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Voici une lecture qui vous fera voir vos mots doux (ou moins doux) et vos relations amoureuses d'une autre façon.
J'ai trouvé passionnant d'en apprendre plus sur notre manière de parler d'amour, notre façon de communiquer avec l'être aimé. On emploie des mots sans se poser de question ; cela nous paraît naturel. Et pourtant, il y a toute une histoire derrière ; les mots et expressions contiennent bien plus que ce que nous pourrions croire.
J'avais déjà dévoré "Je parle comme je suis" de la même autrice, mais ici, la structure est un peu différente. En effet; une histoire d'amour romancée vient alléger cet essai, tout en étayant le propos, et le rend donc plus concret et plus digeste. Nous suivons ainsi l'histoire moderne de Juliette et Roméo, du coup de foudre à (malheureusement) la rupture.
L'analyse étymologique et historique de Julie Neveux s'appuie sur cette romance fictive, mais elle est également enrichie par de nombreux extraits et références culturelles (chansons, livres, théâtre).
Certain(e)s pourraient trouver dommage de décortiquer un sentiment que l'on souhaiterait magique et unique. Pour ma part, ce n'est pas ça qui me gâcherait le plaisir d'être amoureuse.
Quoi que j'apprenne, que ce soit scientifique, psychologique, ou linguistique... J'aime l'amour. Rien ne pourra changer ça.
Et rien ne pourra changer non plus le plaisir que j'éprouve à la lecture d'un livre de Julie Neveux.
Un essai passionnant qui décortique la société actuelle par le prisme de la linguistique, avec fluidité et humour. Un véritable coup de cœur !
Je parle comme je suis. Je ne parle pas comme mes parents, qui eux-mêmes ne parlent pas comme leurs parents.
La société évolue et notre langue avec elle. Cette enquête au pays des mots en est la preuve.
Je pense qu'il faut l'accepter et ne pas la figer à tout prix (même si parfois cela peut faire mal aux yeux et/ou aux oreilles). Les mots, que l'on emploie, ont un sens, un sens directement lié à ce que nous vivons dans notre société. Nous parlons comme nous sommes, nous parlons comme nous (sur)vivons dans ce monde.
Cette lecture m'a également fait prendre conscience de certains travers de langage, qui ne me plaisent guère dans ma bouche. Prenons donc garde à ne pas perdre notre propre identité dans le tsunami de la mode langagière.
Quand j’étais plus jeune, j’entendais souvent dire que les jeunes ne savaient plus parler correctement… Ce qui est drôle, c’est que maintenant que je suis moins jeune, c’est un discours que j’entends encore très souvent, et même beaucoup plus souvent.
L’auteure, à travers cet essai, propose d’une manière assez simple, accessible, mais surtout pleine d’humour de décortiquer ces mots, ces expressions qui sont le reflet de notre société.
Qui n’a pas été surpris par la généralisation de certains mots, tout droit hérités des réseaux sociaux, ou qui nous viennent des « banlieues »… Qui n’a pas déjà utilisé « Pardon, j’ai zappé de te rappeler, je suis en mode zombie là, on est sur un gros dossier, j’ai buggé. En vrai, je suis mort, faut vraiment que je déconnecte…« . De nos jours, nous sommes en mode, souvent connectés, toujours sur Facebook à distribuer des like et des émoticons, traquer la fake news, réagir au buzz, et ponctuer nos phrases de du coup, en même temps, voilà, et bonne continuation.
Pour beaucoup, ces modifications linguistiques sont le reflet de l’appauvrissement de la langue, pour l’auteure, c’est au contraire une évolution reflet de notre société, de notre époque et de ses préoccupations. La manière dont elle présente les choses, je dois dire que c’est assez drôle tout en étant très documenté et cela donne un nouvel angle d’approche sur les modifications du langage qui peuvent nous rebuter.
Certaines expressions sont par ailleurs tirées de notre hyper connexion, ou permettent de donner plus de poids à ce qui nous arrive ou ce que l’on fait : l’emploi de la préposition « sur », qui donne à l’utilisateur de ladite préposition des airs d’expert : on est sur du 100 % coton bio, on est sur de la vache au lait cru… L’expression que l’on aime bien rajouter et que l’on entend souvent : « en mode » : en mode burn-out, en mode vacances, en mode cougar, qui fait référence au fonctionnement, aux boutons « on/off ». Le parallèle entre l’arrivée d’Internet et la révolution linguistique est très intéressant notamment avec l’utilisation de terme qui, il y a 20 ans n’étaient pas utilisés dans le langage courant : « Connecté », « bugger », « googl(is)er », « selfie », « hashtag » font référence à la Toile ou à nos téléphones portables.
A travers les mots, c’est toute une étude sociétale que l’auteure nous propose sans langue de bois, avec humour et pertinence. Les puristes peuvent dire ce qu’ils veulent, la langue évolue au gré de la société, elle s’enrichit.
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