"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
En voilà un O.L.N.I au point qu’il est difficile d’en réaliser une critique ! Il parait que Borne (prévu pour rejoindre ma pile), précédent opus dans “le même univers” serait bien plus accessible, tout en donnant pas mal de clefs pour aborder ce roman-ci.
Roman qui s’avère être une plongée onirique exigeante, surréaliste, voire même totalement psychédélique. Ici, le lecteur ne sera pas pris par la main, et c’est tant mieux. Chercher à tout comprendre, et même lutter en s’accrochant au tangible et à la logique générera certainement de la frustration. Le mieux - selon moi, à tort ou à raison - est alors de se laisser porter par une première lecture, et de revenir plus tard pour une seconde comme je le ferai sous peu. J’en retiens une immersion expérimentale, mais également une écriture poétique qui m'a sortie des sentiers battus, ainsi que la découverte d'un nouvel auteur SF à suivre.
Voilà une expérience de lecture incroyablement immersive !
Sans préliminaire, te voilà plongé direct dans un univers dystopique aux frontières de la SF, dans la Zone X, mystérieuse, en expansion, aux côtés de quatre femmes scientifiques ( une biologiste, une psychologue hypnotiseuse, une anthropologue et une géomètre ) , douzième expédition dont la mission est de cartographier la Zone X et y survivre, après onze expéditions soldées par des suicides, meurtres, cancers foudroyants et troubles mentaux.
Tu n'en sais pas plus et n'en sauras guère plus à la fin car ce n'est que le premier tome d'une trilogie.
Tout est déroutant dans ce roman, un peu comme si tu foulais en pionnier le sol d'une planète inconnue dans laquelle le danger est permanent et où rien ne ressemble à ce que tu connais.
Dès le départ, tu sens une présence suivre l'expédition. le lecteur n'est pas omniscient et n'a jamais une longueur d'avance sur la narratrice, la biologiste, il avance à petit pas, explore cette nature sauvage où tout est surprenant : la faune, la flore, les formes de vie, l'architecture qui y surgit au point que tu peux confondre une tour d'un tunnel, et une créature invisible qui gémit.
L'auteur a un vrai talent pour créer une ambiance anxiogène aux confins de la paranoïa, réussissant à préserver le mystère durant tout le roman, au point que le récit se mue progressivement en quasi thriller psychologique dans laquelle la biologiste ( elle n'a pas de prénom ni de nom ) cherche à comprendre coûte que coûte cette Zone X qui menace la planète.
Etonnante héroïne, très froide, qui semble gagner en sérénité à mesure que s'approche la menace jusqu'à la confrontation finale, comme si être là face à sa soi-même en mode survie l'a poussée à l'introspection et se faire confiance.
Le deuxième tome "autorité" m'attend !
Avec la sortie du film Annihilation sur Netfilx, j'ai eu envie de continuer la série de livres avant de voir son adaptation. Comme souvent, ce deuxième tome n'est malheureusement pas indispensable et ne fait que durer le suspense.
Tout d'abord, nous ne sommes plus au cœur de la zone X comme dans le premier tome qui nous permettait de suivre la douzième expédition, mais dans les bureaux de la société qui tâche de comprendre et d'étudier la zone. Nous allons tout particulièrement suivre le nouveau directeur qui est là pour interroger les survivantes de l'expédition que nous avons suivi dans le tome précédent. Tout le monde semble en savoir plus que lui sur la zone X et c'est agaçant autant pour lui que pour le lecteur.
Car à ce stade de l'histoire, le lecteur a beaucoup plus envie d'avoir enfin quelques réponses aux mystères du premier tome que de connaître la vie du nouveau directeur. Or, c'est exactement ce sur quoi l'auteur a décidé de se pencher dans ce tome ci : on découvre certes que sa mère a elle aussi été fourrée de près ou de loin dans l'étude de la zone X et qu'il vient d'une famille d'espions, mais le peu de passages au sujet de la zone ne fait qu'ajouter des mystères aux nombreux encore à élucider.
Il y a toujours autant de tension et le récit à la troisième personne m'a plus plu que celui à la première personne du premier tome, mais il n'empêche que cette suite est plus une transition qu'autre chose et n'est pas très intéressante. Il y a toujours autant de descriptions qui desservent encore plus ce deuxième tome car si dans le premier il était tout de même important de décrire la zone, dans cette suite les descriptions du quotidien du directeur sont particulièrement ennuyeuses et inutiles. Les derniers chapitres sont intenses et ont enfin le goût du premier tome, mais c'est évidemment le troisième et dernier tome que l'on attend avec le plus d'impatience et qui, je l'espère, nous donnera des réponses.
https://bookshowl.blogspot.com/2018/03/la-trilogie-du-rempart-sud-tome-2.html
Ma première impression, au bout de quelques lignes, c’est ce manque de couleur… Pourtant rien n’est précisé, mais ce sentiment de glauque est palpable et transparait entre les lignes et c’est là une qualité que l’auteur explore, en faisant ressortir les différentes formes de peurs, la première, étant cette peur viscérale du noir et de l’inconnu… Et c’est vraiment cette peur qui va imprimer les phrases, imprimer cette atmosphère…
Le récit débute avec différentes explorations de la peur qui te prends aux tripes. La peur de l’étrange, de ce que l’on ne peut expliquer… Cette peur qui te glace jusqu’aux os…
L’auteur nous transporte dans un endroit étrange, mais tout est décuplé par le regard que porte la biologiste sur ce monde qui l’entoure… Le regard qu’elle porte sur les choses, ne fait qu’accentuer l’étrangeté de la Zone X.
Les animaux n’ont-ils pas un air humain ? Le Phare au milieu de nul part, n’est-il pas bizarre ? Le tunnel ? Les journaux…
L’équipe, va peu à peu se disloquer, prise dans les filets de la Zone… On découvre quelques secrets, le sort des anciennes expéditions, ce qui fait grandir la paranoïa.
L‘auteur, va peu à peu faire basculer les choses, en faisant changer la peur de camp… Non plus la peur de l’inconnu, mais la peur de soi-même… La plus traitre… Peu à peu, la biologiste se raconte et le récit prend la forme d’un journal intime…
Avec des mots aussi vivants que ces créatures le long des parois, cette chose gluante qui rampe vers le fond, l’auteur nous plonge dans la Zone X qui va complètement recracher le lecteur, dans un monde où l’homme tel que nous le connaissons n’a plus sa place… L’écosystème se modifie, devient inquiétant et happe ses protagonistes au même titre que son lecteur…
La lecture se termine sur une ouverture… Puisque ce premier tome, ne fait que planter le début d’une intrigue, tout commence à la fin de ce premier tome…
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