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Richard est un universitaire, spécialisé en lettres classiques, qui vient juste de prendre sa retraite. Il est veuf, sans enfant et va devoir meubler ses journées. Il a bien les cartons à trier, cartons qu'il a ramené du bureau de l'université. Il a bien quelques rendez vous avec ses voisins, quelques balades, dîners, quelques invitations à des colloques, mais de moins en moins d'ailleurs. ...
Un jour, en passant sur l'Oranienplatz, à Berlin, il croise par hasard le chemin de demandeurs d'asile. Ceux ci se sont installés sur cette place et et leur camps devient un camps de protestation. Cela interpelle un peu Richard et au départ, il décide d'en faire un sujet d'étude. Il va aller à la rencontre de ses hommes, leur poser des questions et "jouer" au sociologue. Il va essayer de comprendre aussi toutes les démarches administratives que ces êtres doivent faire, pour être visibles et pouvoir aller de l'avant. Nous apprenons beaucoup sur ces démarches induites par le fameux accord "Dublin II". Ces directives considèrent malheureusement ses migrants comme des chiffres, des cas qu'il faut faire rentrer dans ces cases. "Il ne faut pas s'étonner, pense t il, si le mot action désigne tout autant nos actes que des titres de propriétés." Richard va alors apprendre à connaître plusieurs hommes et leurs différents parcours de vie, leurs espoirs. Comme lui, nous allons alors rencontrer Ithemba, le cuisinier, Zaïr, Rachid, le lanceur de foudre et serrurier, Osarobo, qui dompte les notes d'un piano, Ali qui rêve d'être aide soignant, Youssouf, qui fait la plonge et rêve d'être ingénieur.. Comme Richard, nous allons connaître la situation dans certains pays africains, comme le Ghana, le Niger, le Tchad, Nigeria... Nous sommes à Berlin et Richard a connu le mur et vivait du côté Est avant la chute du Mur, il connaît déjà les changements de son pays, de sa ville. D'un sujet d'étude, il va en fin de compte apprendre à connaître, apprécier, aider ces différents individus, qui comme tout un chacun ont des qualités, des défauts. "Maintenant aussi, il vivait un moment où il se souvenait que le regard d'un homme était aussi valable, que celui d'un autre. Quand on regarde, on n'a ni raison, ni tort".
Ce livre est touchant par ses différents portraits d'êtres qui vont apprendre à se connaître, à s'apprécier.
Ce livre est très documenté (nous apprenons beaucoup sur la situation de certains pays, ethnies (comme les touaregs), sur les directives mais il reste à la hauteur de ses histoires d'êtres humains, que ce soit Richard, ancien allemand de l'Est, qui va découvrir d'autres mondes et les différents migrants, avec chacun leur histoire, leur façon de subir ses absurdes contraintes administratives, leur espoirs. de belles pages d'échanges, d'espoirs, de désespoirs, de communion, (une belle soirée d'anniversaire où chacun a apporté un peu de soi à partager). Je n'avais jamais lu cette auteure allemande mais continuer de découvrir les différents textes de Jenny Erpenbeck.#Jevaistuvasilsvont #NetGalleyFrance
Extrait :
" Le moment venu, le gong résonne, c'est l'heure du déjeuner. Alors sa petite-fille remonte du ponton où elle prenait un bain de soleil, elle fredonne à mi-voix, comme elle l'a fait toute sa vie, même quand elle était encore toute petite. Ce qui semble bien vouloir dire que sur les chemins de l'exode, on peut emporter certaines choses qui ne pèsent rien, par exemple la musique."
Notre coup de coeur :
Un lieu de villégiature se bâtit peu à peu autour d'un lac dans les environs de Berlin-est. Maisons de vacances, cabanons de jardin, remises à bateaux, etc... Propriétaires et locataires se succèdent au fil des générations et des aléas de l'histoire. Des liens ténus se tissent entre voisins, d'un mot, d'un simple regard. Il y a ceux que le temps retient longtemps, comme ce jardinier qui répète les mêmes gestes saisons après saisons et dont la monotonie du quotidien est rompue par d'imperceptibles changements qui transforment peu à peu la physionomie du lieu. Et puis il y a ceux que les évènements politiques éloignent à jamais. Comme cette famille juive qui profite d'une dernière baignade ensoleillée.
Jenny Erpenbeck n'a pas son pareil pour croquer les menus détails, quand l'Histoire s'empare des individus pour modifier leur trajectoires, orienter leurs décisions, décider d'un geste. Alors les jardins, comme les maisons, deviennent les témoins silencieux de ces bouleversements qui semblent parfois anodins.
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