Quelles étaient les lectures de ces derniers mois à ne pas manquer ?
2019, Californie : Lana Del Rey tente de convaincre Joan Baez de monter avec elle sur scène. La reine du folk est d'abord méfiante face à celle qu'elle prend pour un produit marketing. Mais au fil des jours elle découvre une jeune femme intelligente, une artiste et une poétesse portant au coeur la nostalgie d'un rêve américain impossible et brisé.
1996, Lake Placid : Elizabeth, 11 ans, échappe à la vigilance de ses parents pour retrouver son ami Parker dans les bois, la nuit. Quand celui-ci disparaît mystérieusement après leur rencontre à l'aube avec une femme nue, à la peau diaphane et à la bouche rouge sang, sa vie bascule.
Au croisement de ces deux temporalités surgit une Lana Del Rey fascinante, mystérieuse mais attachante, irréductible à tous les clichés que l'on a voulu lui accoler.
Quelles étaient les lectures de ces derniers mois à ne pas manquer ?
Le jury de la 16e édition, présidé par Jean-Christophe Rufin, a délibéré
De sa plume inventive, Marie Charrel nous entraîne dans un voyage musical onirique et mélancolique
Ce roman ( biographie fictionnelle ) est un bel exercice que nous propose Marie Charrel. Sur une situation réelle ( concert de Lana del Rey au cours duquel elle invite Joan Baez à monter sur scène avec elle le temps d’une chanson) Marie Charrel imagine comment 2 personnalités apparemment si différentes ( âge , univers musical…) ont créé entre elles un lien réel.
Le matériau pour construire cette histoire ? Les chansons de Lana Del Rey et un recueil de ses poèmes
Dans ce roman il est question de forêts, de femmes libres, de rêves, de poésie ( beaucoup) de folie (bien cachée) , de la dame écarlate . Ajoutez y un peu de l’univers de David Lynch et la magie opère.
Bref , moi qui pensais que ce roman n’était pas pour moi , je me suis totalement laissé emporter par cette belle « rencontre de deux artistes éprises de liberté » .
Moi qui suis passionnée de gens ordinaires et de romans sociaux, je ne suis pas fan du parcours des personnalités connues. Mais devant le succès de ce roman, je me suis dit que la vie de Dana Del Rey, la grande chanteuse américaine, pourrait m’intéresser. Et puis, comme le récit part de sa rencontre avec l’icône folk des années 60, Joan Baez, j’étais sûre d’y trouver la marginalité qui a caractérisé cette génération libertaire.
Mais la magie n’a pas opéré et le parcours de cette jeune femme hantée par ses démons et toujours à la limite de basculer dans la folie, m’a paru somme toute, assez classique.
La fillette de Lake Placid à la voix d’or, trouva dans l’alcool le moyen de dominer ses fantômes et vécut une adolescence difficile, habitée par la poésie. De sa cure de désintoxication aux studios d’enregistrement, son chemin fut semé de luttes intérieures mais surtout d’une envie de réussite portée par l’image du rêve américain. Sa carrière faite de hauts et de bas la conduisit de New-York à Los Angeles, où elle parvint, à 38 ans, à la célébrité qu’elle recherchait, avec 20 millions d’albums vendus.
Ce roman est celui de sa rencontre avec Joan Baez qui marque le croisement de deux générations de culture musicale. Marie Charrel imagine, à partir de quelques éléments réels, comment le langage de leurs mots et de leurs voix va s’harmoniser autour d’un besoin commun d’indépendance et de créativité.
Au-delà de l’histoire d’une réussite, ce livre nous raconte la naissance d’une osmose entre deux générations de poétesses-chanteuses qui ont trouvé, l’espace d’une brève rencontre dans un ranch de Californie, un autre sens à leur vie.
Parce que le thème m’a semblé déjà vécu bien des fois dans ce milieu très fermé des vedettes, ce texte ne m’a pas autant touchée que celui du magnifique Mangeurs de nuit. Mais je reste fidèle à cette grande autrice qui a su tant me séduire et j’attends son prochain roman avec impatience.
C’est l’histoire d’Elisabeth Grant, jeune fille de Lake Placid, petit-village au sein des montagnes de l’Adirondacks, un lieu où elle développe une fertile mélancolie, source d’inspiration pour son âme de poétesse.
Des rebonds salutaires viennent rétablir ses chemins d’errance ouverts par la dépendance à l’alcool, des rencontres se heurtent au souvenir d’une vision nocturne, et accompagnent la transformation de la jeune Elisabeth en la grande chanteuse Lana Del Rey.
Des étapes mouvementées, tourmentées par le doute, ce sont les mots et les phrases fluides et élégantes de Marie Charrel qui offrent ainsi aux lecteurs l’histoire de la rencontre de Lana Del Rey convaincue que « seule la poésie peut aider à mieux supporter le monde », avec Joan Baez la grande star des années 1970, retranchée dans sa ferme au cœur de la forêt californiennne, persuadée que « si les hommes étaient capables d’échanger avec la même profondeur que les arbres, ils cesseraient de s’entre-tuer ». Deux femmes liées par la volonté, l’espoir, animées par des idées de liberté, portées par le mythe du rêve américain.
Depuis ma rencontre littéraire en 2016 avec Marie Charrel et son arrière-grand-tante Yo Laur, artiste peintre déportée à Auschwitz, héroïne de son roman « Je suis ici pour vaincre la nuit », je sais que dès les premières pages de ses romans, je pars pour un grand moment de lecture. Ce fut encore le cas aux côtés de « La fille de Lake Placid ».
Merci à la Fondation Orange et à « lecteurs.com »!
Malgré mon manque d’appétence pour les biographies, en particulier lorsqu’elles visent des célébrités contemporaines, je me suis laissé séduire par la narration. Moins pour Lana Del Rey que pour Joan Baez, dont je suis une grande fan !
On suit les deux chanteuses dans les années 2010, alors que, après des débuts difficiles, l’ambition de Lana Del Rey est de se produire sur scène avec l’icône des années 70.
C’est sans doute en raison du talent de conteuse de Marie Charrel que j’ai parcouru avec plaisir le roman, mais il n’empêche que le livre refermé, je continue à m’interroger sur le but d’une telle entreprise. Construire une trame narrative autour de quelques éléments réels, inventer des dialogues et des menus dégustés par les personnages, est- ce utile ? Sans compter la perpétuelle interrogation du lecteur pour distinguer le vrai de l’imaginaire. L’impression aussi de tourner les pages de ces magazines qui occupent avec quelques mois de retard le temps passé les salles d’attente.
Lecture mitigée donc, non en raison de l’écriture, aussi brillante que dans Les mangeurs de nuit, mais parce que le genre littéraire ne me convient pas
272 pages Les pérégrines 5 janvier 2024
Voici une biographie d'une chanteuse que je ne connaissais pas : Lana Del Rey.
Chanteuse américaine de 39 ans qui vécut à New York et vit actuellement en Californie.
Je suis allée voir sur internet et elle a une très belle voix.
Toute sa vie elle a écrit des poèmes.
L'accent est mis sur sa rencontre avec Joan Baez.
Rencontre qu'elle a obtenue de haute lutte, Joan Baez, à 80 ans, vivant actuellement dans sa « ferme » et se consacrant uniquement à la peinture.
Au début, j'ai été, comme d'habitude agacée par les sauts dans le temps selon les chapitres.
Mais je m'y suis vite faite, les dates se retrouvant facilement.
Un coup de cœur pour ce livre.
J'ai été passionnée par la vie de la chanteuse.
L'écriture est belle, naturelle, fluide, entraînante, vivante.
Un texte bien documenté auquel l'auteure a donné un côté romanesque captivant.
Qu'il s'agisse de Lana Del Rey ou de Joan Baez, elle a su les rendre attendrissantes.
Deux grandes dames de la chanson qui ont chanté une chanson ensemble en 2019 lors d'un concert de Lana Del Rey.
Un grand bravo pour cette excellent idée d'écriture menée de mai de maître.
« Sais-tu que les Japonais sont obsédés par les lucioles ? […] ils appelaient ça le hotaru-gari. La chasse aux lucioles. »
Je retrouve cette petite lumière de roman en roman chez Marie Charrel, et son style poétique, musicale.
Encore plus présente dans La fille de Lake Placid, puisque voici l’histoire romancée de la future Lana del Rey. (Enfin je crois et peu importe)
Sa découverte de ses passions, la poésie et ses démons dès son jeune, l’alcoolisme.
Mais avant de revenir à son enfance, l’histoire commence par sa demande à rencontrer la retraitée Joan Baez, qu’elle admire pour lui demander de chanter une de ses chansons ensemble.
Ellipse de temps : la jeunesse avant Lana
Elisabeth a un ami (imaginaire ?) Parker avec qui elle se promène la nuit mais dans la vraie vie, elle est l’aînée d’une sœur, Caroline dite Chuck et d’un petit frère, Charlie. Ses parents Robert et Patricia l’encouragent à chanter à l’école, Lizzie a une vraie sensibilité.
De Lake Placid jusqu’à son arrivée à New York puis la Californie, elle va cheminer entre doutes, erreurs de management, se trouvant un nom et puis affirmant son talent.
Lana Del Rey, est-elle un produit marketing ? C’est la question que tout le monde se pose tellement son style est suranné. Mais Lana est plus fragile qu’elle ne le laisse paraître.
L’auteure fait des allers et des retours entre passé et présent. Et on revisite les années musicales 60-70 et d'un bond dans les années 2000 . La découverte musicale d'un univers lyrique et dangereux où les tentations de tomber est omniprésente.
C’est une très jolie balade livresque avec en bande son Lana del Rey, Joan Baez, Bob Dylan... Une histoire entre rêverie et réalité.
Dans « La Fille de Lake Placid », Marie Charrel prend pour point de départ la rencontre (réelle), aussi improbable que mythique, entre deux grandes artistes américaines, de deux générations mais aussi deux styles différents, Lana del Rey, et Joan Baez, qui donnera lieu à un concert où elles reprendront ensemble « Diamonds and Rust ».
C’est l’occasion de retracer le parcours hors normes de celle qui est née Elizabeth Grant en 1985 sur la côte Est. Sa réussite, éclatante, a des reflets d’American Dream. Pour autant, Marie Charrel explore une personnalité tourmentée, qui lutte très jeune contre l’alcoolisme et change d’apparence, de nom, pour essayer de se révéler pleinement, au risque de générer de l’incompréhension et de masquer son talent d’autrice et poétesse.
Il y a des accents hitchcockiens et surtout lynchiens dans ce livre très cinématographique, à l’univers très particulier, comme ces figures qui hantent Lana. L’atmosphère est poétique, onirique aussi, en tout cas très enveloppante.
Je connais mal l’œuvre de Marie Charrel, je suis peu familière de l’univers de Lana del Rey mais j’ai été complètement happée par ce récit, par cette plume si belle qui dresse un portrait de femme créative, mais aussi trouble, à la fois forte de son talent et fragilisée par ses démons.
C’est un coup de cœur inattendu de cette rentrée littéraire, une très belle surprise !
J’avais adoré le précédent roman de Marie Charrel, Les mangeurs de nuit, et j’ai passé mon adolescence bercée par les chansons de Joan Baez. Je ne pouvais donc pas passer à côté de ce roman !
Je tiens à vous prévenir, le ton, la forme, la structure de ce livre sont très différents du précédent. Aucune comparaison n’est possible.
En partant d’une réelle rencontre entre Lana Del Rey et Joan Baez, qui a abouti à un duo sur scène, Marie Charrel nous dresse le portrait de ces deux femmes, chanteuses, poétesses, qui ont vécu à des époques différentes mais qui ont une vision commune du rêve américain et la passion des mots et de la Musique.
J’ai découvert derrière l’image publique et policée de Lana del Rey, une femme d’une grande fragilité, qui s’est construite en combattant ses démons, l’alcoolisme et qui se consacre à sa musique et à sa poésie.
J’ai eu plaisir à retrouver Joan Baez dans ses retranchements, à retrouver la femme discrète derrière l’icône des années révolutionnaires hippies.
Un duo de charme et de conviction, l’histoire d’une amitié, de sororité sur fonds de chansons à textes.
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