Le genre de roman qui te met K.O. Presque littéralement. Du S. Craig Zahler pur jus, décidément bon dans tous les genres auxquels il s'essaye. Après deux tournées dans un far-west aussi épique que détonnant, gore, grotesque et d'une force de frappe étourdissante, ce roman noir vous fera chavirer. Et pas forcément du bon côté.
Magistral.
A feu et à sang
Amis qui ouvrez ce livre, abandonnez tout espoir… de faire autre chose que d’avaler page après page de ce bouquin jusqu’à parvenir hors d’haleine à la fin ! Un autre petit avertissement amical : âmes sensibles, amoureux des animaux, passez votre chemin !
1902, John Lawrence Plugford est un homme brisé depuis que ses deux filles, Yvette et Dolores ont disparu, enlevées par un mexicain portant le nom de Gris. Ayant appris qu’elles se trouveraient au Mexique, prisonnières dans un bordel, JL décide de monter une opération de sauvetage, accompagné d’une petite troupe hétéroclite : ses deux fils, Brent le cow-boy frère jumeau de Dolores, Stevie, le plus jeune, qui boit du whisky comme du petit lait, Patch Up, un noir qui fait quasiment partie de la famille, Deep Lakes un indien qui ne sépare jamais de son arc, Long Clay, un as de la gâchette ex acolyte de JL et Nathaniel Stromler –surnommé « le dandy »- (jeune) homme d’affaires ruiné qui a répondu à une petite annonce sollicitant les services « d’un gentleman ayant des vêtements chics capable de chevaucher durant de longs jours et parlant couramment espagnol » … Des personnages que l’on va découvrir, au fil des pages, tout comme la raison pour laquelle Yvette et Dolores sont dans cette situation pour le moins atroce.
« Le dandy » est censé contacter l’informateur, puis se faire passer pour un futur client intéressé par les deux prostituées « gringas », se faire conduire au bordel, tandis que le reste de l’équipe le suivrait de loin et arriverait à point nommé pour sauver les filles et le récupérer… Inutile de préciser que les choses ne sont pas aussi simples…
Femmes, hommes, animaux, paysages… tout est emporté par le maelstrom de violence déclenché par S.Craig Zahler dans ce western ultra cinématographique qui nous téléporte dans un univers d’une cruauté inouïe.
J’aime les romans noirs, le noir qui décoiffe, je ne suis pas rebutée par la violence pour autant qu’elle soit justifiée par l’histoire et le contexte (c’est là que je mets un bémol concernant le sort réservé aux animaux, même aux scorpions…) et là, je reconnais avoir été servie au-delà de toute espérance ! Prenez le premier chapitre par exemple : j’ai rarement été scotchée à ce point (en même temps l’intitulé de la première partie « On n’est pas là pour s’amuser » donne le ton !)…
C’est le premier livre de S.Craig Zahler que je lis, inutile de préciser que je vais me procurer dare-dare les deux autres !
Impitoyable, épique, crépusculaire.
En 1902, un père, ses deux fils et quelques autres sont à la recherche des 2 filles du premier qui ont été enlevées et contraintes de se prostituer au Mexique.
Malgré le rythme haletant du récit, chaque personnage est peint admirablement.
Nous voici partis dans un western bourré d'hémoglobine.
Avec une écriture ciselée, un langage coup de poing, des dialogues enlevés nous assistons à la loi du Talion avec du sang, des tortures, des massacres, des blessés, des morts, beaucoup de morts.
On n'a pas le temps de reprendre son souffle. Magnifique !
1902, Mexique, un western à nul autre pareil, dont on ne sait dire si c’est de mieux en mieux ou de pire en pire et peu importe parce que l’essentiel c’est bien de vivre une immersion totale dans l’univers ultra violent de l’auteur. Un scénario simple et très efficace. Les Plugford père et fils feront tout ce qui est en leur pouvoir pour venir au secours de leurs deux sœurs/filles, entraînant avec eux un tueur sans scrupule, un indien habile, un cuistot fidèle et un jeune dandy sensé être la clé pour infiltrer les pourritures qui tiennent un bordel dans des catacombes. Tous les personnages sont flamboyants, qu’on s’attache à eux où qu’on les abhorre, on fini par comprendre leur force et leur faiblesse. On ne peut une fois de plus qu’imaginer ce qu’un Quentin Tarantino pourrait faire avec un tel scénario. J’ai apprécié ma lecture même si j’y ai trouvé de nombreuses extravagances et aussi une certaine folie. Il faut dire que dès les premières lignes l’auteur choisi de débuter l’histoire par une femme qui s’éveille avec un bébé tortue mort dans son vagin, on se dit que ça doit avoir un sens, je ne suis pas contre des faits horribles mais c’était purement gratuit, je n’ai pas trouvé de signification à postériori. La mise en place de l’histoire était passionnante avec juste ce qu’il faut de tension, la suite beaucoup moins. Plus on avance dans le récit, plus l’apocalypse se déchaîne et on ne sait pas très bien qui pourra survivre. L’écriture a les accents de l’époque, les traductions anglais /espagnol m’ont souvent fait sourire. La narration passe d’un personnage à l’autre avec ce côté omniscient qui laisse place à une belle lueur de clairvoyance. Les descriptions sont fortes et laissent une trace sur la rétine. L’auteur aura su nous réserver des surprises et des destins hors du commun pour ses personnages. Je ne sais pas si on peut se remettre d’une telle férocité et d’une barbarie qui inversent les rôles et fait presque passer les méchants pour des gentils. Mais lire le livre jusqu’au bout apporte une certaine satisfaction. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2021/01/06/38744211.html
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