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J’irai voir plus tard le passage de Rim Battal à La grande Librairie , j’avais lu à ce moment la moitié de ce texte qui n’est pas un roman d’ailleurs, il est paru dans l’excellente collection « Littérature intérieure « chez Bayard. C’est au Maroc, et pas dans un village que se passe le récit et dans les années 2000.
C’est dans le corps de ses 17 ans que Rim Battal (35 ans) décrit le moment primal de son traumatisme et de sa rébellion ,alors qu’elle est traînée de force chez une gynéco peu amène afin que lui soit délivré un certificat de virginité exigé par sa mère, alors qu’elle ignore tout de ce qu’on lui reproche . Un viol institutionnel dit-elle.
Cette mère qui a si peur du qu’en dira t-on, qui a elle même souffert du patriarcat avec moins de conscience peut-être est d’une rare violence. Et alors qu’elle bat sa fille pour une cigarette, que son père baisse les yeux et que sa tante , si ouverte, chez qui elle cherche refuge n’est que le reflet de sa sœur aînée, Rim découvre effarée le poids des traditions où la virginité des filles est la « pierre angulaire »qui marque leur vie future.
Devenue artiste elle expose le drap de noces tâché de sa mère dans diverses expositions et recevra les hommages du roi du Maroc.
Une écriture incisive, sans fioritures, qui m’a vraiment touchée. Ce beau petit livre que je vais m’empresser d’envoyer à une jeune génération.
Dans la collection « Littérature intérieure » des éditions Bayard consacrée à des récits qui interrogent le mystère, la douleur et la joie de l’existence humaine, Rim Battal, artiste et poétesse marocaine, publie son premier roman. Il étudie le poids des traditions dans la société d’aujourd’hui avec le récit et la conquête de la liberté d’une jeune femme.
En racontant le quotidien d’une jeune fille marocaine de 17 ans, Rim Battal dresse le portrait d’une jeunesse féminine bercée par les romances télévisuelles et livresques, mais enfermée dans un carcan social ancestral qu’elle ne cesse de subir.
Parce que sa mère l’a trouvée en train de fumer à la fenêtre de sa chambre, l’adolescente s’enfuit pour ne plus subir les violences physiques et verbales de sa mère. Elle est condamnée à l’humiliation de la répudiation sauf si elle se soumet à un test de virginité !
Au cours de sa fugue, en découvrant que les adultes qu’elle aimait ne peuvent la protéger, elle finira par accepter les diktats sociétaux mais transformera sa colère en réflexions féministes et n’aura de cesse de conquérir sa liberté.
Rim Battal décrit cette déconstruction et sa renaissance débarrassée de la schizophrénie inhérente à la société, approuvée et même revendiquée par tout un chacun.
Comme le bien le plus précieux d’une fille est sa virginité, les mères, tyrans absolus de l’intime au quotidien, y veillent de façon maladive. Bras armé de la société, elles deviennent autocrates domestiques, assurant la reproduction à l’identique des valeurs et fondements sociétaux.
Rim Battal décrit parfaitement l’aliénation de la société où la jeunesse féminine est bercée de musique anglophobe, de pantalons découpés au-dessus du genou, mais reste obligée de respecter un carcan sociétal autour de la virginité ni vraiment expliqué ni réellement transmis.
Par sa fiction, Rim Battal montre que la préservation de la réputation est ce qui importe le plus, même si ce n’est pas la réalité. Le respect des conventions fait souffrir tout le monde, y compris les hommes, même si chacun en dénonce, à un moment ou à un autre, l’absurdité.
À travers la fiction, Rim Battal élabore une analyse très fine de la société, de ses mensonges, des violences faites à ses membres, même si celles que les femmes subissent sont largement plus importantes. Comme le récit de l’obtention du certificat de virginité le prouve. Elle le qualifie de viol en insistant sur le traumatisme vécu. Et en effet, comment qualifier autrement cet examen pratiqué avec violence, sans explication ni consentement.
Rim Battal dans Je me regarderai dans les yeux analyse aussi ce que la société véhicule sur la sexualité féminine. L’absence d’éducation et même une transmission erronée, comme les idées sur la femme ménopausée, maintiennent des représentations misogynes très loin de la conquête féministe dont la narratrice se revendique. Et, la lectrice que je suis est admirative de cette rage tranquille et déterminée qui pousse la jeune femme à la conquérir, malgré tout !
En bref, ce premier roman, Je me regarderai dans tes yeux, de Rim Battal est à découvrir pour comprendre le carcan que subit une population enfermée dans des représentations d’un autre âge qui viennent s’entrechoquer avec les envies et les désirs du monde contemporain. Mêlant poésie et prose, Je me regarderai dans tes yeux est le cri de liberté d’une jeune femme qu’il est urgent d’entendre et de soutenir
À découvrir !
Chronique illustrée ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2025/01/22/rim-battal-je-me-regarderai-dans-tes-yeux/
Dans la collection « Littérature intérieure » des éditions Bayard consacrée à des récits qui interrogent le mystère, la douleur et la joie de l’existence humaine, Rim Battal, artiste et poétesse marocaine, publie son premier roman. Il étudie le poids des traditions dans la société d’aujourd’hui avec le récit et la conquête de la liberté d’une jeune femme.
En racontant le quotidien d’une jeune fille marocaine de 17 ans, Rim Battal dresse le portrait d’une jeunesse féminine bercée par les romances télévisuelles et livresques, mais enfermée dans un carcan social ancestral qu’elle ne cesse de subir.
Parce que sa mère l’a trouvée en train de fumer à la fenêtre de sa chambre, l’adolescente s’enfuit pour ne plus subir les violences physiques et verbales de sa mère. Elle est condamnée à l’humiliation de la répudiation sauf si elle se soumet à un test de virginité !
Au cours de sa fugue, en découvrant que les adultes qu’elle aimait ne peuvent la protéger, elle finira par accepter les diktats sociétaux mais transformera sa colère en réflexions féministes et n’aura de cesse de conquérir sa liberté.
Rim Battal décrit cette déconstruction et sa renaissance débarrassée de la schizophrénie inhérente à la société, approuvée et même revendiquée par tout un chacun.
Comme le bien le plus précieux d’une fille est sa virginité, les mères, tyrans absolus de l’intime au quotidien, y veillent de façon maladive. Bras armé de la société, elles deviennent autocrates domestiques, assurant la reproduction à l’identique des valeurs et fondements sociétaux.
Rim Battal décrit parfaitement l’aliénation de la société où la jeunesse féminine est bercée de musique anglophobe, de pantalons découpés au-dessus du genou, mais reste obligée de respecter un carcan sociétal autour de la virginité ni vraiment expliqué ni réellement transmis.
Par sa fiction, Rim Battal montre que la préservation de la réputation est ce qui importe le plus, même si ce n’est pas la réalité. Le respect des conventions fait souffrir tout le monde, y compris les hommes, même si chacun en dénonce, à un moment ou à un autre, l’absurdité.
À travers la fiction, Rim Battal élabore une analyse très fine de la société, de ses mensonges, des violences faites à ses membres, même si celles que les femmes subissent sont largement plus importantes. Comme le récit de l’obtention du certificat de virginité le prouve. Elle le qualifie de viol en insistant sur le traumatisme vécu. Et en effet, comment qualifier autrement cet examen pratiqué avec violence, sans explication ni consentement.
Rim Battal dans Je me regarderai dans les yeux analyse aussi ce que la société véhicule sur la sexualité féminine. L’absence d’éducation et même une transmission erronée, comme les idées sur la femme ménopausée, maintiennent des représentations misogynes très loin de la conquête féministe dont la narratrice se revendique. Et, la lectrice que je suis est admirative de cette rage tranquille et déterminée qui pousse la jeune femme à la conquérir, malgré tout !
En bref, ce premier roman, Je me regarderai dans tes yeux, de Rim Battal est à découvrir pour comprendre le carcan que subit une population enfermée dans des représentations d’un autre âge qui viennent s’entrechoquer avec les envies et les désirs du monde contemporain. Mêlant poésie et prose, Je me regarderai dans tes yeux est le cri de liberté d’une jeune femme qu’il est urgent d’entendre et de soutenir
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Chronique illustrée ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2025/01/22/rim-battal-je-me-regarderai-dans-tes-yeux/
Ma première lecture de l'année 2025 aura donc été ce premier roman percutant de la poétesse Rim Battal que vous trouverez en librairie dès le 8 janvier prochain.
Il fait partie de la collection "littérature intérieure" des Éditions Bayard, une collection qui nous confronte au sens de la vie mais aussi à ses errances, à ses injustices… Histoire de nous faire réfléchir sur nous-mêmes ou sur l'état actuel de notre société.
L'acceptation ne fait pas partie du vocabulaire de Rim Battal, qui, à travers ce roman singulier, nous enjoint presque à reprendre le contrôle de nos destinées, mais aussi à le faire savoir.
À 17 ans, qui devrait être l'âge de la joie de vivre et de l'insouciance, son héroïne, une jeune fille marocaine se retrouve soudainement confrontée au poids implacable des traditions et à la violence d'une mère qui ne peut pas la comprendre (qui perpétue des injonctions patriarcales dont elle a elle-même été la victime).
Elle va se rendre compte que sa vie ne lui appartient pas vraiment : elle est entre les mains de sa famille qui lui demande de justifier sa virginité (et, à travers elle, l'honneur de sa famille entière), tout ça pour une ridicule histoire de cigarette…
Un certificat de virginité : comment un gynécologue peut, en conscience, accepter de produire un tel document ?
En France, cet acte cruel et humiliant est interdit (il est réprimé d'une lourde amende pouvant aller jusqu'à la prison), mais il l'est seulement juridiquement depuis 2021 ! 2021 ! Les bras m'en tombent…
Pour l'ONU, c'est une violation caractérisée des droits fondamentaux des femmes qui peut occasionner non seulement des sévices corporels mais aussi de lourds dégâts psychologiques.
Au Maroc, la pratique semble perdurer (ce n'est pas le seul pays dans le monde, ils sont encore trop nombreux à autoriser cet examen qui n'est même pas fiable).
Le plus souvent, ce sont même les parents qui le demandent avant le mariage afin de prendre les devants en cas de doute lors de la nuit de noces…
Et il n'est pas toujours pratiqué par des gynécologues (ce qui est encore pire : il peut être très douloureux, déchirer l'hymen et provoquer des infections sexuellement transmissibles).
C'est un acte barbare, qui appartient à un autre âge et qui n'a évidemment pas sa place dans notre société de 2025…
Le roman de Rim Battal nous permet de remettre du sens là où tout semble perdu, de retourner malgré tout à la légèreté (c'est aussi un roman drôle par moments, avec cette mère complètement hystérique qui poursuit sa fille en fuite oubliant au passage tout sens moral), mais aussi d'instaurer un dialogue mère-fille plus apaisé pour que ces échanges soient l'occasion d'une prise de conscience et finalement, on peut l'espérer, d'une émancipation collective.
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