Auteurs, autrices et libraires, découvrez qui accompagnera le président du jury Jean-Christophe Rufin !
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Ces moments d'échange avec les auteurs du moment sont disponibles en replay
Un moment exceptionnel qui inaugure notre partenariat avec le site "Un endroit où aller"
L’événement aura lieu le mercredi 1er juillet et est ouvert à tout le monde !
J aime bien la façon comme c est présentez, suspense mais un plaisir de découvrir les sujets un bon moment de lecture est assurée ok super
Immense plaisir (et je mesure mes mots
Baptiste galère à gagner sa vie en tant qu'imitateur, jusqu'au jour où un célébre romancier le contacte en lui demandant de prendre sa voix et répondre pour lui au téléphone, ce qui lui permettrait de finir son roman. C'est ainsi que Baptiste devient la voix de Jean Chozène pour quelques mois.
Un sujet vraiment original et particulièrement bien traité. On s'attache à ses personnages et se laisse entrainer dans cette sorte de vaudeville. C'est bien mené, pas lassant du tout, rythmé et drole. Une lecture légére et enthousiasmante.
« Nos âmes seules », la capacité littéraire de la prononciation du monde du travail dans sa plus vive démonstration.
Judicieux, sociologique, ce roman parfaitement réussi, pointe du doigt là où ça fait mal.
Clément est un homme jeune, dont le mimétisme est une force. Intuitif, malin, il travaille à La Défense dans une société high-teck pour l’enseigne Vogal Software.
Doué, habile, fin, il n’a pas besoin de jouer des coudes pour prouver ses compétences. Il maîtrise d’emblée les codes.
Il déambule dans cet espace moderne, affûté aux diktats financiers, maître des logiciels, à l’aise, visionnaire et intuitif. Il est un atout pour le dirigeant Cherkesly. Il vit avec Myriam, une jeune femme férue de décoration. Un couple conventionnel, sans remous, avec des habitudes de briefing pour aider Clément a évoluer encore plus vite. Ils se racontent. Lui, les évènements, les prouesses d’un quotidien entre baies vitrées, moquette feutrée, les spéculations, les petits travers de cette société emblématique. Ils sont soudés dans leurs confidences. Le travail est une ligne de conduite, leurs paroles et exclamations. Leur spartiate de 25 m² recueille leurs mots, plus rien de compte de plus pour Clément, juste embauché.
Lui, dont l’élégance est la bonté. Il ne regarde pas ses collègues comme des adversaires. Mais, il cherche en l’autre cette part manquante à son bien-être. Il n’est pas encore formaté. «Cherkesly préfère que les nouveaux venus ne prennent pas de congés. Louis le lui a confirmé. Myriam comprend, mais elle rêve d’une semaine avec lui, n’importe où. Elle rêve d’une vie avec lui. D’un enfant. Elle ne l’a jamais dit mais il devient de plus en plus difficile der détourner la conversation quand elle sinue vers ces sujets dangereux ».
Carriériste, on ressent pourtant, un masque prêt à tomber. Ce qui pourrait faire vaciller les murs porteurs. Il se sait vulnérable, éjectable dans cette bulle où il n’a pas la main. Son collègue « JJ » manque souvent. Sa jeune enfant est souvent malade. Garde alternée. Fragilisé, « JJ » est visé par la hiérarchie. D’autant plus que la nouvelle DRH est le prototype même d’un profil sans état d’âme.
Le récit a une belle part de soleil. Une proximité avec les sentiments. Les écueils des vies, ce qu’il faut cacher sous le tapis avant de franchir un bureau lumineux mais glacé. La sensibilité est enfouie, mais c’est sans compter sur le pouvoir de Luc Blanvillain qui observe ses protagonistes, et ouvre les tiroirs frénétiquement d’une histoire plausible.
Car oui, Clément quittera Myriam. Il ne veut pas d’enfant et pourtant, sa mélancolie est déjà une nostalgie, mais impalpable encore. Il est d’ombre et de lumière. Ses parents âgés se séparent. « Il suppose donc, sans se le rappeler clairement, que l’enfant qu’il était ne considérait pas l’existence comme allant de soi. Avait-il, comme aujourd’hui, une conscience excessive de la fragilité des choses ? Était-il soucieux ? Probablement ».
Il va rencontrer fortuitement la fille de Cherkesly. L’électrochoc des faiblesses, d’un libre-arbitre pour elle, névrosée, gamine et pourtant enjouée. Ils vont ressentir en gémellaire attitude, le pétillant de la spontanéité. Que va-t-il se passer ? Dans cette sphère où les rôles vont s’inverser ? La chute d’Icare ? « Nos âmes seules » est grave, car profondément humain. C’est le halo d’une idiosyncrasie où le pouvoir, le capitalisme, sont les cartes maîtresses. Il y a ces âmes seules, et des phrases belles à couper le souffle.
« -Du calme , petit. Je peux être aussi autre chose pour toi. Une magicienne, genre. J’ai des avis sur ta vie, je peux t’offrir un autre regard. Te faire plus de bien que tu ne l’imagines. T’emmener dans des coins où ni toi ni moi ne serions allés sans l’autre. On peut former une équipe pour rien. Tu n’as jamais pris au sérieux l’inutile ».
« … Deux personnes suffisent à former un petit troupeau. Le couple offre une grégarité liminaire tout à fait suffisante, plus légère pour les transhumances et non moins rassurante... ».
La quête de soi est une épreuve. « Nos âmes seules », la sincérité radicale. Se comprendre et se réconcilier à soi-même. Affronter les coups bas, les duperies, les faux-semblants qui ne sont que des mirages.
Ce très beau livre est un levier qui octroie la réponse.
Sommes-nous ce que nous sommes ?
Également en format poche dans la collection Les Nomades. Au doux prix de 9,60 €.
Publié par les majeures Éditions Quidam éditeur.
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