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Entre 1933 et 1945, nombreuses ont été les tentatives d’attentat contre Hitler. Les plus connues sont celles de Johann Georg Elser à Munich et de Claus von Stauffenberg au quartier général du dictateur. Toutes ont échoué….
C’est un reportage dans la ville natale du führer, que le journaliste a découvert l’action solitaire d’un suisse Maurice Baraud.
Curieux bonhomme que ce catholique croyant, pratiquant convaincu, passé par un séminaire en Bretagne. Si ‶Tuer contrevient à tous ses principes″, il n’en est pas moins ébranlé par la cruauté du dictateur, et c’est seul qu’il part au-devant d’Hitler sommairement armé pour le tuer. On sait qu’il va échouer…
Jean-Baptiste Naudet, appuyé d’une abondante documentation, souvent inédite, retrace la démarche de Maurice Baraud, mais surtout, et c’est cela qui m’a davantage intéressée, tente de décrire l’après, c’est à dire l’arrestation, la détention, l’exécution, et tout le travail des autorités allemandes pour retrouver toutes les personnes qu’elles pensent impliquées dans cette tentative d’attentat.
On y découvre une Suisse pas si neutre que cela, qui a eu du mal à réhabiliter le personnage.
J’ai beaucoup apprécié ce documentaire, clair concis, sans redondances. J’y ai appris beaucoup, découvert un homme prêt au sacrifice ultime pour défendre ses idéaux.
https://leblogdemimipinson.blogspot.com/2022/07/seul-pour-tuer-hitler.html
En novembre 1938 un homme seul tente d'assassiner le führer.
Cet ancien séminariste de 22 ans est prêt à tout, au risque d'y laisser la vie.
Hitler a été la cible de nombreuses tentatives d'assassinat hélas non abouties.
A partir d'éléments d'archives, Jean-Baptiste Naudet construit un récit prenant pour restituer le contexte et le destin de Maurice Bavaud.
chronique complète en ligne sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2022/06/06/seul-pour-tuer-hitler-jean-baptiste-naudet/
Qui est Maurice Bavaud ? de nationalité suisse, il vit avec sa famille à Neuchâtel. Au collège, ses camarades l'appelle « le pacifiste ». Il lit beaucoup « des livres, des revues, la presse… et bien sûr, les textes de Gandhi. « Comme tous les Catholiques qui n'ont pas cédé aux sirènes nazies, Maurice est révolté ».
En octobre 1936, il entre au petit séminaire de la Congrégation du Saint-Esprit à Ilan, en Bretagne. Aux côtés d'un ami français, Maurice Gerbohay, il aspire à fonder un ordre social et chrétien au sein de l'Association catholique de la jeunesse française. Seul, équipé d'un petit pistolet « de femme », munis de faux documents, il entame un long parcours, de Berlin à Munich, Baden-Baden, Berchesgaden… prêt à commettre l'un des sept péchés capitaux pour abattre celui qui représente un danger pour l'humanité.
Si cette histoire méconnue ne se révélait pas être un pan de la Grande, cet opus aurait l'allure d'un roman, fruit d'une fertile et de la singulière imagination de Jean-Baptiste Naudet. Or, ce « roman vrai » est l'aboutissement de nombreuses recherches entreprises par un grand reporter de guerre, écrivain, historien. D'une plume informative et analytique, l'auteur décrit aussi bien l'état d'esprit et la détermination de Maurice Bavaud que les détails depuis le « coup de sifflet pour le départ vers la folle aventure"... jusqu'au "terminus pour l'enfer ».
Si les détails des conditions de survie dans les geôles de la prison de Plötzensee font frémir, si l'indifférence de la Suisse pour son compatriote ou le mutisme de la France sur le rôle de Marcel Gerbohay sont offensants, il est toujours temps de faire renaître la mémoire de ceux qui n'ont pas eu la moindre reconnaissance.
Cette volonté de sauver l'humanité m'a rappelé Romain Gary dans « La promesse de l'aube », quand sa mère lui dictait son avenir avant de mesurer les conséquences de ses volontés. « Je devais me rendre à Berlin et sauver la France, et incidemment le monde, en assassinant Hitler ».
Maurice Bavaud n'a pas renoncé, et Jean-Baptiste Naudet en parle. A lire absolument.
La blessure de Jean-Baptiste Naudet
Un visage à peine sorti de l’enfance, un chapeau de brousse, dont les rebords sont relevés, par une lanière plate, une chemisette col ouvert sur un médaillon, à son épaule en bandoulière la crosse d’une arme automatique, que j’identifie comme un pistolet mitrailleur MAT 49. C’est ainsi que je vois sur l’étagère de notre petite bibliothèque de Campagne ce livre en couleur gris et orange : La Blessure de Jean-Baptiste Naudet. Nous sommes en 1960 le 9 juin il est 9 heures. Le sergent Robert Sipière du 7e bataillon de chasseurs alpins, patrouille dans le djebel de Djurdjura en Grande Kabylie sur le sol Algérien. « Au détour d’un rocher, Sipière entend du bruit dans les broussailles. IL croit avoir vu bouger les branchages devant lui. Le poison de l’adrénaline lui serre brutalement le cœur. Son doigt se pose sur la détente du PM. Trop tard, Sipière se mange en plein bide un coup de fusil de chasse du fellagha embusqué au milieu des fourrés. La décharge de chevrotine lui déchire le ventre, il pousse un cri sec. Renversé comme un fétu de paille, il est au tapis. Ça pisse sérieux du rouge, dehors et dedans, aussi. Est-ce parce qu’il s’est blessé la veille à la main qu’il n’a pas tiré assez vite ? Sa MAT49 arme de point des voltigeurs a craché à coup secs à vitesse supersonique à près de six-cent coups la minutes, un chargeur entier de 32 balles de 9mm parabellum. Un massacre à cette distance. Le jeune fell, âgé de 15 ou 16 ans à peine est presque coupé en deux. Il tient ses tripes sanguinolentes dans ses mains. Son visage est tordu par la douleur, mais lui non plus ne crie pas. » A la radio le capitaine demande au QG un hélico pour une évacuation immédiate. Il est 12h25, le souffle des pales, le bourdon d’acier décolle ? Le Sergent Robert Sipière sourit comme un enfant malade, il frisonne. « Nature berce-le chaudement, il a froid. Il est 12h30 le chasseur Alpin expire dans les airs. Adieu Robert, Adieu Mon vieux Robert. » C’est quelques phrases, je les écrits alors que brusquement mes yeux se mouillent et me revient en tête le poème le dormeur du Val, appris il y a bien longtemps en classe primaire. A Paris, la fiancée de Robert est dévastée. Danièle gardera toute sa vie ces lettres, que vous lirez vous aussi, avant qu’elle ne sombre dans la folie. Dès années plus tard, son fils Jean-Baptiste devient un reporter de guerre. Pourquoi ? Alors qu’il voit jour après jour sa mère décliner, affronte-t-il l’horreur des conflits dit actuels. A tant fixer la mort dans sa pellicule, la folie le guette à son tour. L’on dit maintenant qu’il souffrirait d’un syndrome post-traumatique. C’est en découvrant la correspondance de sa mère Danièle et de ce jeune sergent Robert Sipière, son premier fiancé, mobilisé en Algérie, qu’il comprend, qu’il est prisonnier d’un destin qui n’est pas le sien. Dans ce roman trois vies seront sacrifiées. Trois vies qui ne sont qu’une même blessure. Ce récit va beaucoup plus loin qu’une belle romance entre un sergent et sa fiancée. C’est aussi une mise à nu de la guerre d’Algérie, avec tout son cortège d’horreur commis de part et d’autre. Les descriptions que vous lirez sont insoutenables. C’est aussi une réflexion sur ces soldats français, envoyés dans leur jeunesse, sur un territoire qu’il ne connaissait pas quasiment la fleur au fusil. Qui vont devoir se battre, jour et nuit dans des conditions dantesques à la demande des autorités françaises, contre d’autres jeunes qui n’avaient qu’une volonté, celle de vivre dans leur pays. Au-delà de ce conflit, Jean-Baptiste Naudet, comme correspondant de guerre, nous fait vivre de l’intérieur les guerres des Balkans, de Yougoslavie, du Rwanda, du Cambodge, avec force détail, faisant osciller le bien et le mal. La guerre d’Algérie est toujours restée en mémoire de ceux qui ont été appelés à servir. Elle reste une plaie béante pour beaucoup d’anciens combattants, très souvent mutiques sur ce qui s’est passé là-bas. De par les lettres de Danièle et de Robert, bien que censurées par les autorités militaires, avant d’être délivrées à leur destinataire, le voile se déchire sur ces troupes de l'armée Française qui ont violé, tué, massacré torturé en toute impunité. Les faits dans les rapports étant toujours édulcorés. Robert lui parle à Danièle, de l’Algérie de sa culture, de ses paysages dignes du jardin d'Eden, noyés dans le carnage du sang. Du dualisme de l’homme qui en raison des circonstances devient criminel alors qu’avant de partir il n’aurait pas fait mal à une mouche. De la dignité et l'honneur de ses hommes fiers et courageux qu’il devait combattre. Du corps de ses femmes utilisés pour le repos du guerrier. De la jeunesse, de la vie de la liberté de ce peuple avant leur arrivée. « C’est la France qui, à ce moment-là, a tout sali, a sali aussi notre nom, qui est devenue hors-la-loi, et qui est à l'origine de l'abomination perpétrée. Nous sommes inéluctablement coupables, « écrit-il. En 2005 Jean-Baptiste Naudet, achète un cahier de brouillon « supérieur sur lequel dit-il j’écris Cahier de reportage sur moi-même. » Il part alors sur les traces de Robert Sipière, le premier fiancé de sa maman, ami de Gilles son père. Les parents de Robert Sipière sont morts, un demi-frère Jean-Paul Rond est retrouvé en Haute-Savoie. Dans cette quête, afin de chasser ses démons qui l’emmène vers la folie, chemin faisant, Jean-Benoit se souvient des paroles de feu Francis Deron, correspondant à Bangkok. « Tu sais quel est le seul bon reportage ? Le seul bon reportage c’est celui dont on revient vivant. » A partir de cet instant dit-il « j’arrête mes conneries, d’accord maman, d’accord Francis et je sens que la Mort desserre son étau. » Ce roman se clôt sur une prochaine rencontre de Jean-Baptiste et de son père Gilles avec la famille du jeune fellagha qui a tué Robert et que Robert a tué. « Puisque la France ne s’excusait pas de ce qu’elle avait fait en Algérie, moi, j’irai là-bas leur présenter nos excuses » dit Jean-Baptiste. Alors mon père m’a dit : « Fils tu as raison, ta mère voulait que l’on s’excuse. Ta mère disait Algérie mon amour. Alors je viens avec toi en Kabylie. En attendant, voici ce livre comme une offrande, comme une supplique, comme un chant à la mort, à l’amour. Une étoile dans la nuit, une étoile qui n’a pas de nom mais une étoile qui ne parle que d’amour et qui ne doit pas mourir. » Robert Sipière ce n’est pas un fantôme, c’était un homme, juste un homme, un bel homme. Le premier mai sur sa tombe Jean-Baptiste Naudet, dépose un bouquet de muguet et de bleuets et pleure, pleure. Adieu Robert. Adieu mon vieux Robert Sipière. « Ces temps ont connu et connaissent encore de si horribles, de si gigantesques massacres, qu’il est presque inconvenant de vouloir sauver de l’oubli la jeune vie perdue d’un ami allé en Algérie dans une injuste guerre », conclu Gilles Naudet, père de Jean-Baptiste. Voici ce livre pour que l’on nous comprenne, pour que l’on nous excuse, pour que l’on nous pardonne. Algérie, notre amour. » La blessure de Jean-Baptiste Naudet est un roman fait de lettres, de récits de combats, de questionnements, qui j’en suis persuadé, ne va pas vous laisser indifférent. Oh Barbara, quelle connerie la guerre ! Bien à vous.
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