"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
1ère pour moi :
- inscription sur un site pour commenter des livres.
- achat en librairie d'un roman présenté par son auteure. Patricia Rappeneau.
L'échange avec Mme Rappeneau a été agréable et le pitch de ce roman m'a donné envie de l'acheter.
D'autant que j'ai eu une dédicace soufflée par ma compagne.
Je viens de le terminer et j'ai tellement été consterné par la lourdeur narrative que j'en ai oublié l'histoire pour m'amuser des poncifs utilisés ou repérer les lourdeurs. Aussi j'ai voulu chercher sur internet ce que d'autres lecteurs en ont pensé. Je suis tombé sur ce site.Où j'ai trouvé 3 commentaires élogieux.
Heureusement pour l'auteure et tant mieux car cela permet le débat.
Je mets une étoile pour les recherches menées et l'idée originale.
Je passe sur l'histoire dont la 4eme de couverture suffit à nous faire croire à un thriller original au début du 20eme siècle.
Tournons les pages et rions un peu.
Je cite au hasard des pages re feuilletées et par forcément dans l'ordre :
« d’une taille très supérieure à n’importe quel adversaire, l’homme … » … ? en dehors de ses adversaires il n’est pas si grand alors ??
« son statut d’homme ivre venait brusquement d’évoluer : il lui semblait avoir entendu une voix ! » …. On respire, on relit et .. que c’est lourd tout ça.
« Je le suivis… en me léchant mentalement le doigt » … sic !
"Sentant la sueur lui dégouliner dans le dos, il marqua une pause, et sortant son mouchoir de sa poche, il s'épongea le front.." ... ouf ! on a échappé à une prouesse de contorsionniste.
- "Elle sourit. De ce petit sourire intérieur qui ne franchissait jamais ses lèvres" ... ouf, on est rassuré, sinon quel oxymore.
- "C’était Troignon … Rose s’essuyant rapidement les lèvres, déstabilisée par la présence du saint homme.» … vraiment ? on peut écrire cela alors qu’on le sait violer sa bonne et s’adonner à de la nécrophilie. De l’humour ? peut-être mais pas trop le style.
- discussion entre l’héroïne et son chef qui nous lui assène : »les temps avancent, les moyens changent et s’améliorent, d’accord, mais même si le principe d’inviolabilité du corps humain n’est plus interdit par la Papauté depuis Grégoire XI, … » … quelques pages plus loin il enfonce le clou « Résultat, et à titre national et pour ces moins de deux ans d’activité, on avance des chiffres comme 2695 arrestations dont celles de 65 meurtres, 7 violeurs, 10 faux-monnayeurs, 283 escrocs, et 193 cambrioleurs. » … Waoow ! et tout ça en live dans une conversation entre eux ! Quelle culture chez cet homme ! Qui c’est le patron ?
- page 126- 127 c’est Colinot qui fait une leçon d’histoire féministe en listant méthodiquement 4 femmes célèbres de Semur.. et en finissant sa liste à la Prévert par cette phrase définitive « L’art et l’artisanat valent autant que la science , la justice ou le sport .. » .. le sport ?? au début du 20ème siècle ? pas sûr que le culte du corps soit aussi important à cette époque que les autres institutions.
- « elle se sentait plus l’âme noire d’une mante religieuse que celle d’une araignée même si elle était une poule » …. Cooott ?? insecte ou gallinacée ? que c’est lourd !
- « jusqu’à plonger tous les paramètres de son corps en zone rouge » … homme de 1908 ou machine ?
- «une petite tâche qui, à vue de nez, m’avait tout l’air d’être du sperme » … surement le flair du gendarme ? ou de la gendarmette ?
- « légèrement déçue d’attendre encore quelque chose qui ne vint pas » …. Précision utile !
- « Gisèle Laureau plongea le bras dans son cabas et fit apparaitre son parapluie qui fleurit dans sa main comme un signe annonçant son départ » … surement le 1er modèle de parapluie pliable à fleurs ;
- « Ce dernier sentit sa tête faire un mouvement de haut en bas, se rendit compte que sa bonne quittait la pièce « … Quelle clairvoyance !
- « Le curé porta de nouveau sa tasse à sa bouche, en se demandant ce qui pouvait se passer dans la tête de sa bonne, manquant un instant de l’observer pour mieux la sonder. Et brusquement Rose se mit à le scruter à la dérobée, prenant soudain l’attitude de celui qui a quelque chose à se reprocher » … Pardon ? Pouvez répéter ?
- « il faisait nuit noire. Il y avait du brouillard, ce qui signifia qu’Armand , …. , ne vit que ce qu’il voulu voir » … ça c’est sûr ! de nuit dans le brouillard faut être un sacré nyctalope.
- Scène ou Rose parle au médecin Grandjean depuis le jardin où elle se trouve, lui à sa fenêtre. Et vas-y qu’elle papote discrètement d’avortement avant de se voir proposé de venir à l’intérieur. On pourrait nous entendre..
- « il partait un pantalon dégueulasse, qui d’habitude l’aurait dégouté » … dégueu d’égout, pouah !
On se noie aussi dans une liste sans fin d'expressions toutes faites : allons-y !
- « tremblant comme une feuille »
- "son cœur se serrer, son estomac se révulser"
- « raide comme un piquet »
- « Troignon dormait comme un bébé en suçant son pouce »
- « le cœur battant au rythme d’un tambour »
- « ronflait comme un sapeur »
- « un soupir à fendre l’âme »
- « en baillant à m’en décrocher les machoires »
Et j’en passe, j’en passe « des vertes et des pas mûres »
Et malgré l’hiver, qu’est-ce qu’on transpire dans ce roman :
- « Son front était couvert de sueur » (page 33)
- « il suait comme un bœuf » (page 89)
- « sentant la sueur lui dégouliner dans le dos » (page 213)
- « "Sentant la sueur lui dégouliner dans le dos » (page 231)
- « elle était en sueur » (page 238)
Liste au hasard des pages tournées pour commenter cet avis, j'en ai sûrement oublié. J'ai pris un coup de chaud.
J'ai failli arrêter la lecture plusieurs fois mais je n'aime pas laisser tomber, espérant toujours une bonne surprise avant le mot fin. Mais les dernières pages ont été une torture. Le nombre de morts et l'originalité du personnage, première gendarmette avant l'heure , n'ont pas sauvé ce livre.
https://livresque78.wordpress.com/2017/04/13/tout-ce-quils-meritent-de-patricia-rappeneau
Je vais vous parler d’un thriller d’un autre temps, en effet l’auteure Patricia Rappeneau, que je lis pour la première fois, m’a totalement déstabilisé en proposant un roman de type thriller qui se déroule à une époque où la France semble s’être arrêtée. La séparation de l’église et de l’Etat est consommée, pourtant dans les campagnes, les choses peinant à changer.
Si vous ouvrez ce roman vous découvrirez Rose Caleu, bonne du curé, ce qui prête de nos jours à sourire, détrompez-vous car Rose qui a subit les violences sexuelles que toutes jeunes filles pauvres vivaient, a compris que ses charmes pouvaient lui sévir tout autrement. Elle entend bien se venger de tous ces monstres lubriques.
A coté de cela nous découvrons un gendarme, qui est en fait une femme travestie, André Colinot, ses talents d’enquêteurs ne sont plus à démontrer, mais ses mensonges concernant ce qu’il est, vont lui poser quelques soucis durant cette enquête.
Vous l’aurez compris Patricia Rappeneau nous offre un thriller que l’on peut qualifier de rural et on ne peut plus original. Cette lecture vous met sur les montagnes russes des sentiments et des sensations, un coup amusé et étonné, celui d’après en colère et effrayé par la lubricité et les souffrances imposées.
Un roman très étonnant qui vaut le détour, car il vous amène là où vous êtes rarement allés.
* Nous sommes en fin 1908
* Rose Caleu est bonne du curé le jour et prédatrice la nuit.Violentée tout petite elle torture et tue.
* André Colineau , femme travestie en homme est le gendarme chargé de l' enquête et sera aidé de Léon Dubreuil , cafetier .
* Paul Troignon est un curé pas " très catholique"
Comme toujours l' écriture de Patricia Rappeneau est agréable et fluide , son style soigné et son récit bien construit .
La narration à la première personne d' André rend le personnage encore plus attachant.
Dès le livre commencé on n' a plus envie de le lâcher.
J' aime la plume de cette auteure dont j' ai lu tous les livres.
J' attends avec impatience la prochaine enquête.
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