Pour votre été, un poche haletant qui résonne comme un chant d'amour et de liberté
Pour votre été, un poche haletant qui résonne comme un chant d'amour et de liberté
L'espoir tient parfois à un regard : c'est celui que croise Adam près des rails de Clapham Junction. Le beau regard d'Eva. De cet instant, reste le sac de la jeune fille. Et dès cet instant, le coeur d'Adam bat pour elle. Elle est son élan retrouvé, sa détermination d'un meilleur à venir.
Images du passé, faits du présent, Adam se construit. Il sait ce qu'il veut et ce qu'il ne veut pas. Sortir de la misère, de sa condition, "fuir l'Eden", oui, mais pas n'importe comment. Prendre soin de sa petite soeur, les sauver tous deux de la violence du père... L'espoir, le possible, donc, avec Eva qu'il retrouve mais...
C'est un roman d'une belle vivacité ; l'histoire d'amour est un regard sociologique actuel. Le témoignage du roman est absolument remarquable. Les faits se confirment : il ne faut pas naître du mauvais côté des rails...
Fuir l’Eden, c’est l’histoire de nombreux jeunes des quartiers comme on dit. C’est la misère qui pèse et qui transpire par tous les pores. Mais c’est aussi et surtout l’envie furieuse de s’en sortir. Il y a la dureté à l’intérieur et le regard acéré de l’extérieur et tout l’enjeu est de ne pas s’enfermer dans cette condition qui n’est pas inexorable. Le jeune Adam en est l’exemple à travers la plume d’Olivier Dorchamps qui est d’une justesse infinie.
Le personnage d’Adam est touchant et d’un vif réalisme. On s’attache à cet adolescent qui a déjà vécu tant de douleurs et qui lutte au quotidien, sans oublier sa sœur pour qui il est capable de tout. Il encaisse les coups de la vie qui ne lui enlèvent pourtant pas son instinct de protection, sa bonté enfouie et l’espoir qu’il continue de porter malgré les vacillements.
« — Pour certains, la tragédie est un frein. Pour d’autres, c’est un moteur, m’avait-elle répondu.
— Encore une de vos réponses énigmatiques !
— Pas du tout. Soit tu estimes que ta vie ne vaut plus le coup, soit au contraire tu décides qu’il est temps de la vivre pleinement. »
Un jour à la gare, il croise une jeune femme qui va le chambouler et qui lui permettra peut-être d’ouvrir le champ des possibles. Dès lors, il n’aura qu’une envie, celle absolue, bouillonnante, enflammée de la retrouver. Mais comment espérer quand on est persuadé de porter sur soi l’image d’une racaille, comment avoir confiance en l’avenir et en envisager un meilleur auprès d’une fille qui est née du bon côté des rails ?
Ce roman est le rayon de soleil qui transperce l’obscurité. Il colle au plus près d’un personnage abîmé par la vie comme il en existe malheureusement beaucoup, dont l’insouciance s’est envolée mais qui conserve malgré tout la fougue de la jeunesse, ces pulsions de vie qui permettent de remonter à la surface d’une impulsion du pied lorsque l’on a touché le fond. L’objectif pour Adam est de fuir ce quartier, cet immeuble de malheur qui porte si mal son nom et qui l’emprisonne dans un quotidien dont il ne veut plus, ni pour lui ni pour sa sœur. Il me semble d’ailleurs que l’Eden correspond à la Balfron Tower située dans l’est de Londres et construite dans les années 60 dans l’esprit « brutaliste ». Après avoir été jugée laide et habitée par des bénéficiaires de logements sociaux, elle est devenue, après rénovation, convoitée par des résidents bien plus aisés. Les uns ont par conséquent chassé les autres…
J’ai beaucoup aimé ce roman pour son authenticité, son écriture travaillée qui se frotte si bien à l’adolescence, mais aussi pour sa mise en lumière nécessaire et indispensable sur les espoirs et les désespoirs des jeunes habitants marginalisés. C’est un roman social qui exacerbe notre compréhension de la société et qui ouvre. Encore une fois, il est formidablement bien écrit, va à l’essentiel sans rien omettre et il est bien difficile de le lâcher une fois commencé. Je vous le recommande chaudement.
Sur mon blog : https://ducalmelucette.wordpress.com/2024/01/24/lecture-fuir-leden-olivier-dorchamps/
https://animallecteur.wordpress.com/2023/09/08/fuir-leden-olivier-dorchamps/
Adam vit à l'Eden, il rencontre Eva et tombe instantanément amoureux d'elle, c'est le début d'une histoire impossible. Cliché vous allez dire. Pas faux mais pas que.
Adam a 18 ans, il a grandit dans un quartier-ghetto de la banlieue de Londres, son immeuble a beau être insalubre, il est classé monument historique par son architecture et fait venir des touristes. Il vit avec celui qu'il appelle "l'Autre", son père, un homme violent et alcoolique et sa petite sœur Loren, leur mère est partie il y a quelques années et n'a plus donné aucun signe de vie. Il y a aussi ses deux meilleurs amis qui vivent dans la même tour, Pav d'origine polonaise mais qui est né à Londres, et Ben d'origine somalienne qui est arrivé en Angleterre lorsqu'il était enfant. On pourrait s'attendre à ce que tout ce petit monde tourne mal mais pas du tout. Ce trio de potes essai de s'en sortir en évitent les écueils de la drogue et du deal pour de l'argent facile. Adam fait la lecture à Claire, une vieille dame aveugle pour se faire un peu d'argent et Ben perce dans le milieu du street art. Un jour sur le quai du métro, Adam tombe sur Eva, c'est le coup de foudre immédiat mais alors qu'elle fuit en courant, il récupère son sac et va tenter de la retrouver grâce aux affaires qu'il y trouve à l'intérieure. Cette rencontre fortuite va faire resurgir aux yeux d'Adam des épisodes de son passé qu'il avait occulté jusqu'alors.
On s'attache rapidement à ce garçon blessé sans tomber dans le misérabilisme. Fuir l'Eden est solaire, les personnages vivent pour l'amour, l'amitié, ils ont la joie de vivre et la volonté de s'en sortir. Ils ne cessent pas de croire en leurs projets, leurs rêve et en l'amour.
Ce roman est une très bonne lecture pour les adolescents ou jeunes adultes. Maintenant que je ne suis plus toute jeune, il m'a manqué un peu de profondeur et quelque chose de plus nuancé.
Ils sont trois frères, français, né en France et connaissant peu le pays d'origine de leurs parents mais voilà, leur père vient de mourir et veut se faire enterrer au Maroc.
C'est Marwan qui l'accompagnera en avion ; les autres suivront en voiture avec leur mère.
Ce voyage, ce deuil va contraindre chacun à trouver sa place.
Il est, bien sûr, questions d'exil, de déracinement, d'espoir d'une vie meilleure et de chagrin.
D'une plume juste et élégante, Olivier Dorchamps conte les difficultés à se comprendre, les clichés, les non-dits et un secret de famille.
Il est finalement surtout questions de solidarité, de tolérance, d'amitié et d'amour.
Les personnages sont franchement attachants.
Un roman tout en subtilité et émouvant.
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