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« Je suis un mafieux, je suis un mafieux comme tous les Albanais ». Dès la première phrase, le ton est donné et la mise en scène opère. Face aux pages que je tourne en dévorant les mots et le phrasé tombant telle une sentence, je vois Simon évoluer sur la scène du théâtre.
Simon incarne l’enfant qu’il a été dans son Kosovo natal, de là où la guerre l’a délogé, de là où il est parti adolescent avec ses racines, entre mélancolie et vif espoir de découvrir une sorte d’eldorado. C’est l’image qui est née en lui de la promesse de son père : vivre à Paris, voir la Tour Eiffel, vivre dans une maison, dormir dans un lit …
Près de Paris certes, c’est le 9.3 qui accueille « l’Albanais ». Dans une vaste diversité culturelle, il apprend que pour « vivre ensemble » il lui faut abandonner ses croyances et se muer face aux légendes des Balkans au risque de se perdre pour se construire un autre soi.
Dans un style sans complaisance, Simon Pitaqaj m’a littéralement transportée dans le plongeon vers son autre sorte de prison. Le vocabulaire est juste, violent comme la vie, dérangeant, Simon emploie les mots qui heurtent notre sensibilité. Un récit bouleversant.
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