"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Cette lecture, c’est avant tout la découverte par l’esprit d’une partie d’un pays : L’Australie. Snip et Dave ne se connaissent pas et pourtant ils vont parcourir des milliers de kilomètres ensemble, pour des raisons différentes. Ils partent de Sydney et ont pour destination Alice Spring. Mais le périple de Snip ne va pas s’arrêter là. Elle part elle-même dans le territoire du Nord vers les communautés Aborigènes.
L’auteure nous embarque avec eux à travers ce voyage et c’est là que commence la merveilleuse découverte de ces fabuleux territoires! Nous parcourons les kilomètres en traversant des villages, en passant par les grandes étendues désertiques, en s’arrêtant à Uluru. On en prend plein les yeux rien qu’avec les descriptions de Nikki Gemmel, un pur bonheur.
Cette lecture met également l’accent sur les différences entre les deux peuples d’un même pays. Les aborigènes (noirs) et les autres (blancs) comme ils sont décrits dans ce récit. Ils vivent dans le même pays et n’ont pourtant absolument rien en commun. On apprend beaucoup de choses sur les Aborigènes, leur manière de vivre, leurs croyances…
Il s’agit enfin des prémices d’une histoire d’amour entre deux individus que tout oppose. Elle, avec son passé très lourd, sa famille plutôt atypique, aucune attache, une vie de nomade. Lui, bien sous tout rapport, une enfance parfaite, une famille soudée sur laquelle il peut compter. Mais ne dit-on pas que les opposés s’attirent?
La façon d’écrire particulière de l’auteure nous pousse à nous attacher aux personnages et on vit leur périple à leur côté, on partage leurs doutes et leur bonheur, leurs peurs et leurs pertes. C’est une très belle évasion livresque.
’est un témoignage que l’auteur nous livre, le sien sur la mort de sa mère et son choix d’en finir. Ce livre me touche particulièrement et surtout en ce moment. On pense toujours que nous connaissons déjà nos réactions face à des situations données, mais rien n’est moins sûr. L’auteur a eu des rapports conflictuels avec sa mère, cela l’a amené à penser que lorsque sa mère disparaîtra ce sera un soulagement, une libération. Ce jour là arrive et cela ne l’a pas libérée, bien au contraire elle a dû faire face à la culpabilité, les doutes, les regrets. Sa vie jusque là tranquille est devenue un enfer.
Un jour deux policiers frappent à sa porte et elle comprends de suite que sa mère est morte, seulement les circonstances de son suicide ne collent pas avec ce qu’elle connaissait de sa mère. Elle l’avait vu quelques jours avant et tout semblait aller pour le mieux. Avec son frère elle va essayer de comprendre ce geste, puisqu’elle n’a pas laissé de message d’adieu, ni d’explication. Ce qu’ils vont découvrir c’est un gouffre énorme entre ce qu’elle laissait paraître et donnait à voir en public et ce qu’elle était et faisait une fois seule.
L’auteur se livre de façon pudique et au fil des pages on en apprend sur leur relation mère-fille plus que compliquée, elle dit avec ses mots les doutes et la difficulté d’accepter la mort choisie de l’un de ses proches. C’est d’une grande sensibilité et j’ai dû entrecouper ma lecture avec un livre plus léger parce que j’étais submergée par l’émotion et que cela a remué en moi des certitudes que j’avais et qui ont sacrément été ébranlées ces derniers temps déjà. La famille n’est pas toujours un cadeau, certains de ses membres sont mêmes un fardeau mais qui peut vraiment être sûr de sa réaction face à la disparition de l’un deux ? On voit comment le suicide de sa mère la laisse désemparée et pleine de questions, le désir vital de comprendre, de savoir. C’est une invitation faite au lecteur à se poser des questions sur l’euthanasie aussi. Sa mère avait des douleurs chroniques qui la faisait souffrir et elle ne voulait pas être un poids pour ses proches et à préférer en finir. L’auteur à travers son expérience nous ouvre la voie à la réflexion sur notre propre mort, sur nos liens familiaux et en particulier celui si compliqué de mère-fille, elle s’en veux de n’avoir pas su tisser des liens avec sa mère, d’avoir eu de la rancoeur et de n’avoir pas pu être un soutien pour elle.
Ce n’est absolument pas un livre fait pour vous tirer les larmes, l’auteur transmets son expérience en toute sincérité et brute. Elle raconte son cheminement, sa remise en question et comment elle avance dans sa vie entourée de son mari et ses quatre enfants. Finalement, sa mère est encore partout dans sa vie, les souvenirs sont là.
CA VAUT LE COUP ?
Oui, si vous avez perdu un proche, si vous voulez comprendre ce qui peut pousser une personne à en finir. Si vous aimez les beaux et sincères témoignages. Allez y
e ne connaissais pas Nikki Gemmell, c’est donc avec « Après » que je suis entrée dans son univers littéraire, et quel chamboulement !
« Après » n’est pas un roman, c’est un récit, paru aux Editions Au Diable Vauvert en cette rentrée littéraire d'hiver, que j'aime tant.. J’ai eu la chance de le découvrir en avant-première , mais je dois vous avouer qu’il m’a fallu du temps pour poser des mots sur mon ressenti. Ce n’est pas une histoire inventée, c’est celle de l’autrice, qui, confrontée au décès de sa mère, écrit et décrit son long chemin vers la résilience.
Une mère avec laquelle elle entretenait une relation aussi complexe que tumultueuse, depuis l’adolescence. Une mère qu’elle nomme par son prénom, Elayn. Pour prendre de la distance avec la douleur ?
« Elayn et moi étions les deux seules femmes de la famille et nous aurions dû être alliées. Nous ne l’avons jamais été… Toute une vie, entre elle et moi, une mère et sa fille : une bataille pour garder le contrôle »
Une mère qui a choisi de mourir dignement, car elle souffrait trop. Une mère hors normes, jusqu’au bout. Jusqu’à ce terrible choix mûri depuis de longs mois.
Au-delà de l’incompréhension, au-delà de la colère de Nikki et de son frère Paul, il y a cet « Après ». Un après fait de pointillés, de désespérance, de questions.
Comment une femme élégante, intelligente, pleine de vie peut-elle choisir d’y mettre un terme ? Comment faire face à cette décision jugée de prime abord comme égoïste ? Comment accepter le vide, et toutes ces choses non dites ?
Au fil des chapitres, émaillés d’ extraits de son journal intime, et de photographies, l’autrice évolue et sa vision change peu à peu, pour faire place à une réflexion sur l’euthanasie. Mais ce récit n’est pas que mort, colère, douleur , et noirceur. C’est aussi l’ultime déclaration d’amour d’une fille à sa mère, un hommage poignant qui a su éviter le superflu, les artifices et la facilité, mettant en avant l’émotion et la compassion.
« J’ai l’impression d’être une femme complète, à présent. Plus forte. Plus sage. Avec de petites cicatrices partout sur ma vie, mais je recommence à rire... . La délivrance brille enfin. »
Un livre composé d'un peu plus de 220 chapitres, comme 220 leçons de vies, intimes pour mieux vivre notre féminité.
La narratrice se raconte, alors qu'elle sent le désir s'émousser dans son couple elle revient sur son passé et la découverte de la sexualité, retour sur une initiation qui l'échauffe, lui redonne confiance, l'amène à devenir, redevenir la femme libre et libérée qu'elle était, sure de ses envies pour rallumer le feu.
Un livre brillant, doux ou cru, particulièrement bien écrit qui m'a profondément touchée et que j'ai envie d'offrir à toutes les femmes.
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