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Un témoignage d’une rescapée de la seconde guerre. Isabelle est une petite fille de onze ans quand les troupes nazies ont envahie la Pologne, quand elle est enfermée dans le ghetto de Lodz avec sa famille. Quatre ans plus tard, elle sera déportée à Auschwitz-Birkenau, puis dans d’autres camps de la Mort.
Elle en est revenue et nous parle ici de ces années de labeur, de famine, de souffrance, de peur, mais aussi des belles personnes qui ont croisé sa route et pour lesquelles elle a choisi de toujours tenir la mort en échec.
Vous me direz : « encore un témoignage de rescapée, un de plus… ». Je suis d’accord. Moi aussi, j’aurais préféré qu’il n’y ait eu aucun témoignage parce qu’il n’y aurait eu aucun déporté. J’aurais préféré que ces horreurs n’aient jamais existé. Mais elles ont existé. Elles ont eu lieu, ici, en Europe. Il faut en parler à nos enfants, il faut lire ces tous derniers témoignages qui vont s’éteindre avec les derniers survivants. Il ne faut jamais oublier. C’est notre devoir.
Chacun connaît ma passion pour la Seconde Guerre Mondiale, surtout la montée du nazisme et sa barbarie, alors ce témoignage ne pouvait m’échapper.
Izabela Sztrauch mène une vie heureuse et insouciante, comme tous les enfants de son âge, ses parents tiennent une pharmacie, mais, lorsque les Allemands envahissent la Pologne son univers bascule. Du jour au lendemain, la famille est jugée « indésirable » et on l’envoie au ghetto de Lódz. Elle n’a que onze ans et elle y restera jusqu’à ses seize ans. La famille survit mas le père d’Izabela va mourir de dénutrition tans les conditions de survie au ghetto sont difficiles.
A seize ans elle est déportée à Auschwitz avec sa mère. Un Français, parmi les prisonniers sur la voie lui conseille de se mettre du bon côté, pour éviter la chambre à gaz, et c’est ainsi qu’avec sa mère elle échappe à l’extermination. « Tu vois là-bas au bout du quai, il y a une sélection. A gauche c’est la vie, à droite c’est la mort, alors n’oublie pas, vas à gauche »
Les conditions de vie, survie plutôt son terrible : à l’arrivée elles sont tondues, et ne se considèrent plus comme des « humains à part entière ». La dénutrition, les mauvais traitements, les lieux de couchage terribles, sans oublier les brimades quotidiennes, vont les fragiliser de plus en plus, épidémies, typhus feront le reste.
Je ne peux m’empêcher de passer les mains sur ma tête … Mes doigts ne rencontrent que la peau rugueuse de mon crâne. Je ne sens plus mes cheveux, c’est une impression indescriptible, je n’ai pas les mots pour le dire, mais à ce moment, dans mon esprit, je cesse d’être une femme.
La mère d’Izabela ne survivra pas et la narratrice sera jusqu’au bout à ses côtés, dans la tendresse, alors que la guerre touche à sa fin et que l’Armée rouge avance.
Je connais bien l’histoire du ghetto de Varsovie, mais très peu celle de Lódz qui a réussi à tenir assez longtemps.
Ce court témoignage est bouleversant, il n’y a jamais de pathos ; le récit est simple, rempli de sagesse, de concision, pour évoquer la barbarie des nazis et les petits gestes entre déportés qui permettent de tenir. Je suis admirative devant le courage de cette jeune fille, qui va résister jusqu’au bout, et finir par changer de nom, et venir s’installer en France, car son père admirait le pays des « Droits de l’Homme ». Ensuite, c’est le silence, comment raconter l’indicible… Plus tard Izabela ira raconter son histoire dans les écoles, lycées, pour que personne n’oublie et que la barbarie ne revienne pas.
Quand on connaît le nombre d’élèves qui pensent que la Shoah n’a pas existé ou qu’elle a été largement surestimée, cela fait froid dans le dos, sans oublier l’antisémitisme qui perdure et a, hélas, de beaux jours devant lui…
Je n’en dirai pas plus, il faut lire ce témoignage bouleversant, et le faire lire autour de vous pour ne pas oublier.
Un grand merci à NetGalley et aux éditions Grasset qui m’ont permis de découvrir ce livre témoignage et la plume de son (ses) auteur(s) et donner l’envie de lire d’autres textes d’Isabelle Choko, « La jeune fille aux yeux bleus »
#Lamortenéchec #NetGalleyFrance !
https://leslivresdeve.wordpress.com/2023/02/07/la-mort-en-echec-isabelle-choko-et-pierre-marliere/
Le devoir de mémoire est infini, et ce témoignage en est le parfait exemple, surtout et encore plus aujourd’hui.
Il ne reste que quelques rescapés des camps, qui ne seront malheureusement pas éternels….alors chaque ouvrage est un édifice important.
Drancy, Bergen Belsen, Francine Christophe, a lutté pendant trois ans avec sa mère afin de rester en vie. Mais la libération n’a pas été aussi simple, et les réactions de l’entourage pour le mois étonnante….
Un récit court mais essentiel, à mettre dans toutes les mains, afin de ne jamais oublier, et de ne jamais laisser une telle sitiation recommencer.
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