Si certaines sont impressionnantes et effrayantes, d'autres sont drôles et rassurantes !
"Parfois, certains hommes se croient si puissants qu'ils deviennent fous."
Tout commence ici, il y a des milliers d’années, au temps des premières cités. À Miril, les hommes et les femmes ne vivent pas seuls, ils sont accompagnés par des « chuchoteurs », des ancêtres invisibles aux yeux des autres, qui murmurent à leur oreille. Ces fantômes sont à la fois des compagnons, prodiguant des conseils, mais aussi une forme de malédiction dont la voix incessante distille de la haine ou de la colère.
Dans cette cité, on se sent supérieur aux nomades qui peuplent les alentours et on se pense en sécurité derrière les murs, mais au loin, la forêt brûle, et les feux se rapprochent…
Je n’étais pas forcément très enthousiaste au début de cette histoire, d’autant que ce n’est pas forcément un style graphique qui m’attire. Puis, j’ai été happée par le récit, le combat de ces personnages contre ces voix qui les assaillent, l’effondrement de ce qu’ils pensaient inébranlable, la découverte d’autres horizons remettant tout en question… Le récit s’avère nettement plus actuel que ce que l’on pouvait imaginer au départ (la grande cité menacée par les flammes, cela résonne parfaitement avec l’actualité). C’est donc une excellente surprise ! Je me suis même surprise à finalement apprécier les dessins.
Et toi, qu’est-ce que l’on te chuchote à l’oreille ?
Aux soirs de grande ardeur
Après l’étonnant travail de Nicolas Puzenat sur les deux tomes de Mégafauna, comment passer à côté de son nouvel album publié chez Le Lombard ! Avec Aux soirs de grande ardeur, il a décidé de situer son récit dans le néolithique, période pendant laquelle les hommes abandonnèrent le nomadisme au profit de la sédentarisation.
C’est dans le sud-est de l’Europe que se trouve une cité appelée Miril. Protégés de et par la forêt, ses habitants ont pu ainsi construire des maisons et assurer, grâce à l’agriculture, leur subsistance.
Manakor est une des habitantes de ce village. Elle assure l’intendance dans la demeure de Kaal, son maître, devenu cuisinier du Grand Rham, le grand chef de la cité.
Prête à tout pour séduire Kaal, Manakor doit en même temps tenir compte de l’avis de son chuchoteur. En effet, l’esprit de sa grand-mère vole au-dessus d’elle et tente de diriger sa vie. La chuchoteuse est décidée à influencer sa petite-fille afin qu’elle échappe à sa condition et épouse un bon parti comme Kaal.
Mais alors que des feux allumés par les sauvages nomades qui peuplent la forêt font rage et menacent la cité, Manakor et Kaal doivent quitter leur maison en compagnie de Ferline. Cette dernière, issue de la population des sauvages, va les aider à prendre le bon chemin. Celui pour les aider à échapper aux incendies. Mais également celui à emprunter pour mener la vie qu’ils espèrent.
Comme précédemment dans Mégafauna, Nicolas Puzenat nous entraîne dans un univers où histoire, philosophie et récit fictif s'imbriquent de façon extrêmement intelligente. En créant cette civilisation, chaperonnée par des chuchoteurs, il nous donne à réfléchir sur la destinée de chacun de ses personnages et sur la place qu’ils occupent au sein de leur société.
Il ne faut pas oublier de signaler que cet album a été dessiné en tradi, une gageure quand on découvre le nombre de dessins réalisés et d’environnements imaginés.
Un conte philosophique parfait pour réfléchir à ce que l'on est et à celui ou celle que l'on voudrait être.
Manakor est la servante du cuisinier du Rham de la cité de Miril, Kaal.
Elle espère en secret qu'il la voie enfin, éprise de cet homme qui l'ignore autant qu'il est fougueux dans sa tâche à la cour.
Son aïeule n'est pas du tout du même avis !
Son aïeule... Celle qui lui chuchote à l'oreille (ou braille plutôt) depuis l'au-delà.
Car la tradition veut qu'à partir d'un certain âge, tout individu civilisé de Miril ait son chuchoteur, un ancêtre passé à trépas qui reste lové au creux de l'oreille, et de la conscience.
Manakor a peur, Kaal aimerait-il les hommes ?
Mais non, le marchand revenu avec son maître n'est en fait qu'une de ces sauvages de la forêt alentour déguisée, d'une beauté insolente !
Autour de Miril, les feux de forêt menacent ! Ils faut alors fuir ! Manakor attendra Kaal.
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Une société archaïque s'élève, promeut ses lois et ses traditions, détermine ses castes, ses combats et ses puissants, et aussi ses petites trahisons, ses manigances et ses machinations.
Ici, rien n'y échappe, et c'est toute une petite société qui se voit ébranlée, en proie aux flammes !
Manakor, elle, sous son apparente candeur, ne s'en laisse pas conter !
Ni par son chuchoteur, grand-mère revêche qui ne jure que par le poison, ni par les flammes menaçantes, ni pas ses propres peurs.
Elle veut, et quoi qu'il advienne, elle y croit.
Sans malice, elle est un peu ballottée par la vie et les évènements mais... Fidèle à elle-même, ce n'est qu'apparente faiblesse.
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On se laisse prendre bien volontiers par ce récit brut et brutal au dessin âpre, étonnant et saisissant ou la voix des ancêtres n'est pas celle de la raison, loin s'en faut !
Le libre arbitre s'avère être le seul sauf-conduit pour ces personnages qui se croisent et se recroisent, mis à nus contraints et forcés par les flammes dévastatrices dans ce conte d'un âge ancestral.
Avec une forme de quête de vérité en guise de nouveau départ, pour voir la vie avec un regard neuf et sain.
Loin des perversions de la civilisation, on y voit bien plus clair, et on y trouve l'amour vrai...
Alors que je pensais avoir affaire à un one shot avec le précédent tome, voilà que Nicolas Puzenat joue les prolongations en terre Nor.
Nous revoilà donc dans cet univers moyenâgeux où il est encore question de conflit géopolitique. Mais cette fois-ci c'est de l'intérieur même du peuple Nors que les contrariétés vont naître.
De nouveaux personnages vont venir garnir le récit et notamment une famille qui doit laver son nom ... mais chut je ne t'en disent pas plus !
Encore une fois j'ai etait embarqué dans ce récit ultra riche ou l'intrigue est pleine de rebondissements grâce notamment
des sujets divers et variés qui s'entrecroisent intelligemment.
En bref le Paris est réussi pour ce retour en terre Nor !
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Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
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