Merci à toutes et à tous pour cette aventure collective
À 17 ans, une simple cigarette fumée à la fenêtre devient le déclencheur d’un drame. Rim, accusée par sa famille d’avoir perdu sa pureté, est contrainte à un examen gynécologique forcé.
Cette humiliation brutale marque la fin de son enfance et l’immerge dans un monde d’injustices où tradition et patriarcat imposent leurs règles.
À travers cette autofiction saisissante, Rim Battal raconte le difficile passage à l’âge adulte, les violences physiques et verbales infligées par sa mère, les trahisons familiales, et sa fuite.
Entre rage et ironie, son écriture vive et intense dénonce les carcans imposés aux femmes, tout en offrant un message d’espoir, de lutte et de révolte.
Un texte moderne, puissant et profondément émouvant.
Une autrice qui dénonce avec force les violences faites aux femmes et les diktats d’une société patriarcale.
À ne surtout pas manquer cette rentrée littéraire.
En un court récit, tonique et déterminé, Rim Battal revient sur un épisode marquant de sa vie de jeune fille, un traumatisme institutionnalisé qui fait réfléchir sur la condition féminine dans des états gouvernés par une tradition obsolète et tentaculaire.
En effet, surprise en train de fumer une cigarette dans sa chambre, ce qui déclenche une crise de folie furieuse chez sa mère, la jeune fille se voit contrainte de demander un certificat de virginité, délivré par une gynécologue.
Violence de la démarche, violence de l’exécution (assortie d’une belle arnaque), tout est révoltant et on comprend la colère et l’indignation de la narratrice.
Le texte en dit long sur un état d’esprit encore actuel en ce qui concerne le couple et la femme, encore réduite à un consommable qui ne doit pas être endommagé lorsqu’il est offert à son nouveau propriétaire ! Et plus encore, avec la complicité des générations précédentes de femmes !
Le texte est livré sans fausse pudeur, et l’on ressent la colère légitime à travers l’expression trash des faits. Mais l’humour de l’autrice permet finalement de traverser ces pages avec une légèreté qui ne trahit pas la cause à défendre.
Un premier roman, très autobiographique mais marquant !
208 pages Bayard 8 janvier 2025
J’irai voir plus tard le passage de Rim Battal à La grande Librairie , j’avais lu à ce moment la moitié de ce texte qui n’est pas un roman d’ailleurs, il est paru dans l’excellente collection « Littérature intérieure « chez Bayard. C’est au Maroc, et pas dans un village que se passe le récit et dans les années 2000.
C’est dans le corps de ses 17 ans que Rim Battal (35 ans) décrit le moment primal de son traumatisme et de sa rébellion ,alors qu’elle est traînée de force chez une gynéco peu amène afin que lui soit délivré un certificat de virginité exigé par sa mère, alors qu’elle ignore tout de ce qu’on lui reproche . Un viol institutionnel dit-elle.
Cette mère qui a si peur du qu’en dira t-on, qui a elle même souffert du patriarcat avec moins de conscience peut-être est d’une rare violence. Et alors qu’elle bat sa fille pour une cigarette, que son père baisse les yeux et que sa tante , si ouverte, chez qui elle cherche refuge n’est que le reflet de sa sœur aînée, Rim découvre effarée le poids des traditions où la virginité des filles est la « pierre angulaire »qui marque leur vie future.
Devenue artiste elle expose le drap de noces tâché de sa mère dans diverses expositions et recevra les hommages du roi du Maroc.
Une écriture incisive, sans fioritures, qui m’a vraiment touchée. Ce beau petit livre que je vais m’empresser d’envoyer à une jeune génération.
Dans la collection « Littérature intérieure » des éditions Bayard consacrée à des récits qui interrogent le mystère, la douleur et la joie de l’existence humaine, Rim Battal, artiste et poétesse marocaine, publie son premier roman. Il étudie le poids des traditions dans la société d’aujourd’hui avec le récit et la conquête de la liberté d’une jeune femme.
En racontant le quotidien d’une jeune fille marocaine de 17 ans, Rim Battal dresse le portrait d’une jeunesse féminine bercée par les romances télévisuelles et livresques, mais enfermée dans un carcan social ancestral qu’elle ne cesse de subir.
Parce que sa mère l’a trouvée en train de fumer à la fenêtre de sa chambre, l’adolescente s’enfuit pour ne plus subir les violences physiques et verbales de sa mère. Elle est condamnée à l’humiliation de la répudiation sauf si elle se soumet à un test de virginité !
Au cours de sa fugue, en découvrant que les adultes qu’elle aimait ne peuvent la protéger, elle finira par accepter les diktats sociétaux mais transformera sa colère en réflexions féministes et n’aura de cesse de conquérir sa liberté.
Rim Battal décrit cette déconstruction et sa renaissance débarrassée de la schizophrénie inhérente à la société, approuvée et même revendiquée par tout un chacun.
Comme le bien le plus précieux d’une fille est sa virginité, les mères, tyrans absolus de l’intime au quotidien, y veillent de façon maladive. Bras armé de la société, elles deviennent autocrates domestiques, assurant la reproduction à l’identique des valeurs et fondements sociétaux.
Rim Battal décrit parfaitement l’aliénation de la société où la jeunesse féminine est bercée de musique anglophobe, de pantalons découpés au-dessus du genou, mais reste obligée de respecter un carcan sociétal autour de la virginité ni vraiment expliqué ni réellement transmis.
Par sa fiction, Rim Battal montre que la préservation de la réputation est ce qui importe le plus, même si ce n’est pas la réalité. Le respect des conventions fait souffrir tout le monde, y compris les hommes, même si chacun en dénonce, à un moment ou à un autre, l’absurdité.
À travers la fiction, Rim Battal élabore une analyse très fine de la société, de ses mensonges, des violences faites à ses membres, même si celles que les femmes subissent sont largement plus importantes. Comme le récit de l’obtention du certificat de virginité le prouve. Elle le qualifie de viol en insistant sur le traumatisme vécu. Et en effet, comment qualifier autrement cet examen pratiqué avec violence, sans explication ni consentement.
Rim Battal dans Je me regarderai dans les yeux analyse aussi ce que la société véhicule sur la sexualité féminine. L’absence d’éducation et même une transmission erronée, comme les idées sur la femme ménopausée, maintiennent des représentations misogynes très loin de la conquête féministe dont la narratrice se revendique. Et, la lectrice que je suis est admirative de cette rage tranquille et déterminée qui pousse la jeune femme à la conquérir, malgré tout !
En bref, ce premier roman, Je me regarderai dans tes yeux, de Rim Battal est à découvrir pour comprendre le carcan que subit une population enfermée dans des représentations d’un autre âge qui viennent s’entrechoquer avec les envies et les désirs du monde contemporain. Mêlant poésie et prose, Je me regarderai dans tes yeux est le cri de liberté d’une jeune femme qu’il est urgent d’entendre et de soutenir
À découvrir !
Chronique illustrée ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2025/01/22/rim-battal-je-me-regarderai-dans-tes-yeux/
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