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Un hymne aux mères, à l’aventure de la vie qui les traverse et les transforme, un chant de joie, de révolte parfois, une plongée dans l’intime, ce livre est tout cela à fois et bien plus encore.
Les poètes ont chanté l’amour, la rencontre, pleuré les séparations, les philosophes ont pensé ces choses, peu d’écrits se penchent sur ces neuf mois porteurs de vie, à nos origines.
Présence et attention portées aux sensations de celles qui voient leur corps se transformer, héberger, couver et donner vie.
Corps déformé, habité, squatté… âme liée jusqu’à l’éternité.Geste banal du règne animal et aussi geste exceptionnel, naissance d’une relation sans failles tissée au fonds de nos entrailles.
Mère nourricière via le cordon ombilical et qui ensuite donnera le sein, sera la main qui nourrit ou qui guidera la main de l’enfant pour porter la nourriture à sa bouche sera aussi mère d’affection, en liaison avec l’enfant, engagée à son insu à perpétuité.
Certains mots m’ont émue, m’ont fait vibrer, d’autres m’ont étonnée ou plongée dans la perplexité.
En refermant ce livre je mesure la difficulté de parler de cette étape, de ce maillon de la vie.
Que pourrai-je encore dire aujourd’hui de mes grossesses ?
Je vous parlerais sans doute beaucoup plus spontanément de mes enfants, de ce qu’ils représentent à mes yeux, la joie que j’éprouve à les rencontrer, à leur parler, à échanger avec eux.
Difficile de renouer avec le vécu de ces quelques mois.
Et si je désire parler de ma mère, je n’ai aucun souvenir de mon hébergement en son sein… mes premiers souvenirs remontent à l’enfance.
Y consacrer un livre constituait donc un solide défi et madame Aubrun tisse ses mots avec ceux d’autres femmes, ceux des pères qui les entourent pour nous livrer un peu de ce mystère, le mettre en lumière.
Ses mots cheminent de manière chronologique : des premières nausées à la mise au monde jusqu’ aux liens tissés avec les enfants devenus grands.
Ce qui fascine dans ces mots, ces témoignages, c’est l’incroyable diversité de ressentis autour de cette aventure de l’humanité, certaines sont ravies dès la première heure, d’autres sont parfois révoltées, dégoûtées avant d’accepter ou de renoncer (quoique madame Aubrun n’aborde guère cet aspect). D’aucunes traînent leur grossesse comme une maladie, d’autres se sentent fraiches et épanouies, à l’heure de l’accouchement aussi nous ne sommes pas égales entre long travail douloureux et enfant qui naît dans un taxi à la surprise générale.
J’ai apprécié les poèmes, les citations d’autres auteurs et quelques références sont venues s’ajouter à ma déjà très longue liste à lire.
En ce 8 mars, ce compte-rendu, cette chronique se veut comme un hommage aux femmes qui ont été marquées du sceau de la maternité.
Je crois que c’est une formidable chance pour notre époque que les jeunes femmes ne se sentent plus déterminées dans le rôle de mère. Le choix est possible. Sera-t-il respecté par la société ? quel que soit votre chemin, vivez-le intensément avec amour, humanité, nous sommes tous nés d’une femme.
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