"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Ce roman est censé être l'histoire de Micaela Thorné, maîtresse de Carlos Gardel pendant 27 jours.
Carlos Gardel est une icône du Tango dans les années 20/30.
Elle va mourir alors elle se souvient.
Pendant ce court mois, elle va le suivre pendant sa tournée et il va lui raconter sa vie.
Elle se souvient aussi de ses jeunes années, de sa grand-mère adorée.
Elle est noire, petite-fille d'une guérisseuse et rêve de devenir médecin.
Ils vont partager une tranche de vie.
Alors, le récit raconte la pauvreté, les bas-fond, la notoriété, l'exposition de la natalité, la maladie, le racisme et l'amour d'un parent.
Ne connaissant pas, Carlos Gardel, je suis allée lire sa biographie sur Wikipédia ; pas de trace de Micaela.
Un roman plein de nostalgie et tout en délicatesse.
Voilà un roman qui m’a beaucoup plu mais dont j’ai un mal fou à commencer la critique. Va savoir pourquoi.
C’est l’histoire de Calos Gardel
C’est l’histoire de Micaela
Et ça se passe dans les Caraïbes
Carlos Gardel, on connait, au moins de nom, le célèbre chanteur de tango.
Micaela, on la découvre.
Petite fille d’une guérisseuse, elle suit des études d’infirmière à l’école de médecine tropicale.
Sa grand-mère étant appelée au chevet de Carlos Gardel, elle l’accompagne pour l’assister.
Entre le chanteur et la jeune fille, il se passe quelque chose de fort, et Micaela le suit dans son tour de chant pendant quelques semaines.
Parenthèse sensuelle et paradisiaque dans sa vie.
Ҫa foisonne de détails. Senteurs, paysages, musique, plantes…..
Un dépaysement total, c’est tellement bien écrit qu’on s’évade littéralement le temps de la lecture.
Si j’ai trouvé intéressante cette biographie de Carlos Gardel, la vie de Micaela m’a fascinée.
Quel parcours atypique !
Sa condition de femme, noire de surcroit, rend bien difficile son ascension professionnelle et sociale en 1935.
Sa relation avec sa grand-mère est d’une force attendrissante.
Tradition et modernité se côtoient.
La question de la régulation des naissances dans les pays pauvres est le cheval de bataille de sa vie.
Pas un moment d’ennui, un régal pour les passionnés de plantes, un magnifique portrait de femme….. et j’en oublie
Ce roman est le premier traduit en France de l'écrivain portoricaine Mayra Santos-Febres. Il est paru en 2017 aux éditions Zulma. Je ne l'ai lu que cette année. Je l'ai terminé il y a quelques semaines déjà. J'apprécie depuis des années la littérature sud-américaine qui est d'une grande richesse, en fonction des pays, des auteurs et autrices, des périodes où les livres ont été publiés.
J'ai beaucoup aimé ce roman, plein de sensualité, de mélancolie également qui est centré sur une communauté d'individus : les transsexuels, les drag queens. J'ai trouvé l'écriture de Mayra Santos-Febres rendue par la traduction de grande qualité de François-Michel Durazzo très belle, pleine de poésie.
Dans ce livre, Mayra Santos-Febres nous met en particulier aux prises avec les difficultés rencontrées par les personnes transsexuelles en Amérique latine, notamment l'enfer de la prostitution, dans des passages qui bouleversent, mettant en scène Sirenito, orphelin, futur Sirena Selena et son amie Valentina. La narration nous promène entre le présent de Sirena Selena et son passé à travers les chapitres. Nous découvrons également d'autres personnages, des orphelins notamment, à travers certains chapitres.
Martha Divine, autre drag queen centrale du livre est un personnage haut en couleurs. Elle est par ailleurs une femme d'affaires redoutable et la tutrice de Sirena Selena en quelque sorte.
C'est un roman sur la séduction, la fascination qu'exerce un être ni homme, ni femme puisque Sirena fascine un homme d'affaires, Hugo Graubel qui en tombe éperdument amoureux ou qui veut tout simplement la posséder comme un trophée.
C'est pour résumé une lecture que je vous recommande vivement, pleine d'émotions et de couleurs variées.
Le titre du nouveau roman de Mayra Santos-Febres, "La maîtresse de Carlos Gardel", ne pouvait que m'attirer. Je suis passionnée par le tango argentin. Non pas que je le danse, hélas, mais j’en adore la musique. Entendre Gardel chanter, accompagné d’Astor Piazzolla au bandonéon est une merveille et admirer les figures des tangueros, un plaisir immense. Le roman est à la hauteur de mes attentes.
L’auteure nous propose le récit d’une destinée hors du commun : celle de Micaela Thorné. Arrivée à la fin de sa vie, elle nous raconte… elle la petite-fille de la célèbre guérisseuse Clementina de los Llanos Yabò, plus connue sous le nom de Mano Santa. A vingt ans, alors qu’elle était élève infirmière et rêvait de devenir médecin elle a rencontré l’immense Carlos Gardel, elle l’a même soigné, lui qui souffrait de syphilis, avec la plante "Cœur-de-vent" dont sa grand-mère connaissait les secrets. Elle se revoit dans les bras de cet homme qu’elle admirait tant. Elle se revoit dans son lit l’espace d’un petit mois, le temps d’une tournée sur son île, Porto Rico, délaissant un temps sa campagne pour des palaces luxueux.
Elle nous parle des herbes guérisseuses, des difficultés de prétendre à une belle carrière parce qu’elle a la peau foncée. Elle nous parle de sa proximité avec le docteur Martha Roberts de Romeu et de l’avenir médical auquel elle rêve. Elle nous parle aussi de Callimaque, sculpteur et architecte athénien du 5ème siècle avant J. C. qui inventa le chapiteau corinthien décoré de feuilles d’acanthe, mais aussi d’André Pierre Ledru, botaniste et prête français qui constitua un herbier lors de ses voyages dans les îles lointaines. Elle raconte les luttes entre médecine traditionnelle et savoirs ancestraux, la découverte de la pilule contraceptive avec les erreurs qui furent fatales aux femmes de Porto Rico, cobayes en quelque sorte.
Vous l’aurez compris, ce roman est vibrant, fourmillant, coloré, luxuriant, érudit. Il vous fera voyager dans les îles lointaines sur fond de désir, de chaleur et de musique lancinante, une musique envoûtante qui fait danser et se pâmer. J’ai beaucoup aimé l’écriture pétillante, le rythme des phrases, le son vibrant des mots qui se prêtent au sujet, les couleurs, les odeurs.
A lire en écoutant "Por una cabeza", un des plus beaux tangos de Gardel et se laisser aller…
https://memo-emoi.fr
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