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Qu’est-ce vraiment que la propagande politique ? Comment manipule-t-on l’opinion publique ? Comment certains parviennent à fabriquer le consentement des masses ? La valeur de la propagande de la peur est surtout réelle paradoxalement là où il n’y a pas vraiment de menace extérieure. Tout est donc dans le narratif, dans la façon de présenter les informations. Et le plus inquiétant, c’est que moins de 10% des hommes est capable de résister à cette technique de propagande affective se basant sur les lois des réflexes conditionnés (Pavlov), alors que les 90% restant succombent au viol psychique. Hitler et Mussolini sont ainsi parvenus à leurs fins. Les peuples allemands et italiens les ont suivis passivement ou avec enthousiasme. On sait où cela les a menés. L’ennui, c’est qu’après la guerre, les mêmes causes engendrant les mêmes effets, d’autres ont suivi leurs traces en appliquant de semblables méthodes de manipulation de masse et même en les perfectionnant (Expérience MK Ultra, opération « Paperclip »). En effet, il est naturel pour le peuple de se soumettre à l’autorité, de se conformer à la majorité et de pratiquer la brutalité envers ceux qui sont plus bas que lui. (Boucs émissaires). Les techniques de base reposent sur des appels aux émotions, aux instincts les plus bas, comme le meurtre, la vengeance et la discrimination.
« Le viol des foules par la propagande politique » est un essai de sociologie politique paru en 1952 qui fut d’abord censuré en France en 1939, puis confisqué et détruit en Allemagne en 1940. Que révèle-t-il de si dangereux pour avoir subi pareil sort ? Rien que nous ne sachions aujourd’hui, tant la propagande s’est améliorée, affinée et est devenue omniprésente au point d’envahir et de diriger nos vies. Serge Tchakhotine, qui s’est surtout attaché à étudier les propagandes fascistes et nazies, reste très discret voire favorable aux équivalents communistes russes, chinois et autres. Il faut dire qu’il se présente comme socialiste et qu’il fit partie du « Front d’Airain », structure politique qui tenta avec un certain succès de contrer le nazisme en l’attaquant sur les symboles : triples flèches pour contrer les croix gammées, énormes manifestations, parades avec flambeaux, musiques de percussion, uniformes, et rouge des drapeaux et oriflammes, couleur la plus appropriée pour exciter l’agressivité. Mais la passivité des caciques socialistes de l’époque, le jusqu’au-boutisme des bolcheviques ainsi que le double jeu de Von Papen finirent par faire basculer le peuple du côté d’Hitler, mais il s’en fallut de très peu. Cette séquence historique méconnue est la partie la plus intéressante de l’ouvrage. Les développements purement psychologiques et sociologiques sont plus fastidieux à lire. Quant aux conclusions sur la nécessité d’un gouvernement mondial instaurant sur toute la planète une paix éternelle et un bonheur universel dans un socialisme triomphant, les évènements récents viennent de démontrer leur manque de réalisme, voire leur naïveté.
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