Cette semaine, suivez Cécile Boyer-Runge, PDG de Robert Laffont et Betty Mialet codirectrice des éditions Julliard.
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Recueil de nouvelles qui parlent toutes de mariages, de rencontres, de vie en commun, de séparations, d'amour. Dix-sept histoires qui jamais ne se répètent bien qu'elles traitent du même sujet, vaste il est vrai, à part la première et l'ultime qui racontent l'éveil de l'auteur à la sensualité. "Ma première maîtresse était blonde, soyeuse, pleine, affectueuse, et ce que j'apercevais de sa poitrine veloutée, lorsqu'elle se penchait sur moi pour m'embrasser, dans un nuage parfumé, n'était rien d'autre que ma conception du paradis. [...] Ma quête de poitrines divines auréolées de sourires extatiques me mit souvent dans l'embarras. Je finis même un jour par me trouver ligoté par les liens du mariage. On ne se méfie jamais assez de l'attrait des cérémonies, des romans de cape et d'épées ou des vies de saints." (p. 11/12)
Jacques A. Bertrand raconte les rencontres amoureuses, les "officielles", les adultérines. Le désir aussi, le sexe, car les corps qu'il décrit s'expriment et, à défaut de toujours exulter, ils vivent, parfois subissent, mais -quasi- toujours aiment.
Comme toujours, le nouvelliste fait preuve de malice, de tendresse, d'une ironie douce et d'une langue sensuelle et belle. Il est fin, délicat et au détour d'une description, hop, la petite vacherie drôle, toujours bien amenée, qui génère le sourire, sachant qu'il est toujours au bord des lèvres et qu'il ne demande qu'à s’exprimer. "Il débarque régulièrement le week-end avec des copains et une nouvelle petite amie. Il se lasse vite de ses petites amies, à moins qu'elles ne se lassent de lui ou de la vie de château du Moyen Age. On a connu une Espagnole charmante, une aristocrate italienne un peu snob. En ce moment, c'est une Anglaise, ce n'est pas interdit." (p. 108)
J'ai envie de plein de jolies épithètes pour qualifier les livres de Jacques A. Bertrand. Lorsque je lis ce que d'autres ont écrit sur lui, je ne peux qu'opiner tant, à chaque fois que j'ouvre un de ses livres, je me régale. Si vous n'aimez pas les nouvelles, essayez les siennes, et si vous voulez un très bon conseil de lecture, de ces livres qui marquent, qui m'a marqué, lisez Le pas du loup. Jérôme Garcin (cité en revers de couverture) finit son propos pas deux mots auxquels je souscris : "Quelle classe !"
Délicieux. J.A. Bertrand est un auteur trop méconnu :(
Ce pourrait être la chronique d’une jeunesse qui se découvre à travers les livres et les mots, ce roman outre la découverte des mots raconte l'histoire d'Anatole au travers des anecdotes qui ont jalonné sa vie, anecdotes de son enfance, de son adolescence et de sa vie d'adulte mais aussi de sa découverte/rencontre de l'autre sexe, mais aussi sur ses discussions avec certains animaux tels que les mouches.
A nous après de démêler qui du vrai qui du faux puisque pour Anatole, chaque instant est "roman".
Tout en étant drôle c'est assez corrosif et le ton est donné dès le départ...
c'est une lecture estivale par excellence..
Avec un titre pareil, je m'attendais à un pamphlet virulent, aussi ai-je trouvé le titre assez inutilement provocateur et fallacieux, car dans ce petit texte , l'auteur s'appesantit sur son enfance et non sur les Autres : beaucoup d'humour et une écriture enlevée pour raconter des souvenirs d'école, de collège et de lycée somme toute assez banals mais empreints d'autodérision et de tendresse pour les "autres" qu'il a croisés.
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