"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Quel magnifique roman, découpé en plusieurs parties dont la première est la plus touchante. Tout débute à la Nouvelle Orléans en 1890, elle raconte la naissance d’Isaac, abandonné deux fois, par sa mère biologique mais aussi par celle qui la remplaça un temps. On comprend alors mieux le besoin d’amour fou du jeune homme. Heureusement son adoption par une famille aimante lui donnera toutes ses chances. On va ainsi suivre son destin d’artiste peintre à travers une histoire familiale racontée sur plusieurs générations. Une histoire d’amour sublime avec la belle Kemper Woolsack venant d’une famille qui doit toute sa fortune au commerce d’esclaves. Ils seront ainsi les héritiers de deux familles américaines alors que la Première guerre mondiale vient bouleverser leur vie. Isaac le pacifique, le rêveur, l’artiste, pas toujours facile à suivre tant l’auteur aime les digressions et joue avec les lieux et les personnages entre Sud de l’Amérique et Amérique du Sud. C’est beau, même si cela peut parfois sembler long et pour tout dire confus. Il n’en reste pas moins la qualité d’une écriture dense qui n’est pas sans rappeler celle de Steinbeck, un phrasé, un rythme qui apporte un plaisir souvent renouvelé. Peu d’actions et encore moins de dialogues, juste une lecture qui offre méditations et contemplations sur ce qui fait la vie, la nature. On y retrouve une poésie et surtout un style naturaliste qui apporte beaucoup de charme à cette lecture. J’ai particulièrement apprécié l’épisode décrivant une tornade avec brio. Un récit qui allie le côté historique au côté romanesque, avec des descriptions fabuleuses des côtes sauvages de la Floride au golfe du Mexique. Un roman qui me donne envie d’en savoir plus et de lire plus de livre de l’auteur, celui-ci faisant partie d’une série, j’espère que les Editions Gallmeister nous proposeront bientôt les autres titres. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2021/08/26/39108329.html
Puissance et tragédie sur les côtes de la Nouvelle-Orléans
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C'est toujours avec une certaine fébrilité et émotion que je démarre une lecture proposée par une maison d'édition que je chéris. Vous connaissez ma prédilection pour le genre nature writing maintenant. Ainsi que pour une propension à lire des romans américains. Et voici que le groupe de lecture Picabo Riverbookclub (sur FB) propose à ses membres ce deuxieme roman d'un jeune auteur dont je n'ai pas lu son 1er.
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La couverture colorée rappelle certaines toiles de Gauguin, ce peintre post-impressionniste dont l'inspiration est venue de la Martinique, des Caraibes, d'Amérique Centrale. Justement, il est question d'art. Mais pas que.
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L'auteur, originaire de Nouvelle-Orléans, va puiser dans ses souvenirs de lieux, de paysages, de nature sauvage pour écrire une merveilleuse histoire d'amour. De l'amour qui transparaît dans chacun des mots, des phrases, des sensations.
Une écriture originale qui raconte aussi la faiblesse humaine, en proie aux tempêtes qui se soulèvent par l'entrée en guerre, par des tensions familiales notamment pour des héritages, par cette fureur qui gagne chaque être en mouvement.
Les liens se tissent au fil de l'histoire. Les relations se dévident aussi au fur et à mesure du récit. La Nature est au coeur de tout ça. Indomptable, imprévisible, tumultueuse, infinie. Les humains disparaissent mais cette Nature si puissante est partout.
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L'écriture est poétique, tour à tour descriptive puis subitement conteuse, elle narre la vie de plusieurs personnages avec un souffle romanesque et quelque peu tragique.
L'Histoire américaine se cale entre les lignes avec une importance majeure pour les protagonistes.
Mélancolie, tragédie, drame, l'auteur peint un tableau loin de l'image idéalisée de la Louisiane et de la Floride. Attirée comme un aimant, hypnotisée, j'ai suivi ces destinées là où le vent les a emportés.
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Un style atypique qui doit se laisser apprivoiser mais une fois qu'on y a gouté, on en redemande.
Lire un roman qui n’est pas encore sorti, le découvrir avant que quelconque appréciation n’ait filtré, c’est un peu comme marcher dans de la neige fraîche : un grand plaisir. Je viens de terminer le dernier roman de Kent Wascom, "Les nouveaux héritiers", et si l’ensemble m’a plu, je suis dans l’obligation de noter certaines restrictions.
"Il est né plein d’animaux. Avant qu’il ait eu la faculté de voir et le don de la parole, avant que sa main ait su empoigner les outils pour les guider et les faire bondir sur la toile ou le papier, les animaux étaient là, l’emplissant tout entier, se faisant connaître dans ses cris et rôdant dans l’éden humide et sombre de son cœur." Cette première phrase m’a laissée perplexe, je l’avoue, car je ne l’ai pas comprise, en tous les cas pas tout de suite. Elle entame l’histoire d’Isaac, né d’une jeune fille, encore presque enfant, devenu un grand artiste. Il rencontre Kemper, plutôt sauvage et indisciplinée et vit avec elle une grande histoire d’amour. J’en resterai là… ce serait dommage de vous en dévoiler davantage.
J’ai apprécié ce roman, disais-je, au travers, notamment, de ses personnages, tous particulièrement attachants même dans leurs plus sombres défauts : Isaac et Kemper, les principaux, fabuleusement décrits mais aussi et peut-être plus encore ses frères, des êtres fragiles, secrets, voire violents. Mais j’ai aussi aimé les paysages racontés par le menu, la Nouvelle Orléans dans toute sa splendeur. Et puis la grande Histoire au milieu des petites.
Je ne partage, hélas, qu’en partie les propos du Publisher Weekly rapportés en quatrième de couverture "L’écriture de Kent Wascom est mélodique, et le roman est un mélange réussi de grande Histoire et de drames familiaux". Si je suis d’accord avec la seconde partie de cette appréciation, j’ai été moins séduite par l’écriture dont j’ai regretté le manque de régularité. Certains passages m’ont paru lourds, d’autres trop vagues. Certes le rythme est vif mais il m’a manqué une certaine rigueur, une homogénéité qui m’auraient rendu le propos plus compréhensible.
Romanesque le texte l’est, plaisante fut aussi la lecture. Il m’a pourtant manqué ce petit quelque chose, cette simplicité des mots, ce naturel dans l’expression qui aurait pu en faire un véritable enchantement. Je terminerai cependant sur une note positive en attribuant un bon point pour la splendide jaquette.
https://memo-emoi.fr
"Il était né plein d'animaux.
Avant qu'il ait eu la faculté de voir et le don de la parole, avant que sa main ait su empoigner les outils pour les guider et les faire bondir sur la toile ou le papier, les animaux étaient là, l'emplissant tout entier, se faisant connaître dans ses cris et rôdant dans l'eden humide et sombre de son coeur".
Ce sont les premiers mots du roman de Kent Wascom "les nouveaux héritiers" traduit par Eric Chédaille (un grand merci pour la traduction) , et avec ces mots sublimes évoquant tout un univers ancestral et primitif, j'ai signé ma fulgurante et totale addiction à une écriture lyrique et élégiaque qui m'a complètement émerveillée du début à la fin.
J'ai découvert Kent Wascom aux éditions Gallmeister grâce au fantastique groupe FB dédié à la littérature nord-américaine , le picaboriverbookclub, merci infiniment !
CAR COUP DE FOUDRE IMMEDIAT !
J'ai lu en apnée, totalement attachée à la beauté des phrases, longues et sinueuses à l'image du cours du fleuve Mississippi dans les îles du Delta.
C'est la première fois que je lis un roman d'une telle force où l'écriture m'a dévorée de sa verve romanesque tempétueuse et indomptable où le début des phrases annonçe déjà la fin. Comme l'oeil d'un cyclone qui s'étend et grandit de plus en plus vite.
J'ai été émue et irrémédiablement conquise par l'histoire d'amour d'Isaac et de Kemper défiant les guerres et les blessures familiales.
Je suis devenue amoureuse de la Nouvelle-Orléans et d'une époque.
J'ai encore en mémoire l'image très émouvante d'Isaac devenu frêle vieillard pêchant sur sa barque comme si le monde n'avait pas bougé tout autour de lui.
En plus d'une écriture singulière, Kent Wascom aborde des thèmes majeurs comme la protection de la planète, qu'est-ce que être américain, et les secrets liés aux origines en peignant une grande fresque américaine de 1890 aux années 1960.
Un roman foisonnant où la peinture a toute sa place et lie le monde ancien au monde nouveau dans ses couleurs et ses pastels avant qu'il ne s'effondre.
J'ai adoré et je vais certainement lire les précédents titres traduits de Kent Wascom.
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