Devant l’angoissante page blanche, une autrice doit rendre un manuscrit à sa maison d’édition. L’inspiration, elle en a énormément, mais...
Devant l’angoissante page blanche, une autrice doit rendre un manuscrit à sa maison d’édition. L’inspiration, elle en a énormément, mais...
Essayiste et professeur universitaire de littérature, Kate Zambreno, que je découvre avec ce récit, est l’autrice de nombreux essais.
Ce récit, d’une construction assez chaotique, nous conte par le menu la recherche d’inspiration d’une écrivaine en proie à la procrastination et à l’absence d’inspiration. Elle s’est engagée à rendre son manuscrit à son éditeur et nous livre son quotidien, ses pensées et tous ces fragments qui sont un travail d’écriture en devenir.
Si je me suis passionnée pour les références littéraires comme celles sur Rainer Maria Rilke, cet écrivain autrichien qui inspire notre narratrice, ou encore Kafka, j’ai trouvé sans intérêt certaines de ses chroniques quotidiennes. Obsédée par son petit chien, Genet, elle ne nous épargne pas les crottes de son toutou et ses sautes d’humeur. J’ai trouvé beaucoup plus attachante l’histoire de ces chats errants, et ce petit chat tigré qu’elle nourrit et dont elle s’inquiète lorsqu’il disparait.
Sa recherche d’idée la fait entrer dans l’univers de Dürer dont les tableaux sont parfois le reflet de sa propre vie. Elle est aussi influencée par le cinéma de Chantal Akerman. Ces références culturelles l’éloignent, et le lecteur avec, de son quotidien trop prosaïque qui finit par provoquer de l’ennui à force d’insignifiance. Les correspondances avec ses amis, Sofia, Anna, Suzanne et Bhanu, la stimulent et la poussent à l’introspection. Plus intéressant que ses relations avec le voisin italien ou bien son cambriolage.
L’arrivée inopinée d’une grossesse va encore reculer l’échéance de l’envoi du manuscrit et rien ne nous sera épargné sur les maux de la grossesse, refoulant les mots d’un récit en gestation à plus tard.
Les photos –reproductions ou clichés de l’autrice assez mauvais, il faut l’avouer – n’apportent pas grand-chose à l’ensemble ;
Les chapitres sont courts, parfois très brefs, ce qui influe le rythme de la lecture. Par contre, j’avoue avoir survolé certains passages trop intimes ou de grande banalité.
De ces 400 pages foutraques et désordonnées, je n’en retiens que la moitié qui m’ont intéressée, les pages sur la création littéraire, les échanges avec ses amis et les références artistiques très nombreuses.
Si la forme du récit est indéniablement originale, mon avis est mitigé et je n’ai pas été conquise par le style qui manque d’élégance.
Je remercie les éditions La croisée et Lecteur.com pour cette découverte
Je remercie lecteurs.com et les Editions La croisée pour leur envoi.
Ce livre est le premier publié en France de la romancière ,essayiste et professeure de littérature Kate Zambreno.
La narratrice, écrivaine, doit remettre à son éditeur le manuscrit de son prochain livre. Or, elle n’ en a pas encore écrit la moindre ligne.
Syndrome de la page blanche, torpeur de l’été new yorkais, procrastination ? Un peu tout cela à la fois. Alors elle écrit des notes, des réflexions notamment sur des artistes qu’elle affectionne particulièrement (Rilke, Kafka, Dürer) et leur rapport à la création.
Elle envoie des courriels à ses amies autrices, espérant trouver dans ces échanges un peu de motivation.
Quand la jeune femme apprend qu’elle est enceinte, ses angoisses ne font qu’empirer. La maternité sera-t-elle un frein à sa création ? Où trouvera-t-elle le temps de tout assumer ?
J’étais un peu déconcertée au début par la construction de ce roman qui se lit plutôt comme un journal intime où il ne se passe pas grand chose.
« Journée d’hier à errer dans l’appartement vêtue de ma robe de batiste sans manches, tel le fantôme de ma grand-mère dans sa cuisine étouffante, avec mon ventre énorme. Impression d’être coincée dans un tableau de Vermeer. »
Cependant, la réflexion sur le processus de création m’a fortement intéressée. En effet, lorsqu’on admire une oeuvre, il est assez rare de nous interroger sur les doutes, les tourments ressentis par son auteur.
« On craint tellement de choses en tant qu’artiste et écrivaine quand on devient mère, j’écris à Sofia. Je me demande dans quelle mesure j’ai pu intérioriser tout ça. Ma pensée et mon écriture paraissaient plus sensibles et intenses que jamais avant la grossesse, et la grossesse n’a fait que tout magnifier. Malgré la lenteur et la lourdeur, je ressens une véritable force et lucidité. Je crois que je suis contente que ceci soit arrivé. Cette décréation. Cette récriture complète du moi. »
J'ai dérivé dans ce non-livre qui égrène jour après jour la vie léthargique de l'auteur.Au fil de l'eau elle égrène des références culturelles qui ne parlent qu'à ceux qui les connaissent.
Un ajout de photos qui viennent réveiller l'ennui qui s'étire au grès des chapitres de longueurs inégales.
Un seul intérêt ses moments de rencontres avec le monde animal que ce soit son chien ou son chat où la description devient vivante.
L'auteure nous fait également partager sa biologie intime plus vraie que nature.
Quant à la vision de l'art faisant l'éloge du rien,elle n'engage également que l'auteure.
Une bien jolie couverture pour un livre manquant d'intérêt et il serait souhaitable de ne pas faire subir au lecteur d'autres traductions de cette auteure .
« Dérives » est le premier roman traduit en français de Kate Zambreno, autrice américaine . Mon attente est donc grande, et ma curiosité attisée.
« A l’été 1907, dans une lettre adressée à sa femme depuis Paris, le poète Rainer Maria Rilke médite sur les trois brins de bruyère placés devant lui, sur son bureau, dans un plumier doublé de velours bleu…. » Rilke n’avait jamais observé la bruyère d’aussi près et prend conscience que « si l’on vit mal, c’est qu’on aborde toujours le présent sans préparation, sans moyens et de la façon la plus distraite ». Je ne vais pas ainsi réécrire tout le livre, mais simplement proposer les premières lignes annonciatrices d’un opus atypique nourrit de références culturelles.
Devant l’angoissante page blanche, une autrice doit rendre un manuscrit à sa maison d’édition. L’inspiration, elle en a énormément, mais pas forcément sur le sujet attendu. Pour elle, tout est sujet d’écriture, surtout lorsque l’on puise son inspiration chez les plus grands auteurs et artistes.
De Kafka à Walser, pour les courtes descriptions de la vie courante, en passant par la peinture de Basquiat, s’imprégnant de la mélancolie des reproductions de « Melancolia I » la gravure de Dürer, s’entourant des œuvres de tant de maîtres à penser ou à rêver, influencée par son chien Genet, attentionnée avec les chats errants, tout est source d’inspiration, tout est sujet à réflexions, de toutes natures, intimes ou universelles, celles qui construisent une vie et qui peuvent faire naître un roman.
Une forme déroutante avec de courts voire très courts chapitres sans titres, un itinéraire imprécis dans l’ambiance de Brooklyn puis le désordre dans le désordre pour la narratrice avec l’annonce de sa maternité... et pour le lecteur, c’est un livre plein de poésie, une invitation à explorer les œuvres référencées, ce à quoi j’ai pris grand intérêt, ce qui m’a permis de mieux approfondir le sens de ce journal d’écriture. Belle découverte pour ce roman servi par une traduction de qualité compte tenu notamment de la fluidité du texte et du respect de la syntaxe.
Un grand merci à Lecteurs.com et aux éditons La Croisée.
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