Julia récupère des coquillages, cailloux et morceaux de bois sur la plage. Elle adore la mer, elle chantonne. Bercée par le bruit des vagues, elle entreprend une construction. Alors que Julia est concentrée sur sa création et les histoires qu'elle s'invente autour de son travail, des gens s'approchent d'elle et la questionnent sur ce qu'elle fait. Julia se renfrogne au fur et à mesure car elle n'apprécie pas être dérangée. Elle ne sait pas si ce qu'elle fabrique sera beau ni quand elle aura terminé. Julia aimerait être tranquille. Voici, une dame qui s'approche et s'installe à coté de Julia, elle sort un tas de choses sans poser de question à Julia. Les rôles s'inversent, c'est au tour de Julia de se poser des questions.
« Julia à la plage » est un album sensoriel. Matt Myers, avec ses sublimes illustrations à la peinture d'une grande finesse, arrive à nous faire ressentir l'été : le picotement du sable sous les pieds, le soleil qui chauffe la peau, le bruit des vagues, le cri des mouettes, l'odeur de la crème solaire. Les dessins sont très détaillés et très travaillés. Le lecteur perçoit les reflets dans les flaques, le souffle du vent dans les cheveux du Julia mais aussi les expressions sur le visage de la fillette. Julia est détendue et heureuse quand elle joue, Julia fronce les sourcils et son agacement est très perceptible quand elle est dérangée.
L'auteur nous rappelle à travers Julia, qu'il n'est pas forcement nécessaire de mettre des mots sur tout ce que nous faisons, d'avoir un objectif à réaliser dans un temps défini, comme ont tendance à le faire les adultes. L'enfant profite de l'environnement, de ce qui l'entoure, sans notion du temps. Elle invente et se laisse guider par son imagination, sans contrainte.
C'est un très bel album qui fait la part belle à l'imaginaire, aux jeux et à l'enfance.
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