Dans cette première œuvre, laconique à souhait, (mais la seconde que je lis) Mike Klein présente un monde distillé du nôtre ; un quelque chose de familier mais totalement irréel habite les pages, les lieux, et même les références, le tout agrémenté d'une multitude de dialogues abstraits au contenu parfaitement inutile dérivés de fantasmes culturels (le cinéma, la littérature, les célébrités).
Mike Kleine (également le musicien connu sous le nom de Fancy Mike) embroche intelligemment la culture contemporaine et les rêves de célébrités présent tout en permettant au lecteur de refuser le fantasme d'être une jeune célébrité riche à Hollywood.
C'est fin, puissant, c'est la rencontre improbable entre Bret Easton Ellis et Stanley Kubrick, c'est du très bon. Parce qu'est aussi le cauchemar réveillé de personnes très, très, très seules et incomprises, et carrément pas enviables. Le miroir derrière les apparences.
WTF?
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Tu lis ce livre.
Tu ne sais pas quoi dire.
Tu ne sais pas si tu l'as aimé.
Tu penses un instant l'avoir détesté.
Tu te dis que tu n'as rien compris.
Et puis si tu penses avoir compris.
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Un petit OVNI littéraire qui me laisse perplexe et qui me met au défi de vous en rendre compte correctement.
141 pages qui s'apparentent à un gros rail de coke où à 24 heures de binge-watching et dont tu ressorts avec commotion cérébrale et crise d'anxiété temporaire.
Formellement décomplexé, ce court texte illustre la vacuité d'Hollywood et le style de vie qui l'accompagne.
L'auteur utilise la deuxième personne, la prose est délibérément répétitive au point d'en être simpliste, les scènes et les chapitres défilent comme quand on zappe avec frénésie sur sa télécommande. Mike Kleine enfreint toutes les règles. On pourrait même se demander s'il se fout pas un peu de notre gueule….
Il est rare qu'un livre défie si radicalement les attentes du lecteur, qu'il y ait un tel écart par rapport aux conventions.
Je ne sais pas si j'ai apprécié, je me suis souvent sentie dépassée mais indéniablement « La ferme des mastodontes » a toute sa place dans mon cabinet de curiosité littéraire.
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