoire divertissante, mais qui se penche plutôt sur des histoires d’amour et les relations entre les personnages, sur le paysage canadien du Grand Nord et sur la cohabitation entre les autochtones et les Blancs. Vien que les personnages soient pour la plupart attachant – ou haïssables, selon l’intention de l’auteur – je conserve un arrière-goût d’inachevé car certaines petites histoires ne me paraissent pas suffisamment développées pour prendre sens dans le roman. Le suspense n’est pas non plus gardé suffisamment longtemps à mon goût et j’ai trouvé la fin plutôt décevante. Si vous vous intéressez aux trappeurs et à l’organisation de la population blanche et indienne au Canada dans les années 1860, vous trouverez cependant sans doute votre bonheur dans ce roman.
J’ai adoré ce livre pour l’histoire, le décor mais aussi pour la manière dont l’auteur l’a construit. L’intrigue se déroule au milieu du 19ème siècle, un hiver dans le grand-nord canadien. Et tout de suite avec ces quelques mots, nous voilà transportés dans l’univers de Jack London. Stef Penney ne nous déçoit pas. Son roman retraduit la magnificence et la rudesse des paysages, l’économie de gestes des êtres vivants allant à l’essentiel, L’économie de mots aussi qui entrainent le secret, parfois l’incompréhension.
Un homme meurt assassiné, scalpé dans une petite ville de colons et c’est l’émoi, l’inquiétude. Un jeune garçon disparait. Un parallèle rapide est fait. Bien trop simple mais si facile. Des traces de pas sont trouvées dans la neige, s’engagent alors des recherches d’une mère décidée à sauver son fils, d’un inspecteur voulant faire justice non pas pour l’homme qui est mort mais pour la Compagnie qui achète les peaux dans ce secteur.
L’auteur met en scène plusieurs protagonistes qui s’exprimeront à tour de rôle racontant leur histoire, dévoilant leurs ressentis, leurs analyses. Nous sommes ainsi tour à tour ce jeune homme arrivé d’Ecosse qui doit honorer la compagnie et sa famille, cette femme déjà âgée, venue de la ville, qui n’a su trouver sa place ni dans cette ville ni dans le cœur de cet enfant adopté, l’enfant lui-même devenu jeune homme si différent des autres, ce juge désabusé par les intérêts en jeux …. Les personnages sont multiples et nous permettent de découvrir toutes les facettes de la vie dans ces contrées.
Steph Penney profite de l’histoire pour aborder aussi la place des indiens, leurs traditions, la place qu’ils devraient occupées et celle qui leur est laissée. Elle ouvre ainsi une porte qui intrigue et incite à poursuivre plus loin.
1867. Laurent Jammet, trappeur, chasseur de loups est trouvé mort, égorgé et scalpé, pieds nus, dans sa cabane, par sa voisine la plus proche, Madame Ross, installée depuis une dizaine d'années à Dove River, sur la rive nord de la baie Géorgienne, dans le Grand Nord canadien.
Dans ce village, à l'histoire récente, peuplé d'émigrants écossais, on meurt de vieillesse, de fièvre ou d'accident, mais personne n'avait jamais été assassiné, sans défense et sans chaussettes...
Francis, 17 ans, le fils adoptif de Madame Ross, d'origine irlandaise, maussade, taciturne, disparaît le jour même du meurtre, ce qui en fait un suspect à la poursuite duquel s'élance Donald Moody, arrivé il y a tout juste un an au Canada, encore naïf, dépêché par la Compagnie de la baie d'Hudson pour identifier rapidement le coupable. Il est accompagné de Jacob un autochtone qui le suit partout depuis qu'il a donné à Donald un coup de couteau lors d'un match de rugby.
Alors qu'ils avancent à grand peine dans les étendues glacées des forêts et plaines canadiennes, à Dove River Parker, un énigmatique trappeur indien, un métis qui donne une impression de sauvagerie et de cruauté, fort laid de surcroît, est arrêté. Madame Ross le délivrera et partira avec lui sur les traces de son fils dans cette immensité trop vaste, trop vide pour des êtres humains.
D'autres personnages fort bien dépeints jouent un rôle dans cette histoire : Monsieur Knox, magistrat, et ses deux filles dont l'une Susannah, fort belle, a creusé un sillon dans le coeur de Donald ; Thomas Sturroch, avocat, archéologue, spécialisé dans la recherche de personnes disparues, venu de Toronto pour rechercher un objet précieux qui aurait appartenu à Laurent Jammet ; Mackinley, agent principal de Fort Edgar, un de ces rares Écossais dont l'expression révèle les pensées...
Un grand roman d'aventures, polyphonique, épique, ample, violent, qui se lit avec un vif plaisir.
N.B. "La tendresse des loups" a obtenu le prix Costa Book Award pour un premier roman en 2006, année où ce prestigieux prix littéraire (ex Whitbread Book Prize) a été décerné, dans la catégorie roman, à "La vie aux aguets" de William Boyd, un de nos gros coups de coeur.
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