Sexe, alcool, drogue et rock&roll, voilà dans quel univers nous plongeons avec ce roman/journal.
Minnie entre dans l'adolescence de plein fouet, dégoutée de l'école elle se fait mettre à la porte de plusieurs établissements, elle cherche des repères auprès d'adultes qui au final ne sont pas beaucoup plus stables qu'elle. Alors elle fait comme elle peut et partage avec nous ses remarques et état d'âme.
Le monde de San Francisco des années 1970 n'est pas si éloigné de ce que l'on vit aujourd'hui dans certains quartiers en France, ce qui fait que ce roman est très actuel.
Les illustrations superbes qui accompagnent ce roman sont d'une grande finesse et apportent un poids supplémentaire aux propos tenus.
Vite, trop vite est le journal intime d’une adolescente de 15 ans, c’est banal et on a l’impression d’en avoir lu des centaines mais celui là je peux vous garantir que c’est le plus terrifiant qui m’est été donné à lire!
La vie de Minnie ne se résume pas à grand chose: elle sèche les cours et va de lycées en lycées qui la rejette pour son manque d’investissement et de discipline, elle picole, normal sa mère est alcoolique, et elle baise, d’abord avec son beau-père puis avec une tripotée de mecs. Bref Minnie est une enfant qui a grandit vite, trop vite et on ressent parfaitement son sentiment de solitude et de souffrance même si elle agace, elle fait de la peine, elle énerve, elle donne envie de lui foutre des coups de pieds mais elle donne envie aussi de la protéger et de lui dire que tout ira bien surtout qu’on sent que la folie ou le suicide la guettent. De manière crue et parfois naïve, Minie nous dévoile de manière impitoyable sa fureur d’adolescente, elle ne ménage pas le lecteur (ce n’est pas parce que le personnage a 15 ans que ce livre est fait pour les jeunes de 15 ans!)
En plus de cela ce livre est une vrai réussite sur son aspect, entre les blocs de textes s’insèrent des planches de dessins en noir et blanc qui illustrent les moments forts de la vie de Minnie ainsi que des planches de BD, ce qui est très agréable et appréciable d’autant plus que Phoebe Gloeckner a un superbe coup de crayon! Et puis à travers ce roman, l’auteure rends un triste hommage de circonstance à David Bowie qui est le chanteur préféré de Minnie et à Janis Joplin (dont je vous parlais du film documentaire, coïncidence? je ne crois pas!)
Cette sacrée Minnie Goetze ne m’aura pas laissée indifférente.
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