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Ce roman, sorte de road-trip citadin, évoque 30 ans de la vie du narrateur, indissolublement liée à Paris. En 1989, il quitte les bords de l'Atlantique, vers Bordeaux, pour "monter" à Paris où il se sent libre de vivre son homosexualité, de ne travailler que lorsqu'il en a envie mais où il expérimente également la solitude. Mais Paris est là pour lui, comme un ami et lui est indispensable.
On suit, de 1989 à 2019, l'évolution du narrateur qui s'inscrit dans l'évolution plus large de la société et dans celle de Paris par des allers-retours entre les évènements de cette époque et les épisodes de la vie du narrateur.
L'écriture est poétique et le roman se laisse lire avec plaisir malgré un rythme parfois saccadé mais je n'ai été ni emballée, ni accrochée, ni touchée par cette déclaration d'amour à Paris, peut-être parce que je ne suis ni noctambule, ni parisienne; je n'ai jamais voulu y vivre même quand des opportunités professionnelles très intéressantes se sont offertes à moi : trop de bruit, trop de pollution, trop de monde, trop de richesse face à trop de pauvreté, trop de béton, trop d'indifférence. J'aime, comme les parents du narrateur, venir y flâner quelques jours par an à l'occasion d'une exposition ou d'une visite à des amis mais très vite je dois échapper à une sensation d'étouffement et retrouver la nature.
J’ai découvert ce roman-hommage à Paris de Julien Thèves et je dois vous avouer que je suis mitigée…
Premièrement, ce récit est très géographique. Je ne suis pas parisienne pour un sou, je ne connais que très peu la capitale, alors les flâneries urbaines du personnage ne résonnent franchement pas en moi. Celles et ceux qui vivent à Paris et/ou qui la connaissent bien apprécieront certainement mieux que moi ce récit.
Deuxièmement, l’écriture est saccadée, répétitive, et cela ne m’a pas plu sur la longueur. Un peu plus de poésie et de fluidité m’aurait permise de m’immerger davantage dans l’ambiance parisienne. Alors qu’ici, il y a une sorte d’empressement qui s’en dégage. C’est comme une fuite de lieu en lieu, de rue en rue, de personnage en personnage. C’est la vie qui file. Trente années s’écoulent, de l’arrivée en tant qu’étudiant qui découvre Paris au quarantenaire qui ne peut la quitter et qui voit sa ville se transformer au fil des années.
Il y a les grands évènements français, les drames, les joies, les fêtes, les lieux branchés, la sexualité qui se débride. Le récit n’est pas inintéressant, il se lit vite, il retranscrit une passion pour la Ville, pour ses quartiers, pour la vie qui émane d’elle. Mais je ne suis pas tombée sous le charme. Les amoureux de la capitale s’y retrouveront surement mieux que moi, encore une fois.
Je n’ai donc pas été conquise par ce récit passionné de Paris, sans pour autant le détester. Je n’ai pas été touchée, voilà tout. D’autres l’apprécieront davantage !
Sur mon blog : https://ducalmelucette.wordpress.com/2020/03/24/lecture-les-rues-bleues-de-julien-theves/
J'ai été touchée par ce roman qui évoque le parcours très personnel d'un enfant du siècle avec une belle sincérité et une certaine poésie. Bien sûr il touchera surtout ceux et celles qui connaissent bien Paris ou qui y ont vécu. Pas sûr qu'il parle à tout le monde, aussi je le recommande avec des réserves à cause de ce défaut de "parisianisme" qui n'en fait pas un roman à portée universelle. Mais c'est un tableau vivant et original du Paris des années 80 à nos jours ; c'est un portrait d'une jeunesse perdue où la nostalgie côtoie le réalisme, dans une époque en plein changement dont Paris n'est que le reflet.
Le pays d'où l'on ne revient jamais publié en avril dernier par Christophe Lucquin Editeur est un court roman rédigé à la première personne du singulier. Nous ne connaissons pas le nom du narrateur. On suppose qu'il est très probablement largement autobiographique et inspiré de l'enfance et l'adolescence de l'auteur. La ville de H. dont nous ne connaîtrons le nom qu'à la fin du livre est très présente. le roman est centré sur l'enfance du narrateur en Espagne et dans cette ville de H. ainsi que son adolescence puis son entrée dans la vie d'adulte lorsqu'il est étudiant, tout cela entre les années 1970 et 2000. le livre est divisé en cinq chapitres de taille plus ou moins importante. Certaines phrases reviennent comme des refrains dans le texte, ce que j'ai apprécié. Ce texte fait des clins d'oeil à Proust, notamment à travers "Nom de pays : le nom". Une poésie simple s'en dégage. J'ai trouvé que c'est un très beau roman sur la famille, la violence qu'il peut y avoir dans certaines familles, les souvenirs de manière plus globale. On a notamment une évocation régulière des photos et de l'effet qu'elles produisent des années après lorsqu'on les revoit. La culture d'une époque est bien sûr présente tout au long du roman. L'enfance est ce fameux "pays d'où l'on ne revient jamais" et j'ai trouvé cette idée très juste. Christophe Lucquin en publiant cet auteur m'a permis de découvrir un très beau texte, une plume intéressante.
Je signale par ailleurs que ce roman est en lice pour le prix Marguerite Duras.
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