"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un livre particulier et choquant mais qui saura donner envie de savoir la suite
la rencontre et l'histoire d'amour entre un nécrophile et un cannibale ! violent, trash , choquant ... mais intelligent, réfléchit et profond !!! le tout sous une plume poétique et émouvante ... je le conseille vivement mais attention, ce livre est pour un public averti !!!
Premier roman de Poppy Z Brite, LA diva gothic underground, "Âmes Perdues" nous introduit dans un univers que l'on retrouvera tout au long de sa bibliographie.
De son style incomparable, sensuel et charnel, elle parvient à teinter d'érotisme et de lyrisme les actes les plus cruels. Bien loin des récits de vampires qui déferlent sur les gondoles des hypermarchés aujourd'hui, elle réinvente le mythe du vampire.
Jeunes, insolents, violents, ils s'adonnent à tous les plaisirs, et quels plaisirs! du sang, du sexe, du rock, de l'alcool (la fameuse "Fée Verte", qui donnera lieu à un recueil de nouvelles), tous les vices s'intègrent à une intrigue addictive, dérangeante, mais tellement délectable.
Bienvenue à Missing Mile, bled paumé où Nothing, ado mélancolique en manque de reconnaissance, croise la route d'un trio de suceurs de sang sans éthique ni morale. Obsédé par ces nouveaux venus qui bousculent sa morne existence, il est prêt à tout pour les suivre dans leurs folles épopées et fuir le mal de vivre qui le ronge.
A ses dépends...?
Dépeints avec affection et émotion, on ne peut que se délecter des personnages torturés. Attachants, irascibles, naïfs, belliqueux, on ne sait parfois plus si le dégoût l'emport sur la fascination, pour ces héros nés dans la volupté la plus profonde d'une plume inimitable.
L'auteur a le don d'amener son lecteur où elle le souhaite, ajoutant une indolence jouissive aux scènes les plus sauvages... pour le rendre toujours plus ... à crocs.
Un véritable bijou du genre.
En lisant rapidement le résumé, ce livre m’attire immédiatement : deux chefs tiennent un restaurant à la Nouvelle-Orléans (pourquoi pas, les romans qui traitent de cuisine, voire de gastronomie me tentent en général…) et accumulent les ennuis tout en récoltant aussi des succès… Poppy Z. Brite, née en 1967, en est l’auteur à la réputation de « gothique culte » (intéressant) tout en étant « l’épouse d’un chef cuisinier », ce qui doit certainement aider lorsqu’on tente de décrire l’atmosphère côté salle et côté cuisine d’un restaurant. Il n’en fallait pas plus pour que je me jette sur ce pavé de 400 pages, édité par le Diable Vauvert, maison qui m’intéresse habituellement, ne serait-ce que pour le petit personnage qui introduit le lecteur dans le livre (ici il cuisine !). Bref, me voilà embarquée dans une lecture d’une durée d’au moins deux semaines (c’est l’inconvénient avec les romans un peu longs). Mais passons, car ce fut délicieux et plutôt agréable dans l’ensemble.
Je me suis terriblement attachée aux deux chefs G-Man et Rickey, les héros du roman, qui cumulent stress et tension extrêmes à bord de leur restaurant nommé Alcool car tous les plats sont agrémentés d’un alcool spécifique. Ce concept plaît et leur restaurant ne désemplit pas, ce qui les entraine, leur brigade et eux, à tenter des expérimentations diverses, tout en accueillant des membres du carnaval. Jusqu’au jour où ils décident d’embaucher Milford Goodman, un black qui sort de prison, après avoir purgé sa peine pour meurtre (le premier chapitre relate d’ailleurs l’avant crime…). Un ponte propose à Rickey de superviser l’ouverture de Soul Kitchen, un restaurant gastronomique dépendant d’un casino. Et c’est là que les ennuis vont commencer…
Ce qui est plaisant dans ce roman, ce sont les échanges fort bien décrits qui se nouent entre les personnes travaillant dans ce restaurant, leurs rapports souvent tendus, tendres aussi à d’autres moments. Le fait que les deux patrons soient homosexuels est intéressant aussi, bien que l’auteur se garde bien d’accentuer ce détail, au final elle décrit juste deux hommes amoureux avec des problèmes identiques à bien d’autres couples. Et puis il y a la Nouvelle-Orléans, l’ambiance de la ville qui resurgit sur ce vase clos qu’est le restaurant, avec de fortes personnalités mafieuses douteuses qui naviguent autour des deux chefs.
Poppy Z. Brite saupoudre son récit d’un zeste de suspense, ce qui nous fait avancer dans le roman car bien vite on comprend que Milford a été accusé à tort. Mais le suspense n’est pas un des éléments clé du récit. Ce qui ressort c’est une écriture assez croustillante par moment, comme ces blagues échangées entre cuistots, qui ne volent pas haut mais sont marrantes à lire. Les personnages, l’ambiance, la description de certains plats, leurs ingrédients, tout cela m’a fait voyager et c’est pourquoi je vous recommande fortement Soul Kitchen, en réalité le dernier tome d’une trilogie qui débute avec Alcool puis se poursuit avec La Belle Rouge et enfin se clôt sur Soul kitchen.
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