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Le 3 juin 1950, deux alpinistes français, Louis Lachenal et Maurice Herzog, parviennent au sommet de l’Annapurna, réalisant ainsi l’ascension du premier sommet de 8000 mètres. L’équipe est composée de Jean Couzy, polytechnicien, de Marcel Schatz, alpiniste, de Marcel Ichac, cinéaste, de Jacques Oudot, médecin et chirurgien, de Francis de Noyelle, officier de liaison, de trois guides réputés de Chamonix, Louis Lachenal, Lionel Terray et Gaston Rébuffat et de l’auteur, Maurice Herzog, alpiniste également. C’est une véritable expédition qui part à l’assaut de ce premier sommet mythique en emportant environ avec elle 4,5 tonnes de matériel et 1,5 tonnes de vivres avec charrettes et chevaux, sans oublier la trentaine de sherpas menés par leur chef Ang-Tarkey. Du très très lourd ! Ces sommets, considérés jusque-là comme le « domaine des dieux », avaient toujours été interdits d’accès à qui que ce soit. Les Français ont obtenu une autorisation exceptionnelle pour cette première. Ils ne disposent pas de cartes vraiment utilisables. Ils doivent donc commencer par d’interminables reconnaissances du terrain, hésitant entre le Dhaulagiri plus visible et l’Annapurna, plus en retrait. Le premier semble le plus dangereux, le second plus difficile d’accès. Ils optent pour le second, installent jusqu’à cinq camps de base et d'assaut avant que deux d’entre eux ne profitent d’une dernière fenêtre de temps acceptable avant la mousson pour atteindre, mais à quel prix, ce sommet…
« Annapurna, premier 8000 » est un récit d’expédition qui fut un énorme best seller à son époque. Il exaltait le courage, la ténacité et l’endurance d’un groupe de jeunes conquérants de l’inutile qui laissèrent pas mal d’eux-mêmes sur ces pentes verglacées et inhospitalières. Ils eurent les mains et les pieds gelés, furent frappés d’ophtalmie des neiges et durent redescendre dans des conditions dantesques, sans la moindre assistance. Jacques Oudot dut leur infliger des souffrances atroces en raison d’injections répétées d’acétylcholine pour essayer de sauver le plus possible de leurs membres avant de pratiquer les amputations nécessaires sans la moindre anesthésie. Le lecteur mesurera le chemin parcouru depuis cette époque. Pas d’hélico de secours, pas de radio, pas de repérage satellite, un matériel lourd et rudimentaire, monté à dos d’hommes et à la force des bras. Livre qui enchanta toute une jeunesse et suscita de nombreuses vocations d’alpinistes qu’on lira et relira même aujourd’hui avec un immense plaisir, ne serait-ce que pour une comparaison nostalgique avec notre époque sinistre, lâche, veule et sans idéaux…
J'ai lu ce livre il y a plusieurs années. L'édition de 1968 a été traduite dans une cinquantaine de langues.
J'étais alors et finalement je le suis toujours, fasciné par ces hommes qui se lancent des défis "gratuits" à eux-mêmes comme celui de conquérir le sommet de montagnes himalayennes dans les années 50.
C'est l'occasion en lisant ce livre et en tout cas de mettre en lumière la difficulté à organiser une grosse expédition avec les moyens techniques de l'époque, la réalisation de camps de base, l'équipement des parois, le risque quasi-permanent de grimper sous des séracs instables, et les difficultés que je laisse découvrir pour le retour après la conquête.
C'est aussi et peut-être avant tout, une histoire d'hommes dont Herzog et Lachenal, d’Ego, de démesure, de solidarité, une prouesse physique également et une relation très bien décrite face à la Nature. Défi à la fois physique et psychologique car ceux qui ont conquis n'étaient pas forcément ceux-là même qui étaient prédisposés à la réussite et ceux qui doutaient au départ ont par la suite réussi.
Cela ressemble à la vie.
Cela reste pour moi un ouvrage important, puisqu'il retraçait les aventures de quelques uns de mes héros de jeunesse: gaston rebuffat, lionel Terray ...
A relire aujourd'hui pour comprendre ce qu'était les grandes expéditions himalayennes des années 60, 70 et l'enjeu qu'elles recouvraient pour les pays.
C'est aussi l'histoire d'hommes partageant une même passion, la montagne., mais dont le sapproches et les ambitions peuvent se téléscoper.
Il reste toujours beaucoup de controverses sur ce qui s'est passé réellement sur les pentes de L'annapurna.
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