"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Le professeur John O'Connell, chirurgien de renom et bibliophile averti, se voit offrir par un de ses patients un mystérieux grimoire. Il demande l'avis de son ami Giuseppe Antonelli, également collectionneur de livres rares, lequel se comporte bizarrement. Béatrice, fille du docteur O'Connell, le soupçonne de ne pas avoir révélé tout ce qu'il savait.
Le lendemain, John est abattu par balle chez lui, sa bibliothèque dévastée. Curieusement, rien ne manque parmi les objets précieux que possédaient le docteur. Rien, sauf le grimoire...Anéantie, Béatrice promet à son père de tout faire pour trouver le coupable et pour le venger, sans se douter qu'elle se lance dans une aventure des plus périlleuses.
Les semaines passent. L'enquête de la police n'aboutit à aucun résultat. Béatrice se morfond dans son chagrin et ne sait comment agir au mieux face aux questions qui l'assaillent. Pourquoi le père Morton s'intéresse-t-il au grimoire avec insistance? Qu'est précisément l'institut Duarte dont il est l'un des administrateurs? Pourquoi la jeune femme se sent-elle sur le qui-vive en présence de l'onctueux ecclésiastique? Pourquoi Lovelock, vendeur et restaurateur de livres anciens auquel son père avait demandé conseil, refuse de répondre à ses questions, insinuant même qu'elle court un grand danger?
C'est alors que Stephen, son ex-mari, réapparaît trois ans après leur divorce. Informé du meurtre du docteur, il lui propose son aide pour l'aider à retrouver le ou les assassins. Peu à peu, ils collectent informations et indices sur la route périlleuse du grimoire qui semble porter malheur à tous ceux qui l'ont possédé. Sur les traces d'une secte menant une lutte meurtrière contre les femmes, ces sorcières sans qui l'homme serait bien plus heureux, le danger les guette à chaque pas. Parviendront-ils à démasquer les tueurs? Se sortiront-ils des griffes de ces hommes prêts à tout pour récupérer le grimoire?
Bien que son intrigue aborde des thèmes couramment abordés dans ce genre de littérature, Le Grimoire recèle des qualités indéniables: richement documenté sur les grimoires et le monde de la magie noire; des portraits de personnages complexes, intéressants, à la psychologie fouillée; une mise en scène soignée.
Le Bémol: sans pruderie aucune, je trouve que les délires et dérives sexuels de Béatrice alourdissent trop le récit au lieu de lui donner un cachet d'authenticité, donnant l'impression que l'auteur sombre ainsi dans la facilité commerciale. C'est dommage, ça gâche un peu l'allure générale du roman.
Le +: l'opposition entre un monde lisse, superficiel, policé et la face obscure de chaque être humain, celle que l'on ne montre pas mais qui sommeille tapie au fond de nous en attendant de s'éveiller...ou pas...Un thriller de bonne facture qui se laisse lire.
Ca se lit, sans plus
Faith est une artiste peintre, vivant de son art à New York et spécialisée dans les trompes-œil. Alors qu’un très gros contrat lui est confié par Madame Griffin, riche bourgeoise pour la rénovation de sa salle de bal, Faith va se retrouver confrontée aux fantômes du meurtre de Cassandra, fille de la propriétaire, sauvagement assassinée quelques années auparavant. Faith décide de mener une enquête policière afin de ne pas laisser ce crime impuni et enfin retrouver l’assassin de Cassandra aux risques parfois de faire tomber les certitudes et les faux-semblants.
Comme évoqué dans le résumé et dans la quatrième de couverture, Faith doit transformer une ancienne salle de bal au sein de la somptueuse propriété, le Refuge. A la fois menaçant et entouré de mystères, ce lieu tient une place comme un personnage à part entière. Alors que la salle de bal est transformée, on peut imaginer le décor qui prend forme. L’auteure passe du temps à détailler les fresques et travaux qui modifient les lieux. J’ai trouvé que cette demeure occupait une place vraiment particulière au fil du récit.
Un détail intéressant de ce livre est qu’il est paru en premières éditions, fin des années 90. J’ai aimé cette atmosphère un peu « démodée » (attention, pas péjorativement parlant), loin de l’invasion des technologies que nous connaissons à l’heure actuelle. J’ai eu l’impression de me retrouver dans un vieux film des années 60, lorsqu’Alfred Hitchcock (le hasard veut que l’auteure de ce livre porte le même patronyme que ce cinéaste) était au sommet de son art.
Même si j’ai parfois trouvé Faith agaçante car ses réactions sont un peu trop prévisibles et formatées, je ne me suis pas ennuyée à la lecture de ce suspens. J’ai apprécié cette atmosphère noire particulière du livre où l’accent est mis avant tout sur le psychologique et j’ai passé un bon moment de lecture.
Je remercie les éditions de l’Archipel (Archipoche, en particulier) pour leur confiance.
Chronique sur mon blog : https://musemaniasbooks.blogspot.com/2018/10/illusions-doptique-de-jane-stanton.html
Illusions d’optique
Faith, une artiste peintre, est chargée de peindre la salle de bal de Mrs Griffin en utilisant la fameuse technique du trompe l’œil. Mrs Griffin est veuve, richissime et collectionneuse d’art. Elle a aussi un sacré caractère. Elle n’a pas hésité à démolir et reconstruire son manoir car la cheminée n’y était pas bien centrée, c’est vous dire. Faith n’aurait peut-être pas accepté ce contrat si son très cher ami Harry ne l’y avait pas poussé. Une fois sur place elle découvre qu’elle ressemble énormément à la fille assassinée de Mrs Griffin. Les secrets, les non-dits et les faux semblants entourant ce meurtre non résolu intrigue de plus en plus Faith, qui va s’investir de plus en plus pour tenter de comprendre et peut-être de découvrir la vérité.
Un joli style d’écriture tout en raffinement et fluidité, on ne voit pas passer les pages. L’auteure nous donne de nombreux détails qui viennent étayer notre connaissance du monde de l’art et nous propose ainsi une belle histoire avec un secret de famille intense. Les moments où Faith est en pleine création sont beaux et sensibles. Un autre thème abordé ici est celui de la solitude et du passage inéluctable du temps, j’ai trouvé qu’il touchait les trois personnages de ce livre Faith, Mrs Griffin et Harry à différents niveaux. L’intrigue en elle-même m’est apparue assez simple mais ici l’important n’est pas la chute mais le chemin que nous sommes amenés à parcourir pour découvrir les dessous d’une affaire vieille de 20 ans. Au-delà de la résolution de l’énigme, il y a aussi une seconde histoire tout en trompe l’œil qui vient rendre la première quasi banale. J’ai passé un bon moment de lecture avec des personnages attachants. Bonne lecture.
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