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Les écrans sont partout. Ordinateurs, télés, tablettes, smartphones et jeux vidéos ont envahi notre quotidien et celui de nos enfants. Ont-ils un intérêt ? Sont-ils bénéfiques ou plus ou moins dangereux ? Le cerveau des jeunes générations très assidues devant eux (1000 h/ an pour un enfant de maternelle, 1700 h/ an pour un élève de primaire et jusqu’à 2400 h/ an pour un lycéen) se serait-il modifié, serait-il plus réactif, plus apte aux traitements parallèles, plus compétent pour synthétiser d’importants flux d’informations et plus adapté au travail collaboratif ? Ou, au contraire, ces écrans sont-ils dangereux autant physiquement avec les risques d’obésité dus à l’immobilité et à la junk food, de repli sur soi-même (phénomène des « geeks »), de problèmes cardio-vasculaires, d’agressivité, de dépression, de déficit de langage ou de concentration et de baisse des résultats scolaires ? C’est sans doute la raison pour laquelle Steve Jobs, le mythique patron d’Apple et de très nombreux dirigeants de société du numérique ont toujours pris bien soin de maintenir leur progéniture à l’écart de l’influence délétère de ces écrans.
« La fabrique du crétin digital » est un essai très documenté en forme de réquisitoire et de cri d’alarme d’un docteur en neurosciences et directeur de recherche à l'Inserm. Pas un simple journaliste lecteur de prompteur, pas un toubib stipendié, mais un vrai scientifique spécialiste de la question, qui rend accessible quantité d’études qui vont toutes dans le même sens : les écrans mettent en danger la jeunesse. Il commence par démonter un à un les arguments fallacieux des fabricants qui, comme toujours, gardent pour eux les bénéfices en laissant les risques aux usagers. Particulièrement les jeunes qui voient leurs résultats scolaires chuter, leur attention saccagée, leur langage amputé. Si l’intelligence est la première victime, la santé est la seconde. Le sommeil est mis à mal, la sédentarité est dévastatrice, sans parler du surpoids, de la dépression et de toutes les autres atteintes physiques et psychiques. Cet ouvrage, qui se termine par une note positive et des conseils pour lutter contre ce fléau, mérite d’être lu par tous les parents et tous les enseignants qui souhaitent prendre conscience de ce danger insidieux.
https://animallecteur.wordpress.com/2020/09/17/la-fabrique-du-cretin-digital-michel-desmurget/
Bon alors je pense clairement que la plupart d’entre nous n’ont pas attendu la publication de ce livre pour savoir que les écrans sont néfastes mais il fait quand même son petit effet et permet d’avoir plus d’argument quand on parle à tata qui laisse ses enfants jouer à des jeux vidéos -18 alors qu’ils n’ont qu’une petite dizaine d’année ou tonton qui ne lâche pas son téléphone pendant tout le repas en famille ou la cousine de 12 ans qui est à la course aux likes sur les réseaux sociaux. Et puis il faut dire que ça donne à réfléchir quant à nos pratiques personnelles parce que c’est sur que c’est toujours plus facile de critiquer les autres.
Ce livre aborde la démission des parents parce que les écrans nounous c’est tellement pratique, de l’anxiété de se retrouver sans son téléphone, des décès stupides en prenant un selfie en haut d’une falaise, de l’appauvrissement du langage avec un exemple très concret d’un bouquin du Club des Cinq. Ca parle aussi des affreux jeux vidéos que crééent les américains sous couvert de liberté d’expression comme par exemple rejouer les meurtres du collège de Columbine, violer des amérindienne ou procéder à un nettoyage ethnique. Mais ça nous en apprend surtout beaucoup sur les conséquences de tous ces écrans sur notre santé et celle de nos enfants, leur intelligence défaillante, le manque d’esprit critique, le manque de culture, la baisse significative des capacités du vivre ensemble…
Alors oui, c’est d’un pessimisme alarmant mais quand on sait que « certaines aptitudes, quand elle ne sont pas acquises dans l’enfance, à cause des écrans ou de leur excès, sont perdues, hélas alors que se servir d’un écran ça peut s’acquérir ensuite » je pense que ça ne fait pas de mal de le rappeler.
S’il y a 2 petits bémols c’est la première partie bien trop longue à mon goût dans laquelle on a l’impression que l’auteur règle ses compte avec certains de ses confrères et que les exemples viennent trop souvent des Etats-Unis, j’aurais préféré avoir un vrai état des lieux de ce qu’il se passe dans dans notre belle France.
Selon Michel DESMURGET, les scientifiques se rejoignent - à propos des effets négatifs de la télévision - autour d'un consensus semblable par son ampleur à celui que connaissait cette même communauté sur les effets cancérigènes du tabac alors que l'industrie du tabac niait encore farouchement tout lien. L'auteur pointe du doigt que cette «vérité scientifique» n'arrive pas du tout à s'imposer dans l'espace public.
Alors que depuis 6 ans les ventes de TV ont augmenté de 50%, passant de 4,3 millions en 2004 à 8,5 millions en 2010 selon l'Institut GFK, et que notre temps quotidien moyen passé devant le petit écran est de 3h32 (selon Médiamétrie), la TV serait-elle un réel danger ou reste-elle un outil d'ouverture sur le monde accessible au plus grand nombre ?
Le livre - très bien documenté - de Michel DESMURGET a le mérite de lancer le débat.
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