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Jean Cassou

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Avis sur cet auteur (1)

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    Couverture du livre « La mémoire courte » de Jean Cassou aux éditions Sillage

    haydée sur La mémoire courte de Jean Cassou

    Il m'est souvent pénible, dans la littérature, et particulièrement dans la littérature contemporaine, d'avoir à subir sous couvert de véracité, de témoignage ou de confidence les élucubrations onanistes des écrivains.
    Est-ce un reflet du goût de notre société pour le voyeurisme et l'exhibition...
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    Il m'est souvent pénible, dans la littérature, et particulièrement dans la littérature contemporaine, d'avoir à subir sous couvert de véracité, de témoignage ou de confidence les élucubrations onanistes des écrivains.
    Est-ce un reflet du goût de notre société pour le voyeurisme et l'exhibition ou simplement l'expression maladroite d'un malaise réel qui fait sa psychanalyse sur le divan des librairies?

    Toujours est-il que chaque rentrée littéraire brasse son lot de romans qui prétendent parler de l'Homme avec un grand H, du monde, de la société, des grands sujets d'actualités...et se révèle n'être qu'un grand déballage autobiographique. L'illusion d'un sujet universel ne tient jamais bien longtemps et s'engouffre comme dans un entonnoir, pour ressortir bien amincie par l'étroite ouverture du nombrilisme.(mention spéciale à Emmanuel Carrère, grand spécialiste du me,myself and I, qui fait du Yann Moix en pensant faire du Dostoievski).

    Pourtant, à bien y réfléchir, pour un lecteur étranger à la vie de l'auteur, quel intérêt peut-il bien y avoir à découvrir les détails sans saveur d'une vie si lointaine?
    C'est au contraire l'excuse de l'anecdote qui est une truculence littéraire. C'est là que je trouve le génie des grands auteurs: prétexter le récit biographique du quidam, la narration de l'évènement banal ,du fait divers pour toucher à l'universel et brosser le portrait de typologies humaines.

    Jean Cassou a parfaitement compris le danger que représente l'écueil de l'autobiographie dissimulée et plutôt que de masquer son identité derrière des généralités fantômes, il s'en affranchit en prenant le taureau par les cornes. Son livre est un grand livre:
    "Pour chaque résistant, la Résistance a été une façon de vivre, un style de vie, la vie inventée. Aussi demeure-t-elle dans son souvenir comme une période d'une nature unique, hétérogène à toute autre réalité, sans communication et incommunicable, presque un songe.(...)Moi, ce moment de mon existence, je l'appelle, pour moi: le bonheur.Je m'excuse de parler de moi, mais c'est, je le répète, d'un de ces moi particuliers et qui n'est plus, et que, par conséquent, je puis considérer objectivement. Qu'on ne se choque donc point de l'égoïsme qui peut sembler se manifester ici: tout ce qui fut alors en jeu ne peut être avant tout conçu, senti que du point de vue d'une épreuve personnelle, sous une couleur et selon une mélodie personnelles."