"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
J'ai aimé ce conte poétique, dans un monde imaginaire, dans une ambiance cotonneuse, où une brume ténébreuse et dangereuse sépare un empire imaginaire en deux parties isolées. Les monstres et la brume structurent la vie des habitants.Un jeune et glorieux architecte doit construire un pont au dessus de cette brume reliant les deux parties. L'écriture est simple, belle, métaphorique. C'est un peu en nous ces monstres qui nous font peur, et ces parties de nous même à réunir, mais c'est un peu nos relations aux autres C'est une belle réflexionx sur l'art, le travail et l'amour, la tendresse, les raisons de vivre,. L'ouverture que propose ce pont est l'ouverture sur l'avenir, le monde. D'autres horizons futuristes se profilent.Ce pont modifiera la ville,et ses habitants. Kij Johnson est une autrice américaine de science fiction, elle obtient le prix Hugo en 2012 et le prix Nebula en 2011 pour ce court roman.
Kit Meinem d'Atyar est peut-être le plus doué des architectes de l'Empire. Peut-être… Ce qui ne fait aucun doute, en revanche, c'est qu'il lui faudra convoquer toutes ses compétences, l'ensemble de son savoir pour mener à bien la plus fabuleuse réalisation qui soit, l'oeuvre d'une vie : un pont sur le fleuve de brume qui de tout temps a coupé l'Empire en deux. Un ouvrage d'art de quatre cents mètres au-dessus de l'incommensurable, cette brume mortelle, insondable, corrosive et peuplée par les Géants, des créatures indicibles dont on ne sait qu'une chose : leur extrême dangerosité.
Un roman court où il est avant tout question de relations humaines. En construisant un pont sur la brume, rendant sûre la traversée, l'architecte va bouleverser la vie des habitants de Proche et Loinville qui vont tous d'une façon ou d'une autre participer à sa construction. Les pilotes de bac, risquant leurs vies à chaque traversée, n'auront plus de raison d'être une fois le pont achevé et les deux villes seront amenées à s'étendre et à prendre de l'importance en devenant les seuls points de passage entre les deux côtés de l'Empire sur des centaines de kilomètres. Ce roman aborde les changements sur le mode de vie des gens quand arrive le "progrès" avec ses espoirs et ses peurs et sur la nécessité de s'adapter ou de se réinventer.
Je souligne aussi le travail de la maison d'éditions sur l'objet livre, la couverture est magnifique et le format sympathique, un vrai plaisir à lire et à tenir.
Un pont sur la brume est un roman d’atmosphère. Nous savons peu de choses sur l’Empire et son histoire. Ce qui importe ici c’est la vie des villages de chaque côté du fleuve, la brume omniprésente et comme elle forge le caractère des habitants. Au-delà de l’architecture, ce chantier sera l’occasion pour Kit Meinem de faire de belles rencontres mais aussi de se retrouver. Toujours amené à voyager, Kit vit chaque fois comme un étranger parmi les locaux. Il ne cherche pas vraiment à créer des liens puisqu’il sait qu’il repartira sur la route à la fin du chantier. Mais cette construction va l’amener à reconsidérer ce qui compte vraiment dans une vie.
Le récit avance comme la brume, doucement mais sûrement. Certains passages sont très contemplatifs. Les dialogues sont rares. Nous sommes nous aussi incités à prendre le temps, observer les choses et s’imprégner de l’atmosphère étrange dégagée par ce fleuve. Cette novella m’a emmenée sur un terrain que je ne n’attendais pas et j’ai beaucoup apprécié la sérénité du voyage.
https://lecturesdemistinguette.wordpress.com/2017/10/25/un-pont-sur-la-brume-kij-johnson/
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