De sa plume inventive, Marie Charrel nous entraîne dans un voyage musical onirique et mélancolique
Le Prix Orange du Livre récompense chaque année de nouveaux talents de la littérature. Son jury est présidé par Jean-Christophe Rufin et composé d'auteurs, de libraires et de lecteurs et lectrices membres du site Lecteurs.com Pour sa...
De sa plume inventive, Marie Charrel nous entraîne dans un voyage musical onirique et mélancolique
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Ce roman ( biographie fictionnelle ) est un bel exercice que nous propose Marie Charrel. Sur une situation réelle ( concert de Lana del Rey au cours duquel elle invite Joan Baez à monter sur scène avec elle le temps d’une chanson) Marie Charrel imagine comment 2 personnalités apparemment si différentes ( âge , univers musical…) ont créé entre elles un lien réel.
Le matériau pour construire cette histoire ? Les chansons de Lana Del Rey et un recueil de ses poèmes
Dans ce roman il est question de forêts, de femmes libres, de rêves, de poésie ( beaucoup) de folie (bien cachée) , de la dame écarlate . Ajoutez y un peu de l’univers de David Lynch et la magie opère.
Bref , moi qui pensais que ce roman n’était pas pour moi , je me suis totalement laissé emporter par cette belle « rencontre de deux artistes éprises de liberté » .
Les Mangeurs de nuit, ce sont des Nisei, des Japonais immigrés au début du XXème siècle en Colombie britannique. Hannah est née d’un mariage arrangé, sa mère fait partie des Picture brides ces Japonaises amenées au Canada , trompées et mariées sans leur consentement.
Mais le père d’Hannah bercera son enfance de légendes, l’éveillera à l’infinie beauté de la Nature, lui apprendra la force des mots et des mythes entourant les animaux de la forêt, en particulier les saumons et l’ours blanc.
Hannah s’échappe, trois autres jeunes femmes et elle même vont fuir l’injustice en faisant preuve de courage et de solidarité. Au bout de cette fuite elle rencontrera l’ours blanc, celui des mythes anciens qui la marquera dans son corps mais aussi dans son âme.
Grâce à cette rencontre elle connaîtra Jack, l’homme qui compte les saumons, qui va la soigner. Il va lui faire partager son amour pour la Nature. Il lui apprend à écouter la forêt, le rythme de la Terre, à voir son infinie beauté et son harmonie. La vie de Jack se résume à l’essentiel car la forêt est Vérité
La rencontre d’Hannah et Ellen, mère amérindienne adoptive de Jack est la preuve que même si les peuples n’ont pas les même mots ils peuvent se comprendre et s’aimer.
Lorsqu’Hannah est prête à quitter la protection de Jack, son âme a été fortifiée, elle a retrouvé les valeurs de bienveillance et de respect de la vie, le calme intérieur, le courage et l’humilité.
Un récit envoûtant que l’on a du mal à quitter, dont l’écriture est riche, exacte, mesurée… magnifique !
Moi qui suis passionnée de gens ordinaires et de romans sociaux, je ne suis pas fan du parcours des personnalités connues. Mais devant le succès de ce roman, je me suis dit que la vie de Dana Del Rey, la grande chanteuse américaine, pourrait m’intéresser. Et puis, comme le récit part de sa rencontre avec l’icône folk des années 60, Joan Baez, j’étais sûre d’y trouver la marginalité qui a caractérisé cette génération libertaire.
Mais la magie n’a pas opéré et le parcours de cette jeune femme hantée par ses démons et toujours à la limite de basculer dans la folie, m’a paru somme toute, assez classique.
La fillette de Lake Placid à la voix d’or, trouva dans l’alcool le moyen de dominer ses fantômes et vécut une adolescence difficile, habitée par la poésie. De sa cure de désintoxication aux studios d’enregistrement, son chemin fut semé de luttes intérieures mais surtout d’une envie de réussite portée par l’image du rêve américain. Sa carrière faite de hauts et de bas la conduisit de New-York à Los Angeles, où elle parvint, à 38 ans, à la célébrité qu’elle recherchait, avec 20 millions d’albums vendus.
Ce roman est celui de sa rencontre avec Joan Baez qui marque le croisement de deux générations de culture musicale. Marie Charrel imagine, à partir de quelques éléments réels, comment le langage de leurs mots et de leurs voix va s’harmoniser autour d’un besoin commun d’indépendance et de créativité.
Au-delà de l’histoire d’une réussite, ce livre nous raconte la naissance d’une osmose entre deux générations de poétesses-chanteuses qui ont trouvé, l’espace d’une brève rencontre dans un ranch de Californie, un autre sens à leur vie.
Parce que le thème m’a semblé déjà vécu bien des fois dans ce milieu très fermé des vedettes, ce texte ne m’a pas autant touchée que celui du magnifique Mangeurs de nuit. Mais je reste fidèle à cette grande autrice qui a su tant me séduire et j’attends son prochain roman avec impatience.
C’est l’histoire d’Elisabeth Grant, jeune fille de Lake Placid, petit-village au sein des montagnes de l’Adirondacks, un lieu où elle développe une fertile mélancolie, source d’inspiration pour son âme de poétesse.
Des rebonds salutaires viennent rétablir ses chemins d’errance ouverts par la dépendance à l’alcool, des rencontres se heurtent au souvenir d’une vision nocturne, et accompagnent la transformation de la jeune Elisabeth en la grande chanteuse Lana Del Rey.
Des étapes mouvementées, tourmentées par le doute, ce sont les mots et les phrases fluides et élégantes de Marie Charrel qui offrent ainsi aux lecteurs l’histoire de la rencontre de Lana Del Rey convaincue que « seule la poésie peut aider à mieux supporter le monde », avec Joan Baez la grande star des années 1970, retranchée dans sa ferme au cœur de la forêt californiennne, persuadée que « si les hommes étaient capables d’échanger avec la même profondeur que les arbres, ils cesseraient de s’entre-tuer ». Deux femmes liées par la volonté, l’espoir, animées par des idées de liberté, portées par le mythe du rêve américain.
Depuis ma rencontre littéraire en 2016 avec Marie Charrel et son arrière-grand-tante Yo Laur, artiste peintre déportée à Auschwitz, héroïne de son roman « Je suis ici pour vaincre la nuit », je sais que dès les premières pages de ses romans, je pars pour un grand moment de lecture. Ce fut encore le cas aux côtés de « La fille de Lake Placid ».
Merci à la Fondation Orange et à « lecteurs.com »!
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